Evasion presque réussie d'un trafiquant détenu à Roumié

Le premier juge d’instruction militaire Riad Talih a pris en charge l’enquête sur l’évasion d’un détenu de la prison de Roumié, Ibrahim Barbar, à l’aide de faux papiers d’élargissement obtenus grâce à la complicité d’un avocat, dont l’identité complète n’a pas encore été communiquée, et d’un prisonnier de droit commun, Georges Zayat, employé au greffe de la prison de Roumié. Zayat, un ancien employé de la CNSS accusé de détournement de fonds, a servi d’intermédiaire entre le prisonnier et l’avocat, en échange d’une promesse de paiement de 15.000 dollars.
Les faits remontent au 24 décembre. Muni du faux document, Ibrahim Barbar, abandonnant ses papiers et biens personnels, passe la grille de la prison de Roumié, et trouve, quelques centaines de mètres plus loin, l’avocat l’attendant à bord d’une Range Rover. Ce dernier le conduit à Tripoli, au domicile de son frère, touche la plus grande partie de l’argent et s’en va.
Quelques heures plus tard, ayant pris conscience de la supercherie, la direction de la prison de Roumié ordonne une chasse à l’homme au terme de laquelle le prisonnier évadé sera arrêté. Convoqué, l’avocat commence par nier les faits, mais confronté au témoignage d’Ibrabim Barbar, passe aux aveux. Le parquet a ordonné des poursuites contre Barbar, Georges Zayat, Fathallah Hammoud, Khaled Madfouché et Haytham Faour, ainsi que contre trois factionnaires de la prison de Roumié, accusés de négligence et de désobéissance. Enfin, des poursuites seront engagées contre l’avocat, Me Salem. Le bâtonnier de l’Ordre des avocats a été notifié des poursuites engagées.
Ibrahim Barbar est emprisonné à Roumié pour trafic de drogue. Il est accusé de diriger un réseau d’une trentaine de passeurs opérant entre le Liban et la Colombie, et un certain nombre de capitales européennes.
Il est apparu par ailleurs que Zayat préparait l’évasion d’autres détenus de la prison de Roumié, toujours à l’aide de documents judiciaires falsifiés.