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Actualités - REPORTAGE

Hariri a inauguré hier cet important ouvrage du centre-ville Neuf mois d'avance pour les tunnels du Ring Mais les automobilistes ne pourront emprunter les nouvelles voies que lundi prochain (photos)

Le premier ministre, M. Rafic Hariri, a patronné hier, en présence du président du Conseil d’administration de Solidere Nasser Chama’a l’inauguration de deux tunnels reliant le centre-ville à l’Avenue Fouad Chéhab. Les tunnels ont été ouverts aux responsables, aux journalistes et à quelques curieux à 11h pour être refermés à midi. «Ils seront définitivement ouverts au public lundi 22 décembre», affirme l’attaché de presse de Solidere, M. Nabil Rached.
L’inauguration a eu lieu à la sortie du tunnel qui relie le ring à la rue Fakhreddine, à proximité de l’hôtel Phœnicia, en présence d’une centaine de personnalités notamment des ministres MM. Bassem el-Sabeh, Béchara Merhej et Omar Meskaoui; des députés de Beyrouth, MM. Tammam Salam, Mohammed Youssef Beydoun, Khatchig Babikian; du mohafez de Beyrouth, M. Nicolas Saba, et de M. Ahmad al-Kohaïmi, ambassadeur de l’Arabie Saoudite au Liban.
Un tapis rouge, une tribune portant le logo de Solidere, deux drapeaux, l’un libanais et l’autre à l’emblème de Solidere, et des arbustes: le décor était planté pour la cérémonie d’inauguration.
M. Hariri, qui est arrivé accompagné de M. Sabeh, a été accueilli par M. Chama’a qui a pris la parole pour souligner que «les ponts et tunnels relieront les différentes parties de la capitale». «Nous voilà, neuf mois avant la date initialement fixée pour l’achèvement des travaux, inaugurant ce projet afin que les tunnels et les ponts soient ouverts au public», a-t-il affirmé.
«Nous sommes fiers de témoigner que Beyrouth est désormais pourvue d’une infrastructure de haute qualité, comparable à celle qui existe dans les grandes capitales», a poursuivi le PDG de l’entreprise foncière. «Tous les étrangers en visite au Liban, a-t-il noté, ont admiré les travaux de reconstruction du centre-ville».
M. Chama’a a annoncé que «le plan de reconstruction du centre-ville est entré en cette fin d’année dans la phase de l’achèvement des ouvrages». «L’immeuble de l’ESCWA et le jardin public des thermes romains ont déjà été inaugurés», a-t-il rappelé. Il a aussi annoncé que «90% des travaux d’infrastructure du centre-ville sont déjà achevés».
Le président du Conseil d’administration de Solidere a souligné que «les investisseurs s’intéressent de plus en plus au projet». «Dans un futur proche, les investissements dépasseront les deux milliards de dollars américains», a-t-il poursuivi. «A part Solidere, il y aura plus de deux cents investisseurs qui financeront le centre-ville», a-t-il noté. «Beyrouth reprend son rôle de capitale financière, économique, commerciale et touristique du Moyen-Orient» a ajouté M. Chama’a.
Le PDG de Solidere a, en conclusion, remercié «tous ceux qui ont participé à la réalisation du projet notamment les entrepreneurs «Mouawad et Khlat» et «Dar al-Handassa».
M. Hariri a, pour sa part, exprimé sa joie de pouvoir témoigner que «le centre-ville a vaincu la destruction et les conflits internes».

Le rôle de Hariri

M. Hariri a estimé que la politique «est une vision et un rôle». «Nous pouvons distinguer aujourd’hui la vision que nous avons eue de Beyrouth et du Liban», a souligné le premier ministre. Il a ajouté que cette vision est devenue réelle avec «la mise en place des réseaux d’électricité et de télécommunication, le projet de l’aéroport et l’achèvement de la cité sportive». «Au centre-ville nous distinguons déjà le bel avenir réservé au Liban», a-t-il noté.
Le premier ministre a affirmé que «le rôle des hommes politiques consiste à œuvrer, à la lumière de cette vision, pour la reconstruction et le développement du pays, sans se laisser gagner par le désespoir». Il a noté également «que toutes les réalisations restent impossibles sans l’attachement des Libanais à la sécurité nationale». «Nous avons œuvré pour la construction du pays, nous ne sommes pas de ceux qui ont participé à le détruire», a ajouté M. Hariri.
Le premier ministre a également rappelé que «l’intérêt qu’il porte à Beyrouth et sa reconstruction date de l’automne 1982 à la suite du retrait israélien, quand notre capitale était complètement détruite». «La guerre qui se poursuivait a interrompu l’effort personnel que j’avais entamé», a-t-il souligné. «Pourtant jamais je n’ai arrêté la planification», a-t-il dit. Il a cité en exemple «l’accord de Taëf, qui a mis fin à la guerre d’une part et qui a permis d’autre part d’entamer deux projets: la reconstruction du Liban et la reconstruction du centre-ville».
M. Hariri a également évoqué sa jeunesse à Beyrouth: «Depuis les années cinquante, Beyrouth m’a donné sans compter. J’étais étudiant à la capitale et aujourd’hui je la représente au Parlement». «Beyrouth n’a jamais été et ne sera jamais une capitale confessionnelle et partisane, elle a toujours appartenu à tous les Libanais», a-t-il poursuivi.
«Notre projet de reconstruction se réalisera». «Quant à l’action politique elle sera effectuée malgré tous les tiraillements», a-t-il souligné, en précisant qu’elle «a pour base la sécurité nationale». «Cette action sera menée à travers les institutions constitutionnelles et par l’action pacifique».
M. Hariri a affirmé que «ceux qui pensent que porter atteinte au rôle syrien au Liban est positif, commettent une erreur. Les relations entre la Syrie et le Liban ont des bases tellement solides que nulle déclaration ne peut les affecter». «Seul l’ennemi israélien essaie de détruire la paix et de diviser les rangs», a-t-il ajouté, soulignant que «les Libanais sont assez conscients pour faire échouer toutes ces tentatives».
Le premier ministre a noté qu’il «n’existe aucune raison pour désespérer ou pour hésiter car nous œuvrons pour la paix, la constitution et l’édification de l’Etat».
«Beyrouth redevient aujourd’hui le centre culturel, économique et touristique de tous les Arabes». «Elle est à nouveau la perle de l’Orient arabe», a conclu le premier ministre.
A la fin de la cérémonie, M. Hariri et le PDG de Solidere se sont dirigés vers l’entrée du tunnel commençant à la rue Fakhreddine et s’achevant au ring pour couper le ruban traditionnel aux couleurs du drapeau libanais. Les personnalités présentes se sont installées dans leurs voitures pour découvrir les nouveaux tunnels. Cameramen et photographes ont été transportés dans une camionnette découverte afin de couvrir l’itinéraire du convoi officiel.

Itinéraires

Les tunnels inaugurés hier permettent de relier le centre-ville à l’Avenue Fouad Chéhab. Le premier (long de 805 mètres) permet à l’automobiliste, en 1 minute 30 secondes, de rejoindre le ring à partir de la rue Fakhreddine. Il est pourvu d’un passage découvert au niveau de l’ancienne tour Murr. Les automobilistes peuvent également y accéder à partir d’un échangeur à proximité de la tour Murr. Des ponts reliés au ring, au niveau de l’Avenue Riad Solh, feront également office d’échangeurs. Des échangeurs sont aussi prévus sur le pont Fouad Chéhab.
Le deuxième tunnel, à partir du ring, est construit sur deux niveaux: l’un (long de 250 mètres) rejoint Hamra au niveau de Kantari en moins de 20 secondes, tandis que l’autre (long de 730 mètres) mène à la rue Fakhreddine en 1 minute et demie. Une pancarte à l’entrée du tunnel mentionne qu’il est divisé en deux: passage à droite «vers Hamra» et à gauche «vers Manara». A l’intérieur du tunnel, au niveau de l’échangeur, la même information mentionne les directions à prendre. C’est l’unique signalisation installée dans les tunnels, où même les différentes limitations de vitesses ne sont pas mentionnées.
Au niveau des murs revêtus de granit rose, on distingue des caméras vidéo, des extincteurs et des ventilateurs. Certains passages des tunnels sont découverts.
L’entrée et la sortie des tunnels sont dotées de deux rangs de projecteurs. Son centre est éclairé uniquement par un seul rang de spots lumineux. Les tunnels sont tellement bien éclairés que l’automobiliste n’éprouve à aucun moment le besoin d’allumer les phares de la voiture.
A midi, hier, les tunnels ont été fermés «pour des raisons de finition d’ouvrage». L’attaché de presse de Solidere, M. Nabil Rached, a pour sa part déclaré que «tous les travaux ont été achevés, les tunnels ont été fermés au public pour modifier, durant le week-end, les sens de la circulation à Beyrouth». «Tous seront ouverts au public lundi matin», a-t-il souligné.
Lundi matin, si Solidere tient effectivement sa promesse (comme l’affirme les panneaux publicitaires), les Beyrouthins et les banlieusards emprunteront les nouveaux tunnels. Ils oublieront, durant quelques minutes, les embouteillages qui étouffent la capitale. Et ils s’impatienteront certes, une fois les tunnels franchis, à l’entrée de Hamra ou à la sortie du Saint-Georges.

Patricia KHODER
Le premier ministre, M. Rafic Hariri, a patronné hier, en présence du président du Conseil d’administration de Solidere Nasser Chama’a l’inauguration de deux tunnels reliant le centre-ville à l’Avenue Fouad Chéhab. Les tunnels ont été ouverts aux responsables, aux journalistes et à quelques curieux à 11h pour être refermés à midi. «Ils seront définitivement...