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Actualités - REPORTAGE

Des jeunes à l'écoute de personnes âgées démunies Rifak Al Darb des compagnons solidaires jusqu'au bout (photos)

«Rifak al-darb» (Compagnons de route), ce sont de jeunes volontaires qui, depuis 1994, consacrent une partie de leur temps libre à l’écoute des personnes âgées. L’objectif de leur association — dont ils attendent encore la légalisation — est en effet de tisser des liens de solidarité et d’amitié avec des personnes du troisième âge, économiquement ou moralement démunies, parfois aussi malades et souffrant de solitude.
Au départ, un groupe d’amis qui décide de faire quelque chose. «Nous n’avons pas eu besoin de chercher longtemps ni d’aller loin, dit Joe. En regardant autour de nous — et il s’est fait que nous habitons tous Achrafieh —, nous avons remarqué que dans un rayon assez concentré, il y avait beaucoup de vieux démunis. Nous nous sommes sentis interpellés par leur détresse».
Aujourd’hui, les «Compagnons» s’occupent d’une cinquantaine de vieux. La plupart d’entre eux sont déplacés et occupent des maisons — ou plutôt des locaux — souvent minuscules. «Chacun a «son» vieux ou «sa» vieille car nous pensons qu’il est préférable qu’ils s’habituent à une personne en particulier, ajoute Frida. Nous leur rendons visite lorsque cela nous convient. Chacun choisit son rythme... Quand un nouveau volontaire se propose de se joindre à nous, nous lui confions un vieux».
Entre les vieux et les jeunes, des liens solides se tissent...
Chaque trois mois environ, tous les vieux sont réunis pour une messe, une fête, une excursion, un déjeuner ou une rencontre... «Nous sommes actuellement une vingtaine de membres mais nous recevons souvent de l’aide pour une activité ponctuelle, indique le père Victor. A Pâques, nous organisons en général une journée de pèlerinage (Annaya, Harissa...) et une grande fête pour Noël».

Solidarité

Dans un local, près de l’Université Saint-Joseph, les «Compagnons» se réunissent chaque 15 jours. «Nous préparons de nouveaux projets, échangeons des nouvelles de «nos» vieux...», poursuit Joe. «Au cours de nos visites, nous observons ce qui leur manque. Cela peut être un réfrigérateur comme un carreau de verre... Toutefois, souligne-t-il, si nous devons les aider, cela doit se faire sous la forme d’un service rendu. Par exemple, si l’un d’entre eux a besoin d’un médicament, nous lui indiquons un dispensaire qui pourrait le lui donner gratuitement — même si nous avons payé nous-mêmes auparavant le médicament — et nous l’y accompagnons». Et d’ajouter: «Nous fuyons la relation donateur-bénéficiaire. «Rifak al-darb» n’est pas une association caritative. Nous sommes solidaires de ces vieux; nous leur offrons notre amitié et notre temps. Bien sûr, ils peuvent compter sur nous pour les cas d’urgence, ils ont d’ailleurs nos numéros de téléphone».
A part leurs donations personnelles, les «Compagnons» comptent sur deux activités annuelles pour remplir la caisse de l’association qui sert à financer leurs projets.
D’abord, l’exposition de mai. «C’est une exposition de travaux manuels que nous vendons au profit des vieux. Ces articles divers sont soit exécutés par des volontaires, soit offerts par des boutiques...», indique Nayla.

Noël

La fête de Noël reste cependant la manifestation principale de l’association. «Nous organisons, entre Noël et le Nouvel An, un repas auquel nous convions, en plus de nos vieux, des «pensionnaires» de différentes associations car, d’une part, plus on est nombreux, plus la fête est belle; et d’autre part, parce que nous sommes pour toute collaboration», précise le père Victor. Repas de gala, animation, distribution de cadeaux et de cotillons... Les frais de la fête sont assurés par la vente de cartes. «Des cartes qui présentent notre activité de Noël, explique le groupe. Chaque acheteur devient donc donateur: pour une carte à 15.000 LL, il donne un peu de bonheur à un vieux puisqu’il lui permet ainsi d’assister à notre fête». Une fête intitulée «Pour que Noël n’oublie personne...», qui aura lieu cette année le 27 décembre, au Collège Notre-Dame de Jamhour, et qui sera filmée par Télé-Lumière.
«Tout don, toute aide seraient les bienvenus», poursuit Frida. «Parfois, nous recevons des coups de fil pour des dons de vieux vêtements que nous allons récupérer immédiatement. Certaines personnes nous téléphonent également pour nous annoncer qu’elles donnent une invitation et que nous pouvons disposer des restes, dit-elle. Là aussi, la nourriture est distribuée aux vieux le soir même. Nous projetons d’ailleurs d’acheter une vanette pour ce dernier cas»...
Et les «Compagnons» de conclure: «Nous avons besoin de bénévoles afin de pouvoir étendre notre action. Nous comptons sur la vente des cartes pour en attirer»...
A bon entendeur...

Natacha SIKIAS
«Rifak al-darb» (Compagnons de route), ce sont de jeunes volontaires qui, depuis 1994, consacrent une partie de leur temps libre à l’écoute des personnes âgées. L’objectif de leur association — dont ils attendent encore la légalisation — est en effet de tisser des liens de solidarité et d’amitié avec des personnes du troisième âge, économiquement ou moralement...