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Actualités - CHRONOLOGIE

Sourde épreuve de force entre le pouvoir et les télévisions privées Berry et Hariri toujours en désaccord sur l'annexe 9 du budget

Une sourde épreuve de force s’est engagée entre le gouvernement et les télévisions privées, pour le droit à la diffusion de programmes politiques par satellite, en direction du monde arabe. Bien que rien ne soit encore décidé, des hommes politiques et les télévisions privées ont pris les devants, et ont dénoncé hier toute velléité gouvernementale de réserver à Télé-Liban l’exclusivité de la diffusion des bulletins et programmes politiques par satellites Cette anticipation fait suite à des informations puisées à des sources officielles, selon lesquelles une réévaluation globale de la question de la diffusion de programmes politiques, par satellites, est en cours. En un premier temps, cette réévaluation a pris la forme d’une abolition de la censure préalable sur ces programmes, en vigueur depuis le début de 1997. L’entretien de dimanche avec M. Najah Wakim, sur la LBCI, a bénéficié in extremis de cette levée de la censure préalable. Toutefois, on redoute, dans les milieux concernés, que cet assouplissement ne soit temporaire, et ne soit en fait le prélude à un retrait pur et simple des permis d’émettre des programmes politiques par satellites, accordés aux médias privés. D’autres estiment, cependant, que les nouvelles alarmistes visent à amener les télévisions privées à accepter «le moindre mal» de la censure préalable. Dans les milieux proches du chef du gouvernement, on affirme redouter l’effet de certains programmes politiques sur les rapports du Liban avec certains pays arabes amis, en tête desquels viennent la Syrie et l’Arabie Séoudite. Ces craintes justifieraient, à leurs yeux, que des précautions soient prises pour prévenir d’éventuelles offenses aux régimes en place dans ces pays. C’est ce qui aurait inspiré la décision d’empêcher l’entretien que la MTV comptait avoir avec le général Michel Aoun. En tout état de cause, la question sera à l’ordre du jour du Conseil des ministres prévu demain, en principe au siège de la présidence du Conseil. Le Conseil des ministres se tiendra le matin, en raison des impératifs du jeûne de Ramadan. M. Hariri manœuvre pour ne pas avoir à assumer, tout seul, la responsabilité de la décision qui sera prise, et tente de gagner le chef de l’Etat et le président de l’Assemblée, à ses vues. Entre-temps, les observateurs notent que le ton des déclarations de M. Rafic Hariri devient de plus en plus polémique. Prenant la parole au cours d’un Iftar, hier, le chef du gouvernement a dénigré ceux qui critiquent sa politique, considérant que les «grandiloquentes analyses qui prévoient pour le Liban toutes sortes de peines, sont le fait d’esprits malades qui haïssent la société». «Ce sont des cris de personnes toujours imbues de l’esprit de la guerre civile, et dont la caractéristique est de chercher à détruire, à diviser, à inciter à la discorde. Les voix de personnes qui pleurent tous les jours sur la liberté, et lui posent en même temps mille et un pièges», a-t-il déclaré. L’annexe numéro 9 Autre échéance pressante, pour le chef du gouvernement, le budget 1998. Accompagné de son grand argentier, M. Fouad Siniora, le chef du gouvernement s’est rendu successivement, hier, auprès du chef de l’Etat et du président de l’Assemblée, afin d’examiner les différents chiffres du budget et, surtout, de convenir des sources de revenus du Trésor figurant à l’annexe numéro 9. Le débat, à ce sujet, n’est toujours pas clos et tourne autour des taxes indirectes que le gouvernement cherche à imposer, que ce soit sur le prix de l’essence ou le service mécanique. Une solution de facilité à laquelle s’oppose en particulier M. Nabih Berry. MM. Hariri et Berry ont examiné, également, la date prévue pour la séance parlementaire de vote sur le budget, que le chef du gouvernement souhaite fixer avant la fête du Fitr, marquant la fin du jeûne de Ramadan. La MEA Notons aussi que la situation à la MEA est un autre dossier en souffrance, qui devra être traité dans les prochains jours. Une assemblée générale de la compagnie est en effet prévue pour le 9 janvier, et celle-ci doit normalement élire un nouveau conseil d’administration. Le gouverneur de la Banque du Liban, M. Riad Salamé, souhaite voir accéder aux commandes de la compagnie un conseil d’administration dominé par les technocrates, après la démission de l’ancien PDG de la compagnie, Khaled Salam. Les actions de la MEA sont détenues à 99% par la Banque du Liban, rappelle-t-on. L’enquête sur des malversations qui auraient marqué la location de trois «Airbus» à un prix exorbitant (39 millions de dollars, sur cinq ans), reprendra, elle, le 12 janvier, apprend-on de source judiciaire.
Une sourde épreuve de force s’est engagée entre le gouvernement et les télévisions privées, pour le droit à la diffusion de programmes politiques par satellite, en direction du monde arabe. Bien que rien ne soit encore décidé, des hommes politiques et les télévisions privées ont pris les devants, et ont dénoncé hier toute velléité gouvernementale de réserver à...