Crise au sein d'une intance interne du Likoud

Le maire de Tel-Aviv Roni Milo, président sortant du «Likoud mondial», a annoncé dimanche soir l’annulation de la convention de cette instance réunie à Tel-Aviv pour élire sa nouvelle direction. «J’ai appris que des actes de violence étaient préparés en vue des élections prévues lundi, et je regrette de devoir annuler la convention», jusqu’à nouvel ordre, a déclaré M. Milo à la télévision publique israélienne.

Il a dénoncé «l’inacceptable comportement antidémocratique de représentants venus de l’étranger», notamment des membres de la délégation française «qui ont usé de violence et de brutalité contre leurs rivaux et des journalistes».
Le «Likoud mondial» réunit des sympathisants du Likoud du monde entier. Il exerce une influence minime sur la vie politique israélienne et sert surtout à mobiliser l’appui extérieur à la droite au pouvoir.
Le président israélien M. Ezer Weizman et le premier ministre Benjamin Netanyahu sont cependant venus honorer de leur présence l’ouverture des débats de la convention malgré leur suspension annoncée par M. Milo.
La convention de dimanche à Tel-Aviv devait permettre de tester l’importance de l’opposition interne du premier ministre israélien, un mois après sa grave déconvenue à la convention du Likoud. Celle-ci avait abouti à la démission de son bras droit M. Avigdor Lieberman, du poste clef de directeur de la présidence du Conseil.
M. Lieberman a tenté de se refaire une santé politique en voulant prendre la direction du «Likoud mondial», et en appuyant pour ce faire la candidature de 16 représentants de la délégation française à des fonctions électives au sein de cette instance.

Scandale

Un des dirigeants de cette délégation, M. Jacques Kupfer, a jadis fait scandale en approuvant publiquement le meurtre du premier ministre travailliste Yitzhak Rabin en novembre 1995 et en indiquant «qu’il aurait fallu le pendre pour haute trahison».
Interrogé par la télévision israélienne, M. Lieberman a refusé l’annulation par M. Milo de la convention et indiqué qu’il entendait consulter M. Netanyahu et s’en remettre à la décision des instances du «Likoud mondial» plutôt qu’à celle de son président sortant.
M. Lieberman s’était auparavant retiré de la course après avoir échoué à imposer des délégués français, qui le soutenaient, parmi les représentants disposant du droit de vote. «Je refuse de participer à ce spectacle», avait-il indiqué.
M. Lieberman était opposé pour ce poste au ministre des Télécommunications, Mme Limor Livnat, soutenue par des ténors du parti, notamment le ministre des Infrastructures Ariel Sharon, le maire de Jérusalem Ehud Olmert et l’ancien premier ministre Yitzhak Shamir, qui critiquent la manière de gouverner de M. Netanyahu.
Lorsque des partisans de Mme Livnat ont voulu voter, ceux de M. Lieberman ont tenté de les en empêcher et une bagarre s’en est suivie, qui a contraint au report des opérations de vote, puis à leur suspension sine die par M. Milo.