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Actualités - CHRONOLOGIE

Jospin débloque 1 milliard de FF sans apaiser les chômeurs

Le premier ministre français Lionel Jospin a annoncé vendredi le déblocage d’un milliard de FF (166 millions de dollars) pour les chômeurs les plus déshérités, sans convaincre leurs associations à mettre fin à près d’un mois de protestations et d’occupations de centres sociaux qui ont ébranlé l’unité du gouvernement et menacent sa popularité. Réagissant aux mesures annoncées par M. Jospin, les dirigeants de ces comités d’action ont appelé à la poursuite des occupations et ont annoncé une nouvelle journée nationale de protestations mardi. «Un premier pas vient d’être franchi qui montre que la lutte paie», a déclaré l’un de ces dirigeants François Desanti (CGT- pro-communiste), en estimant «insuffisantes» les sommes débloquées et en notant l’absence de relèvement des «minima sociaux», ces aides d’urgences accordées aux chômeurs de longue durée ayant épuisé leurs droits aux allocations- chômage, qui n’ont pas été réévaluées depuis 1994. Cette dernière revendication a été rejetée par M. Jospin, estimant qu’elle ferait «exploser» la politique économique et sociale du gouvernement et coûterait plusieurs dizaines de milliards de FF au budget de l’Etat. La France compte 3,1 millions de chômeurs, dont plus d’un million de longue durée qui ont épuisé leurs droits aux allocations- chômage et vivent d’aides d’urgence de l’Etat ne dépassant pas 2500 FF par mois (415 dollars). Outre la revalorisation de ces minima sociaux, les chômeurs en colère réclament une révision de l’assurance- chômage ainsi qu’un bonus de 3000 FF (500 dollars). Les fonds débloqués par M. Jospin représentent une aide de 1000 FF. Le premier ministre a en outre promis de déposer en mars un projet de loi sur la lutte contre l’exclusion sociale. Les syndicats, «interlocuteurs naturel» Vendredi, quelque 19 centres sociaux restaient occupés par des chômeurs en diverses régions du pays, contre 26 la veille. La police en a fait évacuer plusieurs de force. Malgré une mobilisation très limitée des chômeurs, leur révolte depuis un mois a eu un très fort retentissement en France où la légère reprise de la croissance ne s’est pas traduite par davantage d’emplois. Elle a en outre été mal perçue par les syndicats, qui craignent de se voir déborder. M. Jospin a tenu à les rassurer en soulignant vendredi qu’ils restaient ses «interlocuteurs naturels». Sensibles à cet engagement et soucieux de contenir les comités d’action des chômeurs, les dirigeants des grandes centrales syndicales ont réagi plutôt positivement aux mesures annoncées par M. Jospin. Le patron de la puissante CGT, Louis Viannet, a affirmé qu’elles contenaient «beaucoup de positif», tandis que Force ouvrière (réformiste) qualifiait le déblocage d’un milliard de «geste sensible de solidarité nationale». Lors de sa conférence de presse, M. Jospin a réaffirmé sa volonté de «tout faire pour développer l’emploi» et faire reculer le chômage. Pour y parvenir, il compte sur la réduction du temps de travail de 39 heures à 35 heures hebdomadaires d’ici cinq ans. Il présentera un premier projet de loi à ce sujet à la fin du mois. Mais le patronat est farouchement opposé à cette mesure, en affirmant qu’elle créera encore plus de chômeurs en réduisant la compétitivité des entreprises. Dans une pointe dirigée contre M. Jospin, le président Jacques Chirac a renouvelé vendredi ses doutes sur la politique sociale du gouvernement en dénonçant «la création d’emplois artificiels» et émis des doutes sur le partage de l’emploi, dans une allusion au projet de loi sur les 35 heures.
Le premier ministre français Lionel Jospin a annoncé vendredi le déblocage d’un milliard de FF (166 millions de dollars) pour les chômeurs les plus déshérités, sans convaincre leurs associations à mettre fin à près d’un mois de protestations et d’occupations de centres sociaux qui ont ébranlé l’unité du gouvernement et menacent sa popularité. Réagissant aux...