Sfeir : on tente de limiter la liberté d'expression

«On tente de limiter la liberté d’expression pour garder la société dans l’ignorance de ce qui se passe».
C’est ce qu’a déclaré hier le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, dans une allusion évidente à l’interdiction de retransmettre l’interview télévisée du général Michel Aoun. Il a ajouté dans son homélie dominicale: «Pourquoi avoir peur si les propos tenus — aussi mensongers soient-ils — peuvent être réfutés par des preuves et des faits. Rien ne peut cacher la lumière de la vérité. Elle brillera un jour, tôt ou tard», a-t-il dit.
Le prélat maronite a en outre indiqué que «des doutes planent sur la gestion des administrations (publiques). On fait ainsi allusion au gaspillage et à des escroqueries. Il y a aussi des scandales moraux dont sont même victimes des personnes mineures. C’est là une tâche qui souille notre société et il convient de dévoiler une fois au moins la vérité».
Reçu par Mgr Sfeir, le député Boutros Harb a réitéré ses critiques contre l’interdiction de l’interview du général Aoun. Il a réclamé d’autre part «une enquête rapide sur tous les scandales qui ont trait au port et qui avaient fait l’objet d’une polémique entre le ministre Mohsen Dalloul et la direction du port».
Concernant la loi sur les municipales, M. Harb a déclaré: «Nous réagirons à la question des nominations et nous aurons recours au Conseil constitutionnel non pour invalider la loi sur les élections mais pour abroger l’article qui a trait aux désignations».
Le patriarche s’est également entretenu avec le député Nabil Boustani qui a précisé que «la Caisse des personnes déplacées est vide depuis déjà deux ans».