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Actualités - CHRONOLOGIE

La Maison-Blanche souhaite une commission internationale d'enquête sur les massacres Le sang des innocents a de nouveau coulé en Algérie

Encore sous le coup de la tuerie de Relizane qui a fait près de 300 morts la semaine dernière l’Algérie a connu hier un nouveau massacre perpétré par les «terroristes islamistes», selon les autorités d’Alger. Ainsi 35 civils ont été abattus à Médéa dans le centre du pays. Tout en se défendant de s’ingérer dans les affaires intérieures algériennes en raison de l’extrême susceptibilité du pouvoir en place, l’Union européenne, choquée par ces massacres à répétition, propose une aide aux victimes ainsi que l’envoi d’une mission qui serait menée par la troïka (Luxembourg, Grande-Bretagne, Autriche). L’UE a condamné d’ailleurs hier «la sauvagerie» des auteurs de ces tueries. La Maison-Blanche, de son côté, a souhaité une commission d’enquête internationale. Les autorités algériennes, pour leur part, ont réagi vivement, hier, à la prise de position de Paris qui appelait à la protection des civils et demandait une rapide «démocratisation authentique». Cette réaction constitue un nouvel épisode des rapports tendus entre l’Algérie et l’ancienne puissance coloniale. Les autorités françaises «n’ont aucun titre, ni qualité à rappeler au gouvernement algérien ses devoirs, tout comme il est bien malvenu, de leur part, de prétendre suggérer des solutions alors même que l’Algérie est en train de conduire une démarche de sortie de crise qu’elle s’est librement donnée», a indiqué un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. La déclaration française «ne rompt pas avec l’attitude du gouvernement français qui continue à cultiver l’amalgame, l’équivoque et la dénaturation des réalités dans notre pays», a-t-il poursuivi. «Une telle attitude ne peut procéder que d’un manque de discernement ou d’une volonté délibérée de manipulation des faits», a ajouté ce porte-parole, cité par l’agence (officielle) APS. «Une telle position est en tout point inacceptable», a-t-il conclu. Le ministère français des Affaires étrangères avait à la mi-journée condamné les «crimes terroristes» en Algérie. Soixante dix-huit civils ont été assassinés il y a cinq jours par des islamistes armés, selon un chiffre officiel, jusqu’à 412 selon un bilan de presse. Il avait aussi souligné le «droit légitime de la population algérienne à être protégée». Le «devoir de tout gouvernement est de permettre à ses citoyens de vivre en paix et en sécurité». Sur le terrain, des unités militaires d’élite, appuyées par des forces policières et paramilitaires, ont été déployées dans la forêt de Remka et l’Ouarsenis dans l’ouest de l’Algérie, à la poursuite des auteurs du massacre de Relizane perpétré au premier jour du Ramadan. Selon «Le Matin», ceux-ci sont des activistes des Groupes islamiques armés (GIA) auxquels le gouvernement a attribué la plupart des meurtres de civils ces deux dernières années. Antar Zouabri, le chef des GIA, pourrait se trouver parmi eux, poursuit «Le Matin», précisant que l’offensive gouvernementale avait déjà fait des victimes dans les rangs islamistes. Le carnage de Relizane n’a pas été revendiqué. De son côté, le gouvernement qui s’en tient à un bilan de 78 morts a donné des armes aux villageois des hameaux attaqués, comme il l’avait fait après les précédents massacres. «El-Watan» cite des rescapés qui hésitent tout de même à rester dans une région exposée à un danger si terrible. Ce massacre a une nouvelle fois suscité émotion et condamnation au sein de la communauté internationale. Paris, Bonn, Rome et Téhéran ont appelé à l’envoi d’une mission diplomatique pour aider l’Algérie à en finir avec un conflit qui dure depuis six ans entre les islamistes et le gouvernement. Mais Alger continue de refuser ce qu’elle considère comme une «ingérence» dans ses affaires intérieures. Ceci n’empêche pas les tueries de se poursuivre. Selon la presse d’hier, 35 civils ont été tués à de faux barrages routiers et dans diverses attaques à travers le pays. Vingt-deux personnes ont été égorgées dimanche à un faux barrage dans la région de Médéa, à 70 km au sud d’Alger. Sept autres personnes ont été tuées la même journée dans le hameau de Sidi Aissa dans la province de Defla, à 120 km au sud-ouest d’Alger, rapporte le journal Liberté, sans donner de détails. A un faux barrage près de Ksar el Boukhari, à 90 km au sud d’Alger, cinq autres meurtres sont signalés par le journal. Quatre fillettes ont par ailleurs été tuées et leur mère enlevée dans la région d’Ain Defla dimanche. Sur la liste macabre figurent aussi un chauffeur de taxi et ses trois passagers, tués samedi aux environs d’Ain el Melh, dans la région de M’Sila, à 170 km au sud d’Alger. Samedi, six personnes ont eu la gorge tranchée dans le village de Boughdene, selon El Watan. Celui-ci est situé dans la province de Tlemcen, à 440 km à l’ouest d’Alger. (Reuters, AFP)
Encore sous le coup de la tuerie de Relizane qui a fait près de 300 morts la semaine dernière l’Algérie a connu hier un nouveau massacre perpétré par les «terroristes islamistes», selon les autorités d’Alger. Ainsi 35 civils ont été abattus à Médéa dans le centre du pays. Tout en se défendant de s’ingérer dans les affaires intérieures algériennes en raison de...