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Actualités - CHRONOLOGIE

Remise du prix Yemen à Denise Ammoun (photos)

Denise Ammoun a remporté, en novembre dernier, le prix Phénix de littérature 1997 pour son essai «Histoire du Liban contemporain» paru en octobre aux éditions Fayard. La remise du prix a eu lieu dans les salons de la Banque Audi, Achrafieh, en présence de M. François Desmazières représentant l’ambassadeur Daniel Jouanneau, du député Khatchik Babikian, de M. Fouad Turk ainsi que de nombreuses personnalités du monde diplomatique et littéraire.

Alexandre Najjar, initiateur et coordinateur du prix, a rappelé que «c’est en avril 1996, à l’occasion d’un salon du livre qui s’était tenu dans le sud-ouest de la France, à Villeneuve-sur-Lot, qu’un groupe d’auteurs a eu l’idée de décerner chaque année, à Beyrouth, un prix littéraire destiné à récompenser une œuvre littéraire écrite en français par un Libanais ou une œuvre écrite par un écrivain francophone et ayant trait au Liban. Ce projet a tout de suite séduit les dirigeants de la Banque Audi qui, dans le but de promouvoir la culture au Liban et de mettre en valeur la littérature libanaise d’expression française, ont accepté de parrainer le prix Phénix et de le doter d’un montant de 10.000 FF.
Le jury choisi est prestigieux: il regroupe des écrivains et journalistes de renom, comme Amine Maalouf, Jean Lacouture, Yvers Berger, Yann Queffélec, Paule Constant, Pascal Lainé, Josyane Savigneau, Salah Stétié, Jean-Luc Barré, Vénus Khoury-Ghatta, Lucien George, Nicole Avril, Mona Béchara et Maria Chakhtoura».
La première édition du prix Phénix avait été décernée à Ghassan Salamé pour son essai «Appels d’empire».
M. Najjar a retracé ensuite le parcours de la lauréate: «Après des études secondaires au Caire, Denise Ammoun a suivi des études de droit à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth avant d’embrasser la carrière de journaliste. Dans l’hebdomadaire «Magazine», elle fait ses premières armes et publie reportages, interviews et différents articles ayant trait à l’histoire du Liban. En 1972, elle lance à la radio une série d’émissions baptisée «La petite histoire de la grande histoire» qui lui donne l’occasion de rencontrer des personnalités du monde politique qui ont directement participé à l’histoire de ce pays comme Alfred Naccache, Camille Chamoun, Pierre Gemayel, les généraux Catroux et Spears... C’est à partir de ces dizaines d’interviews qu’elle aura plus tard l’idée d’écrire l’ouvrage qui est récompensé aujourd’hui.
Actuellement, Denise Ammoun réside au Caire où elle occupe le poste de correspondante de l’hebdomadaire «Le Point», du quotidien «La Croix» et de «Magazine». Elle a à son actif «Le mors aux dents», «L’Egypte des mains magiques» et a collaboré à un ouvrage intitulé «Thèbes au temps de Ramsès II».

Une synthèse claire et
intelligente

A propos de l’ouvrage récompensé, Najjar a dit: «Il n’appartient pas à cette catégorie de livres rébarbatifs écrits par des universitaires précieux: il se propose d’offrir, pour la première fois peut-être, une synthèse claire et intelligente des événements qui ont conduit le Liban jusqu’à l’indépendance».
Alexandre Najjar a conclu en citant Nicole Avril, président du jury de cette année, qui avait noté lors de son passage à Beyrouth: «Le Liban fait aujourd’hui vœu de renaissance et d’unité. Et l’ouvrage de Denise Ammoun y contribue grandement. Car l’unité ne se fait pas sur l’oubli, elle se fait sur une mémoire commune».
Denise Ammoun a prononcé ensuite une allocution de circonstance dans laquelle elle a souligné que recevoir ce prix constitue pour elle un encouragement de grande portée et un levier pour l’avenir. Elle a ajouté que le prix Phénix dans le cadre du salon annuel «Lire en Français et en Musique» ne manquera pas de créer une compétition entre les écrivains et de stimuler la création.
Elle dit ensuite qu’une des raisons qui l’ont incitée à écrire ce livre était que l’histoire du Liban est peu connue ainsi que le rôle essentiel joué par la France pour aider le Liban à accéder au banc des nations. Elle a rappelé à ce sujet que durant l’époque ottomane, deux princes ont joué un rôle capital dans la formation du pays: Fakhreddine II et Béchir II.
A propos de Fakhreddine II qui est devenu, à l’âge de 18 ans, le grand émir du Liban elle a dit: «Ce féodal avait une vision politique étonnante. On lui doit la mise en place d’une assemblée de notables, une sorte de Parlement composé d’émirs et de cheikhs de toutes les confessions. L’unité libanaise se construit progressivement à l’insu de la Sublime Porte. En 1625, Fakhreddine est le prince le plus puissant de l’Empire ottoman».
En 1789, Béchir II Chéhab, lui aussi grand émir du Liban, adopte la même ligne de conduite. Il établit un pouvoir central et fort. Mais il commet une erreur en appuyant le prince égyptien, Ibrahim Pacha.
Départ de l’émir Béchir. Instabilité sociale et confessionnelle. Découpage du pays, massacres....
À partir de cette époque, la lutte des nationalistes libanais consistera à arracher le Liban à l’orbite ottomane et à reconstituer l’unité géographique et politique du pays.
En 1909, l’Alliance libanaise, fondée au Caire, réclame «l’indépendance absolue du Liban dans ses frontières historiques et naturelles, sous la garantie des grandes puissances. Le nationalisme arabe commence à se frayer un chemin».
Après la Première Guerre mondiale, il faudra le soutien de la France pour que les trois délégations libanaises puissent faire entendre leur voix. En 1919, les accords de Sykes-Picot interdisent la création d’un Empire arabe. C’est le début d’une guerre diplomatique qui revêtira un caractère militaire en juillet 1920, quand le général Gouraud met fin au royaume éphémère de Syrie. Le 1er septembre 1920, il proclame solennellement la naissance du Grand-Liban.
Alors commencent les «années douces-amères du Mandat». Denise Ammoun conclut en relatant les faits qui ont conduit le Liban à obtenir son indépendance. La suite, nous y aurons droit dans la deuxième partie, en cours de rédaction, de l’«Histoire du Liban contemporain».
M. Raymond Audi a enfin remis la récompense à Denise Ammoun avant de souligner que «l’histoire étant cyclique, cet ouvrage nous servira de guide afin d’en tirer des leçons pour l’avenir».
La lauréate devait recevoir également une médaille de la monnaie de Paris que lui a remise M. François Desmazières, conseiller culturel près l’ambassade de France, au nom de la Mission culturelle française au Liban.
Denise Ammoun a remporté, en novembre dernier, le prix Phénix de littérature 1997 pour son essai «Histoire du Liban contemporain» paru en octobre aux éditions Fayard. La remise du prix a eu lieu dans les salons de la Banque Audi, Achrafieh, en présence de M. François Desmazières représentant l’ambassadeur Daniel Jouanneau, du député Khatchik Babikian, de M. Fouad Turk...