Une thèse de Nelly Fakhoury à la Sorbonne "la parole poétique de Nadia Tueni" (photo)

C’est sur «La parole poétique de Nadia Tuéni, de la Thématique à la Quaternité», que Nelly Fakhoury a soutenu une thèse de doctorat à la Sorbonne, couronnée par une mention Très Honorable. La thèse essaie de déceler une structure quaternaire dans la parole poétique de Nadia Tuéni. Découvrir dans les textes de la poétesse libanaise francophone deux quaternités sensibles: les éléments qui constituent dans le Cosmos la quaternité armature (air, eau, terre et feu); et les voies, fonctions psychologiques représentant en notre être les quatre éléments antérieurs (la sensation, l’intuition, le sentiment et la pensée). Une quaternité au niveau linguistique (la fréquence de la métaphore, de la comparaison, de la personnification et de l’allégorie) complète la figure triangulaire. Par ailleurs, Nelly Fakhoury démontre que le nombre quatre est relativement lié aux quatre religions monothéistes (le Judaïsme, le Christianisme, l’Islam et le Druzisme) qui ont influencé indirectement Nadia Tuéni, qui poursuit sa quête là où l’esprit la guide. Ces quatre inspirations spirituelles se fondent elles-mêmes sur les quatre voies de la connaissance du monde. Cherchant son double, le poète essaie de traduire en mots une saisie de l’univers qui dépasse la logique commune et le langage commun. Ces mots sont confrontés à l’épreuve, au drame personnel en particulier et au vécu ébranlé par l’absence et la mort... «La quaternité de la parole poétique de Nadia Tuéni possède à la base un travail actif de l’inconscient. Ce qui explique sans doute la visée de la quête tuénienne qui est une quête spirituelle. Nous pouvons affirmer que la poésie de Tuéni possède un cachet moderniste bien prononcé. Elle est en effet un acte de présence dans l’univers qu’elle domine par la parole, un mode de conception de l’être et de l’expérience humaine. Cessant de décrire, d’être simple objet de contemplation, elle est puissance de vision, force de création. Le mot tuénien ne désigne plus: il crée. L’image unit les réalités disparates, créant une réalité nouvelle en correspondance avec la vie intérieure» écrit Fakhoury.