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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Réactions mitigées dans les milieux politiques Hoss et Abdel Hamid Beydoun dénoncent l'arbitraire et l'improvisation des décisions gouvernementales

Alors que dans les rangs des loyalistes, on applaudissait hier à la décision du gouvernement de retirer le permis de transmission par satellite des programmes télévisés et de s’attaquer de nouveau au dossier de l’audiovisuel, dans le camp de l’opposition on s’insurgeait contre cette même décision qualifiée de «discrétionnaire», d’«arbitraire» et d’«improvisée». Ce sont notamment les termes utilisés par le président Sélim Hoss, qui, avec M. Abdel Hamid Beydoun, a été le plus virulent en critiquant les décisions du gouvernement, prises mercredi en Conseil des ministres. «La décision du Conseil des ministres d’interdire les émissions démontre qu’avec ce gouvernement les libertés publiques représentent une cause toujours sujette aux tiraillements et aux crises. Nous sommes périodiquement pris de court par des mesures arbitraires prises par ce gouvernement pour porter atteinte, d’une manière ou d’une autre, aux libertés publiques. Elle confirme aussi que la politique du gouvernement en matière d’information a un trait marquant; l’improvisation, la précipitation et le cafouillage: l’Exécutif prend une décision puis l’annule, interdit un programme politique puis l’autorise, accorde des permis de transmission par satellite puis les retire, s’acharne à fermer les médias illégaux en ayant parfois recours à la répression armée et ferme les yeux sur d’autres. Si tout cela n’est pas du cafouillage, de l’improvisation et de la précipitation, comment alors ces trois situations s’expriment-elles? Et tout cela est entrepris au nom d’une loi qu’ils ont soumis à l’arbitraire et aux caprices», a déclaré M. Hoss. Il a accusé le gouvernement d’«abus de Pouvoir», soulignant que la réorganisation du secteur de l’audiovisuel s’est avéré être un partage de ce paysage entre les pôles du Pouvoir. Beydoun: Le gouvernement au-dessus des lois Abondant dans le même sens, le député Mohamed Abdel Hamid Beydoun a estimé que «la démocratie au Liban est devenue taillée sur mesure, en ce sens qu’on prend les décisions en fonction de la situation du jour». Selon le député, la décision d’interdire les émissions par satellite «place le gouvernement au-dessus des lois: il exécute ce qui correspond à ses intérêts et suspend ce qui nuit à ces intérêts». «Ce gouvernement ne respecte pas le concept des lois et des institutions et place (son point de vue) discrétionnaire et ses caprices au-dessus de toute considération», a-t-il ajouté, soulignant que c’est le Cabinet qui «porte atteinte à l’image du Liban à l’étranger et paralyse le dialogue politique prévu par tout système démocratique: il veut dialoguer avec lui-même et ne souhaite donner du Liban qu’une image tronquée à l’antipode de la démocratie et de la liberté politique». Selon M. Beydoun, avec le gouvernement actuel, «le Liban paraît comme ayant peur de lui-même alors qu’il veut donner au monde arabe l’image d’un pays résistant et d’un Etat vivant». Le Hezbollah a pour sa part mis en garde l’Exécutif contre toute décision découlant d’une réaction. Dans un communiqué, il a jugé inadmissible que «pour remédier à une erreur commise par un média, le gouvernement prive les autres de leur droit à l’émission par satellite». Pour sa part, M. Chaker Abou Sleiman a critiqué les mesures «improvisées» prises dernièrement par l’Exécutif, en se référant à l’interdiction de l’interview du général Michel Aoun et au retrait des licences d’émission par satellite. Il a mis en garde contre toute atteinte aux libertés publiques, soulignant la nécessité que la loi s’applique à tout le monde. Les mêmes craintes ont été exprimées par la Ligue maronite qui a tenu hier une réunion sous la présidence de M. Pierre Hélou. Dans un communiqué, la Ligue a invité «toutes les forces actives libanaises à faire face aux tentatives gouvernementales visant à porter atteinte aux libertés et au système démocratique». Reprochant vivement au gouvernement d’avoir «privé les Libanais installés à l’extérieur de la liberté d’apprendre ce qui se passe au Liban», M. Fouad el-Saad, ancien député, a jugé que «seuls les faibles d’esprit craignent de faire l’objet de critiques».
Alors que dans les rangs des loyalistes, on applaudissait hier à la décision du gouvernement de retirer le permis de transmission par satellite des programmes télévisés et de s’attaquer de nouveau au dossier de l’audiovisuel, dans le camp de l’opposition on s’insurgeait contre cette même décision qualifiée de «discrétionnaire», d’«arbitraire» et...