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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Le séminaire du patrimoine au Bustan Lois, règlementation urbanistique, rôle des médias, des universités... (photos)

Au Bustan, pour la deuxième journée consécutive, le séminaire organisé par la Fondation nationale du patrimoine (FNP) a poursuivi ses travaux sur le thème «protection et gestion» de notre richesse historique. En présence des ministres MM. Michel Eddé, Bahige Tabbarah, Bassem el-Sabeh et Ali Harajli, 12 conférenciers ont pris la parole soulevant une multitude de sujets portant sur la réglementation libanaise et les législations en vigueur dans les pays développés en matière de sauvegarde du patrimoine; le rôle des commissions parlementaires, des municipalités, des médias mais aussi le respect du patrimoine et les impératifs de la croissance urbaine...
Le code légal

L’avocat Elie Abou Khalil, de la FNP, fait le parallèle entre les lois libanaises et la législation en vigueur dans les pays développés, avant de proposer quelques idées pour améliorer la situation au Liban.
Il précise d’abord un concept de patrimoine qui se subdivise en deux parties: «le patrimoine culturel, c’est-à-dire toute création de l’homme, et celui naturel, œuvre de la nature». Il constate que «les résolutions internationales pour la sauvegarde du patrimoine auxquelles a adhéré le Liban définissent avec précision les richesses patrimoniales; alors que nos lois nationales restent très générales». L’avocat indique ensuite les bases législatives: le patrimoine culturel est régi par la loi LR 166 en date du 7/11/1933, stipulant que l’Etat peut classer un bien limitant l’utilisation qu’en a le propriétaire, ce dernier supportant les frais de conservation alors que l’Etat et la municipalité prennent en charge les dépenses extras ; quant au patrimoine naturel, il est soumis à la loi de protection des sites naturels en date du 8/7/1939, inspirée de la loi française du 2 mai 1930.
Me Abou Khalil donne les quatre critères selon lesquels on mesure l’évolution d’une législation: «une administration qui se penche librement et efficacement sur les problèmes du patrimoine; des lois adaptées aux évolutions; des compensations pour inciter les propriétaires à conserver les biens patrimoniaux; des aides et des prêts pour l’application des programmes de préservation».
En tête des propositions de solutions qu’il a données, il a évoqué «la modernisation des lois». Me Abou Khalil a appelé également «à la création d’une instance indépendante pour le patrimoine, à l’exemple du Conseil supérieur de l’urbanisme. Elle serait rattachée au ministère de la Culture mais aurait une totale autonomie administrative et budgétaire». Et à la mise en place d’une caisse chargée de gérer les budgets accordés au patrimoine. Sans oublier la mise en place de mesures d’encouragement, telles que les exonérations d’impôts, etc. et de compensations pour les propriétaires lésés. «Il faut avoir le courage de prendre une décision politique ferme pour la préservation du patrimoine qui est un trésor historique, culturel et économique».

La Chambre

Dans son intervention, Marwan Hamadé, député du Chouf, ancien ministre, a rappelé l’échec du Parlement (gardien des vestiges et de l’environnement en principe), dans sa façon de traiter le premier dossier qui s’était présenté à lui, celui de choisir entre la sauvegarde de vestiges découverts à proximité et la construction d’une nouvelle aile destinée aux bureaux des élus de la nation...
Après avoir présenté les différentes commissions parlementaires, leurs rôles, leur composition et leur fonctionnement, M. Hamadé a affirmé que le patrimoine trouvait sa place dans la plupart d’entre elles: Finances, Budget, Education, Culture, Santé, Affaires sociales, Travaux publics, etc. Pour le conférencier, ces commissions n’ont certes pas le droit de légiférer ou d’entreprendre l’étude de tous les problèmes. D’autre part, la lenteur du processus de décision constitue lui aussi un handicap. Mais si ces commissions sont réellement intéressées par un dossier, elles pourraient en accélérer la solution. A son avis, c’est aux mouvements s’activant pour la sauvegarde du patrimoine de donner des idées, de proposer des études scientifiques au Parlement et d’insister...
M. Hamadé s’est étonné du retard dans la création du Conseil économique et social (prévu par les accords de Taëf). Ses travaux pourraient compléter ceux de la Chambre et permettre au secteur civil de participer dans la formulation des décisions, dont ceux concernant le patrimoine...

Les municipalités

M. Nohad Naufal, président depuis 1963 de la municipalité de Zouk Mikhaël, membre de l’Union des villes arabes, a abordé le rôle des municipalités dans la prise de décisions concernant la sauvegarde du patrimoine. «Il est du devoir de la municipalité de faire prendre conscience au citoyen qu’il est le premier protecteur du patrimoine, souligne-t-il. Il doit comprendre que cette richesse est fragile et non renouvelable».
Il a évoqué les textes de loi régissant le patrimoine et a parlé, notamment, du rôle dévolu légalement aux municipalités. «Le président du conseil municipal a normalement le pouvoir de décider de toutes les mesures tendant à la protection de l’environnement et du patrimoine historique; à l’entretien des espaces verts et à la lutte contre la pollution». En outre, les municipalités ont la prérogative de tracer les plans directeurs de leur localité en coordination avec la Direction générale de l’urbanisme. «Cependant, cette direction, jalouse de ses pouvoirs, tente d’en diminuer la portée», affirme M. Naufal. Résultat, «le rôle des municipalités se limite à l’application de la protection du patrimoine naturel. Elles n’ont aucun pouvoir dans la prise de décision ou encore dans la gestion. Les municipalités ont cependant un rôle à jouer en ce qui concerne le patrimoine culturel, dans la mesure où elles peuvent mettre en valeur tout l’acquis socio-culturel». Il a conclu en remarquant que «les tentatives de mainmise dont sont victimes les municipalités sont graves. C’est le pays tout entier qui souffrirait de la centralisation du pouvoir. Il n’est pas permis que soient lésées ses prérogatives et amoindri son pouvoir».

Vestiges

Prenant à son tour la parole, M. Camille Asmar, directeur général des Antiquités, a insisté sur l’importance de la participation privée à la sauvegarde du patrimoine. A titre d’exemple, M. Asmar indique qu’à Saïda, la DGA a pu entreprendre un gros travail avec la collaboration de l’«Association Saïda Tourath»: la restauration des «bourjs» de la citadelle maritime; la réhabilitation de la place «Al Mir»; le souk des bijoutiers mais aussi d’importantes fouilles dans la région... De même, à Tripoli, des actions ont pu être développées avec le concours de la municipalité, du syndicat des bijoutiers et la région française Midi-Pyrénées pour restaurer le souk des bijoutiers et quelques mosquées et bâtiments anciens... M. Asmar a souligné par ailleurs le rôle de l’UNESCO dans le domaine de la réhabilitation de la DGA et les fouilles du centre-ville de Beyrouth.

Rôle de l’Etat

A titre d’exemple d’un plan d’action pour la sauvegarde du patrimoine, l’architecte Jacques Liger-Belair a exposé son projet de revitalisation de l’ancien souk de Jounieh. Rappelons que suite à l’arrêté ministériel No 9 du 27 février 1995, classant monuments historiques une centaines de maisons anciennes, la ville et la baie de Jounieh ont été mises à l’étude par la Direction génerale de l’urbanisme (DGU), à la demande de l’UNESCO. En 1996, l’Atelier des Architectes Associés de Beyrouth et le cycle d’urbanisme de Paris font une étude sur la totalité de la bande côtière de la baie. «Les fiches par bien-fonds et par bâtiment ont permis d’apprécier la valeur des ensembles bâtis, rues et quartiers... Valeur qui dépasse souvent la simple somme des valeurs des bâtiments isolés de leur contexte». Toutefois, le principe de sauvegarder ces architectures patrimoniales pose une multitude de problèmes socio-économiques, de justice et d’équité par rapport aux ayants droit mais aussi de questions, le traitement, la réhabilitation et le mode de restauration... Aussi, M. Liger-Belair propose, par une sorte de transfert de coefficient, de «densifier légèrement, et pas nécessairement en hauteur, la zone dite «des grands hôtels et marinas» afin de dégager une sorte de taxe qui servirait à financer la restauration des façades patrimoniales, et constituerait par là même une compensation financière aux propriétaires des maisons classées. Modalités à imaginer, dans un esprit de justice et d’efficacité», dit l’architecte. D’autre part, des règlements devraient être énoncés pour définir le périmètre des «espaces de protection» autour des constructions anciennes et aménager des domaines publics, des espaces verts et aller à la reconquête du rivage en créant des promenades en forme de digue tout au long du rivage, là où des projets ont illégalement occupé le domaine maritime, domaine public comme chacun sait.

En France

Intervenant à son tour, M. Alain Rieu, conservateur des Monuments historiques, délégué de la Direction du patrimoine auprès du ministère français de la Culture, a évoqué l’historique et les différentes mesures de protection et de gestion du patrimoine qu’a mises en place l’Etat français depuis environ 150 ans. Ainsi après avoir décrit les origines du sentiment national de protection porté dès 1832 par Guisot et Mérimée, qui a conduit à définir la notion de monument historique et à constituer la première liste de protection de 1840, M. Rieu a rappelé les différentes strates de l’évolution de la protection au cours de la deuxième moitié du 19e siècle puis tout au long du 20e siècle. Le spécialiste français a aussi souligné les conditions de réalisation d’une opération sur les plans juridique, administratif, technique et financier. Il a indiqué par ailleurs que l’Etat français se pose des questions sur les moyens de faire évoluer l’ensemble des procédures, compte tenu en particulier de l’extension de la notion du patrimoine. «Seul l’Etat relayé par des nombreuses associations peut, semble-t-il, encore aujourd’hui en France protéger de manière durable l’évolution du patrimoine et garantir ainsi la transmission aux générations futures. Si la France est devenue la première destination touristique du monde, la culture et le patrimoine en particulier font partie des facteurs déterminants. Ainsi le patrimoine est un vecteur de développement local et d’ouverture vers et sur le monde (...)», conclut Alain Rieu.

Les médias

Après la pause-déjeuner et la visite de Deir el-Kalaa, la septième séance était inaugurée par Ghassan Tuéni. «Quel est le rôle des médias dans la mise en valeur de l’importance du patrimoine et la motivation des décideurs en vue de la réforme du processus décisionnel?» C’est à cette question qu’a tenté de répondre le vice-président de la FNP.
«Les médias sont nés d’une interaction culturelle entre l’opinion publique et le pouvoir», rappelle M. Tuéni. «Nous avons eu une période d’éveil à la culture au début des années 1920 puis dans les années 1930. Les Libanais ont alors commencé à être sensibles au concept de patrimoine» avec des revues sur le patrimoine comme «La revue phénicienne» ou encore «Phénicia». Ensuite, il y a eu l’idée de créer un Musée national; le patrimoine étant désormais dévolu à la Direction des Antiquités (loi de 1932). «La barbarie a éclaté avec l’apparition des «souks du patrimoine» et a atteint son paroxysme avec les guerres libanaises», estime M. Tuéni. Il relève le rôle des médias dans cette phase en particulier: «dénoncer la sauvagerie infligée au patrimoine; poursuivre des actions en justice».
Il a ensuite développé un rapide historique du Musée national, depuis sa création, jusqu’à sa résurrection, il y a moins d’un mois, en passant par les destructions et les difficultés de tout ordre.
M. Tuéni a dressé une liste des pertes subies en raison des années de conflit: «la principale restant la perte de la Bibliothèque nationale dont les documents restent introuvables; les vestiges archéologiques vendus à l’étranger; le palais de Henri Pharaon; les trésors des mosaïques de Jiyé...» Illustrant l’utilité des médias, il a souligné combien ils ont pu aider l’APSAD à mener sa campagne de sauvegarde des monuments et des anciennes demeures; combien la ventilation de l’information a servi la cause du vieux souk de la municipalité de Zouk ou celle de la Fondation Cordahi...
Le pouvoir a eu des tiraillements avec les médias sur de nombreux dossiers chauds, comme «la protection de l’environnement patrimonial; l’interdiction des carrières; l’interdiction des remblais ou de l’extraction des sables; l’interdiction des ordures chimiques...».
M. Tuéni a évoqué également le centre-ville. «Solidere, a-t-il dit, a démarré avec un projet qui n’avait aucun but de protection du patrimoine. Mais les médias lui ont couru aux basques sur ce point pour ne plus le lâcher. Il est important de préciser là que Solidere a été traitée comme si elle avait elle-même détruit le centre-ville, ce qui est tout à fait injuste. On avait oublié, en effet, que la destruction avait été l’œuvre des milices qui s’opposaient à tout projet constructif». Il a souligné les erreurs commises de part et d’autre. «Les médias ont adopté une attitude offensive; et Solidere a cafouillé ou refusé de répondre...» En conclusion, M. Tuéni a qualifié les résultats de ces campagnes comme «positifs». L’attitude des médias «a suscité une sensibilisation des Libanais au patrimoine. Les médias ont prouvé qu’ils pouvaient exercer une force de pression sur les pouvoirs publics»...

Lobbying

L’ingénieur Hayyan Haïdar, président de l’association libanaise de planning familial, s’est penché sur «le rôle des associations du patrimoine dans la constitution de groupes de pression pour la protection du patrimoine».
Pour M. Haïdar, «la protection du patrimoine libanais est primordiale et chaque citoyen responsable a un devoir à ce niveau parce que le patrimoine est partie essentielle de la culture générale et ce n’est qu’à travers lui qu’est réalisable une bonne citoyenneté». Après s’être arrêté sur le patrimoine dans sa définition «populaire» et sur les associations s’occupant de patrimoine, l’ingénieur a proposé une «méthode de faire connaître le patrimoine», insistant sur ces points:
— un accès facile à la documentation sur le patrimoine
— un patrimoine économiquement à la portée de tous et inclus dans l’«éducation civique».
L’ingénieur a ensuite souligné le rôle des médias et des activités régulières dans la promotion du patrimoine, ajoutant que les champs d’action les plus importants restent les secteurs public et privé ainsi que les écoles et les universités.
Notant «le besoin d’initiatives privées, qui viendraient appuyer les actions des O.N.G», M. Haïdar a insisté sur la nécessité:
— de généraliser la connaissance du patrimoine et plus particulièrement du patrimoine national
— d’œuvrer pour la réalisation de projets et de programmes, puis pour leur financement et leur concrétisation
— d’exploiter le potentiel humain, important et cultivé, qui travaille dans le cadre de ces associations.

Universités

«Les vingt dernières années ont apporté un changement fondamental dans l’attitude du public et des chercheurs en ce qui concerne l’héritage culturel et sa préservation», a noté Robert Saliba, architecte. Traitant du «rôle des universités dans la formation des jeunes, en vue d’œuvrer pour la sauvegarde du patrimoine», cet ancien professeur à l’A.U.B a insisté sur trois points essentiels devant être pris en considération dans la recherche et l’enseignement:
— La révision permanente des préjugés et des croyances populaires, tout en gardant une distance critique par rapport au chauvinisme historique, au sectarisme et à la démagogie politique.
— «Eduquer» les étudiants au patrimoine, tout en adoptant une attitude flexible quant aux «discours» contemporains et à la définition de patrimoine qui change de génération en génération.
— Instituer des mécanismes charnières entre le public et l’action entreprise par les autorités.

L’Etat

«Les efforts nécessaires pour motiver les décideurs en vue d’assurer la sauvegarde du patrimoine national» était le thème traité par Jad Tabet, architecte, qui a inauguré la huitième séance.
La conception universelle de patrimoine architectural est longtemps restée limitée aux vestiges anciens et aux bâtiments à valeur historique. Aujourd’hui, cette conception s’est élargie jusqu’à s’articuler autour de trois pivots:
— Les ensembles de constructions et l’environnement naturel.
— La relation entre le patrimoine architectural et le tissu social.
— L’abolition des limites temporelles qui confinaient le patrimoine dans l’histoire ancienne.
Cette conception nouvelle suppose des moyens économiques et politiques permettant à la société de préserver son héritage historique.
Le rôle de l’Etat dans la sauvegarde du patrimoine et la garantie de sa pérennité se définit en quatre points essentiels:
— L’intervention du secteur public dans la protection du patrimoine.
— Encouragement, en motivant le secteur privé à constituer des fonds permettant cette protection.
— Législation, à travers une réglementation et une organisation des régions de manière à protéger les sites naturels, les quartiers, les immeubles...
— Mobilisation, à travers des campagnes de prise de conscience et le développement des programmes académiques.
M. Tabet a brossé un tableau alarmant de la situation actuelle du pays. «La pollution architecturale, la disparition des espaces verts et des forêts, la démolition de la côte... tout cela menace l’équilibre environnemental ainsi que les racines de l’identité nationale», a-t-il dit. Et de conclure: «Toute véritable politique architecturale de reconstruction du pays ne peut se contenter de traiter les volets économique et financier mais doit tenir compte des volets social, culturel et environnemental, comme de la préservation du patrimoine».

Croissance

Ziad Akl, architecte-urbaniste, membre du Conseil supérieur de l’Urbanisme, s’est penché sur le problème de la coordination entre le respect du patrimoine et les impératifs de la croissance urbaine. «Il semble que plus on produit et on achète des livres d’images qui rassemblent de vieilles cartes postales, plus on accepte de transformer et de détruire la ville héritée», a-t-il dit. Puis de noter que «la ville est, par nature, conservatrice. Elle refuse la transformation radicale qui met en péril son système de conventions alors que l’architecture, en tant qu’œuvre d’art, se pose comme révolutionnaire».
«La sauvegarde et la gestion du patrimoine national au Liban mettent en jeu, sinon en conflit, trois acteurs», a-t-il ajouté: «l’intérêt public, les intérêts privés et la volonté de l’Etat». Et de constater que «rarement les habitants n’ont autant revendiqué leur passé que ceux des cités en guerre. Les époques de fortes destructions font naître une recherche des origines et de l’histoire. On se félicitait en France, a-t-il poursuivi, des importantes destructions produites par les deux guerres mondiales; on y voyait une occasion de faire place nette».
Soulignant que «le patrimoine bâti n’est pas un bibelot pétrifié, destiné à la contemplation des esthètes, mais qu’il est indissociable de son contenu (les habitants de la ville, le développement économique...)», l’architecte-urbaniste a assuré que «la conservation du patrimoine est une force positive, compatible avec le développement économique».
Il a ensuite développé quelques suggestions, s’arrêtant entre autres points sur «la réutilisation et le réemploi du patrimoine», «la vocation touristique du Liban», la «vente du droit de construire», «le patrimoine architectural support de l’équipement public et privé», et «les conséquences pour les propriétaires»...

Urbanisme

Enfin, le président de l’Ordre des ingénieurs et architectes, M. Assem Salam, a axé son intervention sur «le patrimoine national comme objectif prioritaire dans la mise en place des plans d’aménagement et d’urbanisme».
«Les consciences s’éveillent, les associations et les O.N.G. pour le patrimoine se multiplient: c’est une preuve flagrante que la situation est grave et qu’on commence enfin à réaliser l’urgence d’y remédier», a-t-il indiqué.
«La Direction générale de l’urbanisme ne peut jouer son rôle de responsabilité sans qu’il ne soit lié à un plan de développement général», a-t-il ajouté. «Le rôle de la DGU restera par conséquent incomplet tant qu’un tel plan n’existe pas au Liban; et tant que le pays ne pourra pas s’appuyer sur un programme clair, qui définisse les ressources, partage équitablement les richesses naturelles et les activités productives dans toutes les régions, préserve l’environnement et le patrimoine, diminue la pression due à la surpopulation dans les villes, les capitales et les banlieues..., et qui constituerait un cadre général pour les plans directionnels et détaillés».
M. Salam a ensuite énuméré les obstacles qui entravent l’établissement d’un plan de développement au Liban avant de dégager quelques choix à faire dans les plans d’aménagement et d’urbanisme.
Comment passer de l’urbanisme réglementaire à l’urbanisme opérationnel; plan et politique; loi de construction et principes d’organisation; statistiques et références; plan général pour le Liban... autant de points que le conférencier a détaillés.
May MAKAREM
et Natacha SIKIAS
Au Bustan, pour la deuxième journée consécutive, le séminaire organisé par la Fondation nationale du patrimoine (FNP) a poursuivi ses travaux sur le thème «protection et gestion» de notre richesse historique. En présence des ministres MM. Michel Eddé, Bahige Tabbarah, Bassem el-Sabeh et Ali Harajli, 12 conférenciers ont pris la parole soulevant une multitude de sujets...