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Actualités - ANALYSE

Soutenu par la Syrie, l'accord de la Troïka doit passer sans trop d'encombre...

Des sources informées confirment que «les Syriens ont mis le paquet, comme on dit familièrement, pour que les présidents s’entendent sur un programme de réforme. Parallèlement ils ont enjoint aux leaders comme aux députés de faire passer sans encombre les projets de loi qui découleraient de l’accord de Baabda. Damas a en effet réalisé que l’autre choix de l’alternative, pour dépasser la crise économique et financière que traverse le Liban, serait d’organiser des présidentielles anticipées, ce qui pour de multiples raisons ne lui convient pas. La Syrie préfère en effet voir comment vont se décanter les choses sur le plan régional avant de s’engager dans un bazar avec les Américains sur le futur président libanais».
A partir du constat que «l’on a voulu simplement gagner du temps», un opposant estime pour sa part qu’au cas où «la troïka ne parviendrait pas à faire durer son actuelle lune de miel, on reviendrait sans aucun doute à l’idée de présidentielles avant terme. Auparavant un gouvernement de transition serait formé et il s’agirait alors, comme il y a un mois, d’amortir le choc monétaire entraînant une sensible aggravation de la crise socio-économique, que la reprise des querelles entre dirigeants aurait provoquées; des difficultés pourraient également provenir de la majorité parlementaire qui s’opposerait à certaines dispositions du programme de la troïka, notamment en ce qui a trait à l’emprunt des deux milliards de dollars».
Mais bien entendu les sources informées citées plus haut doutent que les députés fassent des crocs-en-jambe aux trois présidents réunis, dont ils sont plus ou moins tributaires dans une large majorité. Et doutent surtout que les parlementaires osent braver le diktat syrien. Fort de cette quasi certitude «le gouvernement est prêt à poser lui-même la question de confiance si les radicaux opposants, qui se réduisent à une poignée, tentaient de trop l’asticoter à la Chambre sur son programme de réforme», indique un ministre. «Du reste, ajoute-t-il, l’opposition ne devrait pas avoir l’opinion à ses côtés dans son rejet de l’emprunt des deux milliards. En effet si on ne recourt pas à un tel endettement il faudrait, pour réduire le déficit budgétaire, augmenter sensiblement les impôts et procéder en plus à de larges privatisations, ce qui rendrait les services de base comme l’électricité et l’eau infiniment plus chers. Contribuables et consommateurs doivent donc être les premiers à applaudir à l’idée des deux milliards et on les voit mal manifester dans la rue contre un tel projet», pense ce ministre.
Il estime d’autre part le retour à l’idée d’élections présidentielles anticipées tout à fait improbable, non pas que les dirigeants ne puissent pas se disputer de nouveau «mais tout simplement parce qu’en comptant très serré il faudra au moins trois mois à la Chambre des députés pour débattre de tous les projets de loi qui vont lui être adressés au titre de la concrétisation de l’accord de Baabda. La présente session parlementaire, consacrée en priorité au budget, est sur le point de se terminer. La prochaine s’étalera sur le trimestre du printemps, et nous supposons donc qu’elle sera dévolue à l’étude du programme en question, sans compter les municipales prévues pour avril. Ensuite il y aura les vacances d’été et l’on se retrouvera en automne dans la période normale des présidentielles… Il y a donc peu de chances et peu de place pour un changement anticipé de régime» conclut-il sur ce point.
Pour ce ministre «la perspective de nouvelles brouilles entre les trois présidents est du reste très faible. L’arrangement de Baabda signifie en effet, si on sait lire entre les lignes, qu’ils acceptent de laisser de côté les questions litigieuses pour qu’elles soient tranchées sous le prochain régime. Une trêve dont l’un des effets visibles a été, par exemple, de proroger encore une fois le mandat du directeur général des FSI le général el-Hassan, ce qui veut dire que le dossier de réorganisation de cet organisme, sur lequel les dirigeants s’opposent avec force, est gelé jusqu’à nouvel ordre».

E.K.
Des sources informées confirment que «les Syriens ont mis le paquet, comme on dit familièrement, pour que les présidents s’entendent sur un programme de réforme. Parallèlement ils ont enjoint aux leaders comme aux députés de faire passer sans encombre les projets de loi qui découleraient de l’accord de Baabda. Damas a en effet réalisé que l’autre choix de...