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Actualités - CHRONOLOGIE

La médiation US se heurte à l'intransigeance d'Israël Seule promesse de Ross : les entretiens de Clinton avec Arafat et Netanyahu seront aussi efficaces que possible

Les efforts déployés par les Etats-Unis pour obtenir une relance du processus de paix se heurtent à l’intransigeance d’Israël, qui multiplie obstacles et conditions à un retrait partiel de ses troupes en Cisjordanie. L’émissaire américain pour le Proche-Orient Dennis Ross n’a pu dans ces conditions faire état d’un quelconque progrès depuis son arrivée en Israël pour une mission qui doit s’achever aujourd’hui. De fait, c’est un Dennis Ross visiblement embarrassé qui a affirmé hier que les entretiens séparés du président Clinton avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Yasser Arafat seraient «aussi efficaces que possible», les 20 et 22 janvier à Washington. «Nous sommes en bonne position pour transmettre les points de vue et positions des deux parties sur les meilleurs moyens de surmonter les divergences et de remettre le processus de paix sur les rails», a-t-il ajouté. M. Ross a fait cette déclaration à la presse à l’issue d’une troisième rencontre de plus d’une heure avec M. Arafat. «Le président Clinton sera en mesure d’exprimer ses vues sur la meilleure façon de relancer le processus de paix», a encore indiqué M. Ross qui devait s’envoler pour Washington dans la nuit de vendredi à samedi. L’émissaire américain a par ailleurs réitéré ses critiques contre la politique israélienne de colonisation «qui ne constitue pas un type d’actions favorisant la relance du processus de paix». La mission de M. Ross était censée contribuer au déblocage des négociations israélo-palestiniennes et préparer les rencontres séparées que le président Clinton doit avoir avec le premier ministre israélien et le président palestinien. Les Etats-Unis pressent Israël de procéder à un redéploiement «significatif» de son armée en Cisjordanie et demandent aux Palestiniens de renforcer la coopération sécuritaire avec Israël pour éviter des attentats. Mais le gouvernement israélien, encore plus marqué à droite depuis la défection de son ministre des Affaires étrangères David Lévy, n’a pas manifesté l’intention de procéder à un tel redéploiement, donnant en revanche le feu vert à une intensification de la colonisation juive (VOIR P. 8). L’étendue du retrait M. Netanyahu a en outre laissé jusqu’à présent dans le vague la question de l’étendue du territoire qui pourrait être remis aux Palestiniens. Il a cependant démenti avoir décidé d’un retrait qui dépasserait les 10%, alors que les Palestiniens réclament un retrait du tiers de la Cisjordanie, selon des sources officielles. Le premier ministre israélien envisage de reporter de cinq mois la décision définitive sur le redéploiement et il a annoncé jeudi à sa coalition que le retrait prévu ne s’opérerait qu’en deux phases et qu’il n’y aurait pas de retrait ultérieur. Qui plus est, il exige avant tout retrait que l’Autorité palestinienne «remplisse intégralement ses engagements» notamment en ce qui concerne la sécurité. Israël réclame l’extradition de Palestiniens soupçonnés d’implication dans des attentats, ce que l’Autorité palestinienne a toujours refusé. Selon le quotidien Yediot Aharonot, M. Netanyahu a expliqué à l’aile «dure» de sa majorité qu’il fallait miser sur le refus palestinien de répondre aux exigences israéliennes. Les responsables palestiniens se sont plaints de leur côté qu’une rencontre avec les négociateurs israéliens jeudi soir en présence du médiateur américain Dennis Ross n’ait donné «aucun résultat». Les Palestiniens refusent notamment de remettre sur la table un accord de coopération sécuritaire qui avait été agréé par les négociateurs militaires israéliens mais qui a buté sur l’opposition du gouvernement. Israéliens et Palestiniens ne sont même pas parvenus à se mettre d’accord sur les conditions d’une rencontre entre M. Netanyahu et le numéro deux palestinien Mahmoud Abbas, a indiqué une source palestinienne à l’AFP. Le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat a de son côté indiqué aux journalistes que les discussions de Washington des 20 et 22 janvier porteraient sur quatre points: le gel des actions unilatérales, notamment la colonisation, le redéploiement militaire israélien en Cisjordanie, l’application des accords intérimaires d’autonomie, notamment sur les questions de sécurité, et enfin le lancement de négociations accélérées en vue d’un statut définitif des territoires de Cisjordanie et Gaza. Il a ajouté que l’administration américaine devra instaurer des «mécanismes contraignants assurant l’application des accords, notamment sur le redéploiement militaire israélien et le gel des actions unilatérales».
Les efforts déployés par les Etats-Unis pour obtenir une relance du processus de paix se heurtent à l’intransigeance d’Israël, qui multiplie obstacles et conditions à un retrait partiel de ses troupes en Cisjordanie. L’émissaire américain pour le Proche-Orient Dennis Ross n’a pu dans ces conditions faire état d’un quelconque progrès depuis son arrivée en Israël...