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Actualités - CHRONOLOGIE

Le sommet de Teheran condamne Israël et le terrorisme


Condamnation vigoureuse d’Israël et du terrorisme «sous toutes ses formes», mais aussi défi lancé aux Etats-Unis: le sommet islamique de Téhéran a clôturé ses travaux hier en soirée par l’adoption d’une déclaration finale qui a suscité quelques problèmes, tout comme d’ailleurs le choix du lieu de la prochaine réunion. C’est finalement Qatar qui a été retenu, contre l’avis de la Syrie, soutenue par l’Egypte. Sur le plan iranien, le président Mohammad Khatami apparaît comme le grand vainqueur de la conférence, qui a consacré la réussite incontestable de sa politique étrangère.
Des difficultés de dernière minute devaient retarder la session finale du sommet, initialement prévue à partir de 15h heure locale (13h30 heure de Beyrouth) et qui n’a pu commencer que quatre heures plus tard. Pendant tout ce temps, délégués et diplomates ont attendu que soient aplanis les trois obstacles qui bloquaient l’adoption de la déclaration finale: la référence au guide suprême de l’Iran, l’organisation en mars d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des 55 membres de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), enfin la candidature de Qatar à l’organisation du prochain sommet, dans trois ans.
l Concernant la référence au guide de la révolution, la version amendée qui a été retenue évoque «le magistère de son Excellence l’ayatollah Khamenei et la présidence de Son Excellence Khatami», mais précise que l’Iran exercera la présidence de l’OCI pendant les trois années à venir sous la direction du chef de l’Etat.
l S’agissant d’un sous-sommet (des ministres des Affaires étrangères) prévu en mars prochain à Doha, l’opposition de l’Egypte à sa tenue n’a finalement pas été retenue.
l Enfin pour ce qui est du choix de Qatar pour le prochain sommet, décision a été prise de retenir la seule candidature, celle de l’émirat, malgré les vives contestations de plusieurs pays arabes qui avaient boycotté en novembre dernier la quatrième conférence économique pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord qui s’y était tenue avec la participation d’Israël.

Terrorisme israélien

A propos de l’Etat hébreu, la «déclaration de Téhéran» appelle à «la libération de tous les territoires arabes occupés et au recouvrement des droits usurpés du peuple palestinien».
Le texte souligne «la nécessité pour Israël de renoncer au terrorisme d’Etat qu’il continue de pratiquer en faisant fi, avec impertinence, de tous les principes juridiques et moraux».
Les délégations, qui ont adopté dans la matinée 142 résolutions, dont quatre consacrées à la seule question du terrorisme, se sont prononcées pour la tenue d’une conférence internationale sur le terrorisme sous les auspices de l’ONU.
La «déclaration de Téhéran» condamne «énergiquement le terrorisme sous toutes ses formes, tout en reconnaissant le droit à l’autodétermination des peuples vivant sous domination coloniale ou étrangère ou sous occupation étrangère».
Soulignant que l’islam «interdit de tuer des personnes innocentes», le texte réitère l’attachement des pays musulmans aux «dispositions du code de conduite de l’OCI pour combattre le terrorisme international, ainsi que leur détermination à multiplier les efforts pour conclure un traité sur cette question».
Il «appelle la communauté internationale à refuser l’asile aux terroristes, à apporter son concours pour qu’ils soient traduits en justice et à prendre toutes les mesures qui s’imposent pour empêcher la constitution ou démanteler les réseaux de soutien au terrorisme, sous quelque forme que ce soit».
Il «appelle à faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive». Il demande à Israël d’adhérer au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et de «mettre toutes ses installations sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique» (AIEA).

Les USA épinglés

Le document ajoute qu’«il ne faut permettre à aucun mouvement exploitant la sublime religion de l’islam d’entreprendre une quelconque activité hostile envers l’un des Etats membres» de l’OCI.
Un texte épingle les Etats-Unis en relevant «la manière dont certains procèdent à une classification fondée sur des considérations politiques partisanes en vertu desquelles ils inscrivent certains Etats musulmans sur la liste des Etats parrainant le terrorisme».
Les délégations ont également défié les Etats-Unis et leurs sanctions contre plusieurs pays musulmans accusés de soutien au terrorisme. Ainsi, l’OCI «exhorte tous les Etats à considérer comme nulle et non avenue la loi dite d’Amato», par laquelle Washington tente d’empêcher des investissements importants de pays tiers dans le secteur des hydrocarbures iranien et libyen.
Un autre texte condamne toute coopération militaire entre un Etat membre de l’OCI et Israël, sans toutefois mentionner nommément la Turquie qui a engagé une coopération de ce type avec l’Etat hébreu.
Le document apporte un soutien total à toutes les communautés et minorités et appelle tous les Etats à «garantir leurs droits religieux, politiques, civiques, économiques, sociaux et culturels».
La «déclaration de Téhéran» met enfin l’accent sur «le respect de la dignité et des droits des femmes musulmanes et sur la nécessité de renforcer leur rôle dans tous les aspects de la vie sociale, en harmonie avec les principes islamiques».
Elle appelle l’OCI à «encourager la participation des femmes aux activités pertinentes de l’organisation».


Condamnation vigoureuse d’Israël et du terrorisme «sous toutes ses formes», mais aussi défi lancé aux Etats-Unis: le sommet islamique de Téhéran a clôturé ses travaux hier en soirée par l’adoption d’une déclaration finale qui a suscité quelques problèmes, tout comme d’ailleurs le choix du lieu de la prochaine réunion. C’est finalement Qatar qui a été retenu,...