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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Colloque sur l'environnement et la ville

Pour le 250e anniversaire de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées (ENPC), l’amicale des anciens élèves de l’établissement, Groupe Liban, a organisé hier, au siège de l’Ordre des ingénieurs et des architectes de Beyrouth, un colloque sur le thème de «l’environnement et la ville».
Les anciens de l’ENPC ont pris la parole à cette occasion, notamment MM. Toufic Ariss, professeur à l’ESIB et à l’UL; Mohamed Fawaz, président du Conseil exécutif des grands projets; Moustapha Fawaz, directeur d’un bureau d’étude; Hervé Dupont, directeur de l’aménagement à SOLIDERE; et Antoine Méouchi, ingénieur. Une délégation des anciens de l’ENPC de Paris s’est déplacée spécialement pour l’occasion.
Ont assisté à ce colloque plusieurs personnalités, notamment le ministre de l’Environnement M. Akram Chéhayeb, l’ambassadeur de France au Liban, M. Daniel Jouanneau, et le président de l’Ordre des ingénieurs et des architectes, M. Assem Salam, ainsi que M. Joseph Najjar, premier Libanais diplômé de l’ENPC (en 1931), et ancien ministre.
C’est M. Toufic Ariss qui a pris la parole en premier. Il a évoqué «les nombreuses manifestations en France à l’occasion de l’anniversaire de l’ENPC, notamment l’inauguration le 23 octobre 1997 de la nouvelle école à Marne-la-Vallée».
M. Ariss a souligné que «le groupe des diplômés libanais constitue, avec le Maroc, la deuxième communauté d’étudiants étrangers de l’ENPC». Il a précisé que «les Libanais anciens de l’école sont au nombre de soixante».
M. Mohamed Fawaz a pour sa part présenté l’ENPC, «qui a été créée le 14 février 1747, par un arrêt du Conseil du Roi». Il a souligné que «sur 1000 élèves inscrits en 1997, 30% ne sont pas Français, et représentent une cinquantaine de nationalités». Il a présenté également les options et les diplômes dispensés à l’ENPC.
Quant à M. Moustapha Fawaz, il a présenté «l’urbanisme au Liban, problèmes et solutions». M. Fawaz a affirmé que «l’urbanisme était devenu une nécessité dès le XIXe siècle, avec la révolution industrielle, tandis qu’au Liban la législation de l’urbanisme est restée maigre jusqu’aux années 60». Il a souligné que «la première loi de l’urbanisme au Liban date de 1962. Elle est ensuite annulée et remplacée par un décret-loi de 1983, qui représente le cadre général du travail de l’urbanisme du Liban». Il a noté que «durant la guerre, le périmètre urbain s’est étendu arbitrairement, envahissant les terres agricoles, les côtes et les rives des cours d’eau». Et d’ajouter que «ce développement anarchique a eu pour conséquence une extension urbaine incontrôlable, la destruction des terres fertiles et des atteintes aux sites naturels et historiques, notamment à Tyr et à Baalbeck».
M. Moustapha Fawaz a noté que «les données de base sont insuffisantes: le fonds de plan cadastral a été établi pour le Liban sous le Mandat français». «Actuellement une grande partie du territoire reste à l’état de délimitation partielle, tandis qu’une autre partie n’est même pas délimitée», a-t-il poursuivi.

L’«étage Murr»

M. Fawaz a souligné que «certains règlements n’ont pas de justification du point de vue urbanisme, tel que l’étage Murr, dont le but était le financement de la caisse de l’Habitat et qui a ouvert la voie aux contraventions». Il a également précisé que «les résultats des travaux des techniciens sont conditionnés par la conception de l’urbanisme des politiciens». «La loi sur le bâtiment au Liban considère, sauf exceptions mineures, que tout le territoire est à bâtir», a-t-il noté. M. Fawaz a proposé des solutions: «Améliorer les données de base, établir des statistiques réelles sur la démographie et l’économie, dresser un plan d’aménagement du territoire qui servira de cadre général aux plans d’urbanistique et indiquer une implantation convenable des activités polluantes».
Quant à M. Dupont, il a évoqué «les grandes opérations d’aménagement urbain». Il a précisé que «la conduite des grands projets urbains en France est financée par l’Etat ou par les collectivités locales». Il a noté qu’au Liban, «dans le cadre de la reconstruction de Beyrouth, l’Etat avec la création de Solidère n’assure ni le financement du projet, ni sa garantie». Et d’ajouter que «dans le cas de Solidère, les terrains font partie du capital de la société et l’apport en capital de 650 millions de dollars représente les coûts des infrastructures». «Cette capitalisation compense l’absence de financement et de garantie publics», a-t-il estimé. M. Dupont a abordé la question de l’environnement en évoquant le concept urbanistique, la protection du patrimoine, l’énergie, les transports et les risques environnementaux. Il a souligné, sur le plan des transports, «dans le cas du centre-ville de Beyrouth on prévoit 60% des déplacements à l’aide des transports en commun». «Pour l’instant la priorité consiste à développer les réseaux de bus et à habituer les Beyrouthins à utiliser les transports en commun», a-t-il noté. Il a précisé également qu’une prochaine «étape de développement des transports en commun de plus grande capacité (métro ou tramway) sera nécessaire dans dix ans».
M. Méouchy a, pour sa part, parlé des «déchets solides» (ménagers, urbains, industriels, agricoles et hospitaliers). Il a souligné qu’un «Libanais produit en moyenne 0,75 kilo de déchets par jour, soit 250 kilos par an». Il a précisé que «le traitement des ordures ménagères comporte trois procédés: la décharge contrôlée, le compostage qui transforme les matières organiques en compost, tandis que le reste des ordures est traité par l’incinération». Il a souligné en conclusion que «le ministère de l’Environnement et le CDR ont préparé des études de réhabilitation du secteur des déchets solides, et cela dans le cadre d’une stratégie à long terme visant à sauvegarder un environnement sain».
Pour le 250e anniversaire de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées (ENPC), l’amicale des anciens élèves de l’établissement, Groupe Liban, a organisé hier, au siège de l’Ordre des ingénieurs et des architectes de Beyrouth, un colloque sur le thème de «l’environnement et la ville».Les anciens de l’ENPC ont pris la parole à cette occasion, notamment MM. Toufic...