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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Au salon international du livre arabe Doreid Laham parle de liberté, d'arabité , de mensonge...

Un public très nombreux était au rendez-vous avec le comédien Doreid Laham, au Salon international du livre arabe qui se tient à Expo-Beyrouth dans le centre-ville, pour un dialogue de deux heures. Les questions fusaient dans tous les sens; les réponses s’émaillaient d’histoires drôles. Maniant avec lucidité l’autodérision, Doreid Laham a parlé de liberté, d’arabité, de fraternité...

«Ghorbat», «Wadi el-Misk», «Kafroun», quelques titres de pièces à succès sans compter les films et les séries télévisées. Doreid Laham est plutôt du genre prolixe. Ce vétéran du théâtre et de la comédie arabe est né en 1934. «Ce qui me fait 50 ans et quelque 156 mois...», commente-t-il, très sérieux. «De père syrien de Damas et de mère libanaise de Machghara je fais partie d’une famille de douze enfants». Père lui-même de trois enfants et grand-père de six petits-enfants, il est diplômé en chimie. Il découvre le théâtre par le truchement de la comédie, en 1960. «La guerre de juin 1967 a été un choc terrible pour nous tous. Un choc, non pas à cause de la défaite, mais parce que nous prenions conscience d’avoir été abreuvés de mensonges depuis des années. Le 5 juin 1967, le président syrien d’alors nous avait annoncé via la radio et la télévision que nous allions déjeuner à Tel Aviv. J’avais même bouclé ma valise... Quatre heures après, nous commencions à creuser une tranchée autour du bâtiment de la télévision pour protéger «cet organe du mensonge» ». Doreid Laham a le courage de dire les choses telles qu’elles sont. «Le 5 juin 1967 au soir, les dirigeants parlaient de défaite; le lendemain, ils employaient le vocabulaire de catastrophe; le surlendemain, ils en étaient à considérer la chose sous l’angle de la victoire», constate-t-il abasourdi. Dès 1967 donc, c’est à un théâtre nationalement engagé qu’il se consacre.
Après cette brève auto-présentation, le dialogue a commencé avec une question sur l’opinion de l’acteur syrien sur Ziad Rahbani, actualité oblige. «C’est un artiste important», estime Laham. «Il tente d’exprimer sa révolution avec les moyens qu’il a. Et, par- dessus tout, il est animé par un violent amour pour son pays. Il aime le Liban jusqu’à la folie». Quelle action entreprend Doreid Laham après la prise de conscience de 1967? «L’art n’a pas pour rôle de changer quelque chose», souligne-t-il. «Le théâtre ce n’est pas la police. Le théâtre est une réserve révolutionnaire».
Pourquoi n’évoque-t-il jamais l’action révolutionnaire? «Aucun théâtre ne peut être à la hauteur d’un fait héroïque réél», affirme-t-il. Quant à son opinion sur Gamal Abdel Nasser, «c’était un rêve, un héros... Mais il nous a également légué les 99,9% et les services secrets».
Doreid Laham fustige le mensonge, rejette l’hypocrisie et la langue de bois. L’ironie de ses flèches agit tel un baume. Comment explique-t-il l’espace de liberté dans lequel il travaille? «La liberté est relative. Dans le monde arabe, elle est plutôt restreinte. Mais c’est encore un espace dans lequel on arrive à respirer», assure-t-il.
A.G.
Un public très nombreux était au rendez-vous avec le comédien Doreid Laham, au Salon international du livre arabe qui se tient à Expo-Beyrouth dans le centre-ville, pour un dialogue de deux heures. Les questions fusaient dans tous les sens; les réponses s’émaillaient d’histoires drôles. Maniant avec lucidité l’autodérision, Doreid Laham a parlé de liberté,...