Le président russe pourrait quitter l'hôpital en fin de semaine Eltsine en voie de rétablissement

Le président russe Boris Eltsine, hospitalisé il y a une semaine pour un refroidissement, est en voie de rétablissement et devrait sortir de l’hôpital à la fin de la semaine comme prévu, a annoncé hier son porte-parole Sergueï Iastrjembski.

Le président a multiplié mercredi les signes d’un prompt rétablissement dans le but clair de montrer qu’il n’était pas question d’une vacance du pouvoir.
Il s’est entretenu au téléphone avec le chancelier allemand Helmut Kohl — dont il est très proche — de leurs futures rencontres en 1998 et de coopération bilatérale.
M. Eltsine, 66 ans, hospitalisé mercredi dernier dans la maison de repos de Barvikha, près de Moscou, pour une «infection virale respiratoire aiguë», selon ses médecins, a également reçu le chef de son administration Valentin Ioumachev pour une réunion de travail dont la teneur n’a pas été précisée.
«L’état de santé du président est satisfaisant, toutes les manifestations catarrheuses sont éliminées, et les effets du virus dans l’organisme sont tout à fait éradiqués», a assuré son porte-parole, citant les médecins du président.
M. Iastrjembski a tenu à démentir l’annonce, mardi par la radio Echo de Moscou, citant une source haut placée au Kremlin, que la convalescence du président serait prolongée de trois semaines jusqu’à début janvier.



A la question de savoir si M. Eltsine pourrait effectivement quitter sa maison de repos à la fin de cette semaine — comme initialement prévu —, M. Iastrjembski a répondu: «Je compte beaucoup là-dessus, je n’ai pas d’autre date».
Le président, qui n’a pas été vu depuis dimanche à la télévision où il était apparu fatigué, devrait jeudi enregistrer des images. Son porte-parole n’a «pas exclu» qu’il soit même en état de prononcer son allocution radiodiffusée hebdomadaire du vendredi.
M. Iastrjembski a aussi indiqué que l’agenda de janvier de M. Eltsine restait «sans changement», notamment en ce qui concerne les visites prévues en Inde et dans la république indépendantiste de Tchétchénie.
Tout en dédramatisant la situation, M. Iastrjembski a demandé à la presse d’être plus professionnelle et de mieux recouper ses sources.
Le Kremlin assure mener une politique de transparence sur l’état de santé de M. Eltsine mais il a parfois caché la vérité, présentant par exemple comme un simple refroidissement un infarctus subi par M. Eltsine entre les deux tours de l’élection présidentielle de juillet 1996.
Toutefois depuis sa réélection, l’administration a fait preuve d’une ouverture sans précédent, allant jusqu’à organiser des rencontres entre la presse et les médecins du Kremlin juste après le quintuple pontage coronarien subi par le président en novembre 1996.
«Je ne vois pas autant de raisons que la dernière fois pour organiser une telle rencontre», a dit M. Iastrjembski.
Echo de Moscou avait la semaine dernière affirmé, en s’appuyant sur une source médicale anonyme, que M. Eltsine avait en fait été hospitalisé à la suite d’un violent spasme des vaisseaux du cerveau.
Ce traumatisme très douloureux — rapporté par une radio toujours très bien informée jusqu’à présent sur les ennuis de santé présidentiels — peut provoquer des conséquences graves, allant jusqu’à la paralysie. (AFP)