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Actualités - CHRONOLOGIE

L'enquête sur l'évasion de Roumié pourrait atteindre les responsables du pénitencier

Ce sont trois jours de liberté que le détenu Ibrahim Hanna Barbar (56 ans) a pu goûter, avant d’être arrêté de nouveau, et inculpé d’usage de faux: en l’occurrence, un document d’élargissement authentique, mais où son nom s’est substitué à celui d’un autre détenu de la prison qui, lui, a dû passer trois jours de prison de trop. Les circonstances de l’évasion «interrompue» d’Ibrahim Barbar sont rapportées par un document confidentiel établi par la direction générale des FSI. Le rapport n’ajoute pas grand-chose à ce que l’on savait déjà, sinon que les faussaires, Georges Zayat et Fathallah Mahmoud Fathallah, préparaient l’évasion de deux autres détenus, par les mêmes moyens. Ces moyens: des documents authentiques d’élargissement que Georges Zayat, ancien employé de la CNSS inculpé de détournement de fonds, employé comme serviteur au greffe de la prison, subtilisait et confiait à Fathallah, un faussaire patenté qui remplaçait les noms des prisonniers devant être élargis, par d’autres noms. La supercherie rapportait 15.000 dollars. La somme, touchée à l’extérieur de la prison par un avocat, Me Salem Aouâli, devait être ensuite redistribuée. Aveux Elargi le 24 décembre, Ibrahim Hanna Barbar devait être arrêté de nouveau le 27 à 17h30, et passer aux aveux. Son témoignage devait accabler notamment l’avocat Salem Aouâli. Les papiers qui ont permis l’élargissement de Barbar devaient être au nom d’Amir Badreddine Sakka (Syrien, 32 ans). Il est apparu que deux autres faux papiers étaient en préparation. Sur le premier, le nom de Halim Assaad Abu Saada s’était substitué à celui de Mohammed Hussein Fahs, et sur le second, le nom de Nidal Kamal Lakkis remplaçait celui de Rami Souheil Abdel Samad. Les deux hommes qui devaient bénéficier de ces faux documents ont été toutefois pris de vitesse par l’enquête ouverte après la découverte des faux papiers de Barbar. Par ailleurs, sur instruction de Georges Zayat , Fathallah devait confier à un troisième détenu un troisième document en cours de falsification, établi au nom de Khaled Maadhouché, et lui demander de le cacher. Pris de panique, Fathallah avait confié le document à un troisième pensionnaire de la prison, qui l’avait jeté par la fenêtre de sa cellule, convaincu qu’on lui demandait de se débarrasser de revues illégalement introduites dans la prison. Les gardiens devaient découvrir le document dans la cour intérieure de la prison. Le premier juge d’instruction militaire, Riad Talih, a commencé hier l’interrogatoire des divers acteurs de cette supercherie, et délivré un certain nombre de mandats d’arrêt ans cette affaire. Toutefois, M. Talih a accepté de libérer l’avocat Salem sous caution d’élection de domicile, ce qui a poussé le procureur général militaire, Nasri Lahoud, à faire appel contre cette décision et à réclamer son maintien sous écrou. L’enquête sur cette affaire risque de toucher plusieurs fonctionnaires haut placés de la prison, croit-on savoir. Pour l’instant, trois factionnaires de la prison sont aux arrêts, sur ordre du juge d’instruction. Ibrahim Barbar est emprisonné à Roumié pour trafic de drogue. Il est accusé de diriger un réseau d’une trentaine de passeurs opérant entre le Liban et la Colombie, et un certain nombre de capitales européennes.
Ce sont trois jours de liberté que le détenu Ibrahim Hanna Barbar (56 ans) a pu goûter, avant d’être arrêté de nouveau, et inculpé d’usage de faux: en l’occurrence, un document d’élargissement authentique, mais où son nom s’est substitué à celui d’un autre détenu de la prison qui, lui, a dû passer trois jours de prison de trop. Les circonstances de l’évasion...