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Actualités - CHRONOLOGIE

La révolte de Sorocaba : 800 mutins, 617 otages et 3 morts déjà

L’exécution d’un détenu hier par les mutins, dans la prison brésilienne de Sorocaba (90 km de Sao Paulo), porte à trois le nombre de morts depuis le début de la rébellion, qui dure depuis près de 48 heures.
Une fusillade dimanche soir entre des employés de la maison d’arrêt et les premiers mutins avait fait deux morts, un prisonnier et la femme d’un détenu.
Mardi, une dizaine de «meneurs», parmi quelque 800 mutins, ont poignardé un détenu, Milton Reis Gomes, et l’ont jeté sur la citerne du pénitencier au bout d’une corde, selon la radio CBN.
Cet homicide n’a pas encore, cependant, été confirmé par les autorités pénitentiaires.
L’arrivée de deux camions de la troupe de choc, hier à la mi-journée, a augmenté la tension et provoqué un début d’hystérie parmi les parents des détenus massés à l’extérieur de la prison.
Les mutins gardent en otage 17 agents du pénitencier et plus de 600 membres de leurs propres familles, dont 236 mineurs. Ils ont libéré une quarantaine d’otages (des femmes et des enfants) depuis dimanche, selon la police.
La plupart des familles des détenus se sont portées volontaires pour rester avec leurs proches et être considérées ainsi comme otages afin d’empêcher la police de prendre d’assaut la prison et de provoquer un carnage.
Elles redoutent en effet un nouveau «Carandiru», du nom d’un massacre de prisonniers survenu le 2 octobre 1992 dans une prison de Sao Paulo.
Quelque 150 policiers militaires avaient pénétré dans la prison où une mutinerie avait éclaté, tuant 111 détenus, dont la plupart s’étaient pourtant rendus.
Un hélicoptère a amené de Sao Paulo le secrétaire du système pénitentiaire Joao Azevedo Marques pour participer aux négociations avec les mutins.
Les responsables de la prison rejetaient toujours hier la mise à disposition des mutins, comme ceux-ci le réclament, d’un véhicule blindé leur permettant de s’enfuir. Par contre, l’éventualité d’un transfert de certains prisonniers dans d’autres établissements était envisagée.
Plus de 800 mutins avaient réussi à prendre le contrôle de la prison dimanche à 18h00 GMT grâce à la complicité de certains parents qui avaient passé des armes aux détenus lors de la visite dominicale.
Cette mutinerie est la 186e de l’année à Sao Paulo, soit 147% de plus qu’en 1996.
Depuis le début de l’année, 178 rébellions ont eu lieu dans les 482 commissariats de police surpeuplés de l’Etat de Sao Paulo qui servent de prison, et 8 autres dans les 43 pénitenciers de l’Etat.
La raison majeure des mutineries est toujours la surpopulation carcérale et le mauvais traitement des prisonniers.
Les prisons de haute sécurité comptent 36.479 détenus pour 24.024 places.
Le président brésilien Fernando Henrique Cardoso a annoncé en juin dernier que 52 nouveaux établissements seraient construits d’ici à la fin du siècle. 300 millions de dollars seront destinés à des bâtiments répartis dans tous les Etats du pays mais il en faudrait 130 pour combler le déficit carcéral.
La taille des nouveaux pénitenciers sera réduite, d’une capacité de 160 à 320 prisonniers car les grands établissements sont difficiles à gérer.
Mais le gouvernement travaille aussi à la modification du code pénal: un projet a été déposé à l’Assemblée nationale en décembre 1996 pour transformer les peines d’emprisonnement pour délits mineurs en des tâches d’intérêt collectif.




L’exécution d’un détenu hier par les mutins, dans la prison brésilienne de Sorocaba (90 km de Sao Paulo), porte à trois le nombre de morts depuis le début de la rébellion, qui dure depuis près de 48 heures.Une fusillade dimanche soir entre des employés de la maison d’arrêt et les premiers mutins avait fait deux morts, un prisonnier et la femme d’un détenu.Mardi, une...