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Actualités - CHRONOLOGIE

Védrine demain à Beyrouth : une missin exploratoire

Le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine est attendu demain soir au Liban, première étape d’une tournée régionale de trois jours qui le mènera également en Syrie en Jordanie. M. Védrine aura pour mission d’explorer les possibilités de rattraper le temps perdu depuis l’arrivée au pouvoir du Likoud, en Israël et de relancer le processus de paix, avec pour seul capital, ou presque, «l’excellence des relations bilatérales» entretenues par la France avec ces pays d’une part, Israël de l’autre. La tournée de M. Védrine est le second volet d’une mission exploratoire qui a déjà mené le chef de la diplomatie française en Israël, dans les territoires autonomes palestiniens et en Egypte. «Le ministre dira à ses interlocuteurs libanais, jordaniens et syriens que la France demeure prête à contribuer complètement à la réalisation d’un accord de paix global n’excluant aucune des parties», a déclaré hier Yves Doutriaux, porte-parole adjoint du Quai d’Orsay. Par «accord de paix global», les autorités françaises entendent souligner que les aspects israélo-syriens et israélo-libanais doivent être traités au même titre que les aspects israélo-palestiniens (actuellement dans l’impasse) et les aspects israélo-égyptiens et israélo-jordaniens. A propos du Liban, le ministre «rappellera l’attachement de la France à l’intégrité territoriale du Liban ainsi que la nécessité de conforter l’indépendance et la sécurité de ce pays et d’assurer sa renaissance économique», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. A ce propos, les autorités françaises insistent sur la nécessité de «ne pas laisser de côté les volets syrien et libanais du processus de paix». Au Liban, plus spécifiquement, le ministre français des Affaires étrangères évaluera, avec les autorités, la manière dont l’accord d’avril 1996 est appliqué, ainsi que la situation au Liban-Sud, où la France est impliquée à double titre, logistiquement, à travers son contingent au sein de la FINUL, et diplomatiquement, à travers le comité de surveillance de l’accord d’avril 96. M. Védrine sera accompagné, au cours de son passage à Beyrouth, d’une délégation comprenant de hauts fonctionnaires du Quai d’Orsay, dont MM. Francis Lott, directeur de l’administration, et Jean-Claude Cousseran, directeur du département Afrique du Nord Moyen-Orient, et des journalistes, dont M. Jean Lacouture. Signalons au passage que l’ambassadeur du Liban à Paris, M. Nagi Abou Assi, est arrivé hier soir à Beyrouth, venant de la capitale française, pour participer à l’accueil officiel qui sera réservé au chef de la diplomatie française. De source diplomatique libanaise, on affirme que le ministre français des Affaires étrangères, même s’il n’est pas «porteur de solutions toutes faites», vient dans la région avec des «propositions», qu’il soumettra aux autorités des pays qu’il visite, dans l’idée que toute initiative unilatérale qui ne reçoit pas l’approbation préalable de toutes les parties est inévitablement vouée à l’échec. Toutefois, la durée relativement courte de sa visite restreindra ses entretiens à quelques grands titres. En tout état de cause, la diplomatie française de l’ère Jospin ne pourra innover dans une région où les données locales et internationales s’enchevêtrent et obligent les diplomates à franchir des parcours fixes et incontournables. Ainsi, M. Védrine viendra au Liban sinon en coordination, du moins en harmonie avec le parrain américain du processus de paix. Il va de soi que le ministre français des A.E. ne pourra omettre d’évoquer, avec ses interlocuteurs libanais, la récente ouverture diplomatique israélienne et la reconnaissance, par l’Etat hébreu, de la résolution 425 de l’ONU. Reconnaissance de pure forme, faut-il le préciser, puisque le Liban n’en a eu vent que par voie de presse, et qu’elle semble assortie de tellement de conditions qu’elle est pratiquement vidée de toute substance. A ce sujet, la France veut s’assurer, avant tout, de la sincérité de la proposition israélienne, assure une source diplomatique. Si, par contre, il ne s’agit que d’une manœuvre plus ou moins réussie pour gagner du temps et jeter de la poudre aux yeux de la communauté internationale, Paris ne pourra qu’aligner sa position sur celle du Liban en la matière, assure-t-on de même source. Pour sa part, par la voix de ses responsables, le Liban exprimera de nouveau son attachement au processus de paix d’une part, et à un rôle actif de la Communauté européenne dans la recherche d’une solution acceptable à la crise régionale, d’autre part, ce qu’il n’a fait que réclamer depuis la conférence de Madrid. Mais le Liban ne manquera pas de souligner combien, à ses yeux, M. Netanyahu s’est fait le fossoyeur du processus de paix, et combien l’occupation du Liban-Sud demeure la voie ouverte à tous les dérapages et peut-être même, un jour, à l’aventure. Rappelons que la dernière visite d’un ministre français des Affaires étrangères au Liban date de mars 97, quand M. Hervé de Charette occupait toujours ce poste. Le président français Jacques Chirac, lui, est attendu au printemps, peut-être en mai, au Liban. Il avait effectué deux visites au Liban en 1996.
Le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine est attendu demain soir au Liban, première étape d’une tournée régionale de trois jours qui le mènera également en Syrie en Jordanie. M. Védrine aura pour mission d’explorer les possibilités de rattraper le temps perdu depuis l’arrivée au pouvoir du Likoud, en Israël et de relancer le processus de paix,...