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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Joumblatt craint pour l'avenir du Liban s'il est tributaire de la Troïka de Paris

Le ministre des Déplacés, M. Walid Joumblatt, a apporté «son appui total à des élections municipales libres sans contrainte d’ordre sectaire ou confessionnel» affirmant que «de telles élections représenteraient une importante démarche sur la voie de l’abolition du confessionnalisme politique en prévision des prochaines législatives qui devraient être organisées sur des bases démocratiques claires»...
Il s’est dit catégoriquement opposé au principe d’un scrutin avec représentation proportionnelle ou au retour à la loi sur les municipales de 1960.
Dans une conférence de presse tenue hier à Moukhtara, M. Joumblatt a affirmé qu’il n’est pas hostile «à des élections municipales organisées loin de toute considération d’ordre sectaire ou confessionnel. Ce qui serait conforme à l’accord de Taëf qui a stipulé l’abolition du confessionnalisme. Il n’y pas lieu ni de près ni de loin d’évoquer la question d’un scrutin avec représentation proportionnelle ou le retour aux résultats des élections de 63 (loi de 1960)».
Il a estimé que «l’idée de la nomination d’un certain nombre de conseillers municipaux a été avancée à un certain moment comme un moyen de préserver un certain équilibre dans des villages délicats de la montagne après le retour des déplacés».
«A mon avis, si des élections municipales libres ont lieu, cela créera une tradition dont l’application assurera une représentation de l’ensemble de l’électorat dans toutes ses composantes. C’est ma position définitive et celle du Parti socialiste progressiste», a-t-il dit et d’ajouter: «Nous ne voulons pas faire de surenchères. Nous saluons les manifestations des jeunes dans la mesure où celles-ci protestent contre les atteintes aux libertés et contre les nominations des conseillers municipaux. Mais lorsque la présence syrienne au Liban sera contestée, je suis persuadé que je ne serai pas le seul à défendre cette présence».
M. Joumblatt a pressé l’ancien député Albert Moukheiber, «ce pionnier de la démocratie», de se rappeler «ses positions historiques lorsqu’il était seul dans la région chrétienne à refuser l’élection ou la désignation de Bachir Gemayel à la tête de l’Etat sous la menace des chars israéliens».
Répondant à une question au sujet «des coutumes électorales», M. Joumblatt a déclaré «qu’aucun électorat n’éliminera l’autre dans les villages et localités où existent diverses communautés».

L’opposition de Paris

Il a estimé que le président de la République a avancé le principe de la nomination pour préserver un certain équilibre dans «des villages délicats» où la réconciliation n’a pas eu lieu. «Sur quelle base devront être organisées les élections dans de tels villages?» s’est-il interrogé.
«La réconciliation a lieu entre des parties qui souhaitent la coexistence. Mais lorsque l’une des parties est dominée par un courant extrémiste, cela a une répercussion inéluctable sur la coexistence. Ces courants extrémistes existent toujours et il y a une effervescence sur le terrain».
M. Joumblatt a tiré à boulets rouges sur la troïka de l’opposition «parisienne» affirmant que «son expérience passée avec celle-ci n’était pas encourageante pour ce qui est de la préservation de la coexistence». Il s’est demandé par ailleurs si le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, qu’il nie avoir calomnié, accepte que les relations interlibanaises soient assurées par la troïka de Paris.
Il a exprimé «des craintes quant à l’avenir des chrétiens au Liban si le pays est tributaire des décisions de cette troïka». Aussi devait-il déplorer le martyre des jeunes chrétiens qui «sont morts pour rien pendant les guerres dites de libération et d’élimination ainsi que le martyre de Dany Chamoun et de sa famille».
Au sujet de ses relations avec M. Dory Chamoun qui fait partie de la troïka de l’opposition, M. Joumblatt a affirmé qu’il maintient des relations amicales avec M. Chamoun mais cela n’empêche pas qu’ils aient des points de vue divergents sur des questions politiques. «Notre amitié pourrait dans l’avenir déboucher sur une coopération qui permettrait de tenir le Chouf à l’écart du fanatisme», a-t-il dit.
Abordant la question de sa rencontre avec l’ambassadeur des Etats-Unis au Liban, M. Richard Jones, M. Joumblatt a souhaité que Washington soit persuadé de la concomitance des fronts libanais et syrien dans les négociations de paix.
Il s’est félicité de la réouverture de la voie de passage de Kfarfalous mais a dit craindre que cette démarche ne soit le prélude à la mise en œuvre du plan «Jezzine d’abord».
Le ministre des Déplacés, M. Walid Joumblatt, a apporté «son appui total à des élections municipales libres sans contrainte d’ordre sectaire ou confessionnel» affirmant que «de telles élections représenteraient une importante démarche sur la voie de l’abolition du confessionnalisme politique en prévision des prochaines législatives qui devraient être organisées sur...