Le Hamas rassemble des milliers de partisans à Gaza (photos)

Des milliers de sympathisants du Hamas ont participé hier à un rassemblement à Gaza pour marquer le 10e anniversaire de la fondation de cette formation intégriste palestinienne, qui promet de poursuivre sa «guerre sainte» contre Israël.
Selon les organisateurs, 15.000 personnes ont participé à cette manifestation dans un stade de football. Le fondateur et chef spirituel du Mouvement de la résistance islamique (Hamas), cheikh Ahmed Yassine, a également pris part à ce rassemblement.
«Nous continuerons notre Jihad (guerre sainte) jusqu’à ce que nous obtenions le respect de nos droits. Le Hamas se renforce», a lancé à la foule cheikh Yassine, libéré en octobre d’une prison israélienne.
Il s’est prononcé contre toute action du Hamas contre l’Autorité palestinienne présidée par Yasser Arafat. «Ils (les Israéliens) veulent que nous tombions dans la guerre civile, mais nous allons les décevoir. Les Palestiniens resteront unis», a-t-il ajouté.
Le porte-parole du Hamas, M. Abdel Aziz Rantissi, a pour sa part proclamé que le «Jihad constitue un choix pour le peuple palestinien et nous repoussons toute forme de conspiration et surtout les accords d’Oslo (sur l’autonomie conclus avec Israël)». Le Hamas «poursuivra le Jihad jusqu’à la fin de l’occupation de notre terre», a-t-il ajouté.
M. Rantissi a condamné les arrestations de militants du Hamas par l’Autorité de M. Arafat. Il a toutefois souligné que «notre lutte est dirigée contre l’occupation et ne visera jamais les Palestiniens, quel que soit le nombre d’arrestations».
Des posters géants avec les photos des «martyrs», militants du Hamas tués dans des opérations contre Israël, ont été accrochés dans le stade. L’un d’eux représentait l’artificier de la branche armée de l’organisation, Yéhia Ayache, tué au début de 1996 par l’explosion d’un téléphone portable piégé, une opération attribuée aux services secrets israéliens.

L’accord de sécurité
israélo-palestinien

Une des affiches montrait une mitraillette surmontée du slogan: «Il n’y a de dieu que Dieu», tandis qu’une étoile de David, le symbole juif, a été brûlée.
Le Hamas devait initialement organiser ce rassemblement vendredi dernier, au lendemain de la rencontre à Londres entre M. Arafat et le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright. La manifestation avait été reportée, en raison de fortes pluies. Les responsables de l’Autorité palestinienne avaient exprimé leur mécontentement de la tenue de ce rassemblement en arrêtant brièvement plusieurs militants du Hamas.
M. Arafat, dont la police a arrêté 80 activistes du Hamas en septembre, négocie avec Israël un accord portant sur la sécurité prévoyant un engagement précis de l’Autorité palestinienne à réprimer le Hamas notamment. Selon M. Rantissi, la conclusion d’un accord de ce type «constituerait une déclaration de guerre contre le peuple palestinien».
Le Hamas, responsable de la plupart des attentats anti-israéliens depuis trois ans, rejette les accords d’autonomie et prône la création d’un Etat islamique dans toute la Palestine.

Plainte israélienne

Sur un autre plan, un porte-parole de l’armée israélienne a indiqué vendredi que l’Etat hébreu s’est plaint auprès de l’Autorité palestinienne d’attaques à la bombe et autres explosifs sur l’enclave juive à Hébron.
La plainte a été présentée au comité de liaison israélo-palestinien après qu’une bombe artisanale eut été jetée, vendredi, sur une position de l’armée dans l’enclave juive, a-t-il dit.
L’armée a déclaré que la bombe avait été lancée d’une partie de la ville qui se trouve sous contrôle palestinien depuis janvier. Les soldats israéliens ont répondu en tirant en l’air. L’attaque n’a pas fait de blessés et n’a causé aucun dommage. La police palestinienne a quadrillé la zone sous son contrôle, mais aucune arrestation n’a été signalée.
«Israël a porté plainte devant le comité de liaison en raison du grand nombre d’incidents de ce type qui ont eu lieu à la frontière de la zone sous contrôle palestinien ces derniers jours», a déclaré le porte-parole.
L’armée a déclaré que plusieurs bombes artisanales avaient été lancées cette semaine en direction de l’enclave juive et que des coups de feu avaient été tirés lundi en direction d’une position de l’armée. Les soldats ont ouvert le feu après l’incident et blessé légèrement un Palestinien de 35 ans qui se trouvait chez lui.
Comme prévu par les accords d’autonomie d’Oslo, Israël a retiré en janvier ses troupes de 80% de Hébron, qui compte 140.000 habitants palestiniens. L’Etat hébreu garde le contrôle d’un cinquième de la ville, où vivent quelque 400 colons juifs parmi 15.000 Palestiniens.