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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Malgré la modestie des ouvertures US La perspective d'un accord à Kyoto redevient crédible

La perspective d’un accord sur la limitation des gaz à effet de serre est redevenue crédible hier à Kyoto malgré la modestie des ouvertures du vice-président des Etats-Unis, Al Gore, devant la conférence mondiale sur les changements climatiques (VOIR AUSSI PAGE 10).
Mais le travail à accomplir en deux jours est encore énorme, malgré les perspectives de progrès annoncés.
Pourtant sans annonce majeure, la journée d’hier a été très dense et le vice-président américain a occupé le devant de la scène. Candidat potentiel à la succession du président Bill Clinton, protecteur déclaré de l’environnement, Al Gore était très attendu par les 159 pays rassemblés dans l’ancienne capitale japonaise.
Sifflé à la sortie de sa conférence de presse par les écologistes des Amis de la Terre, le responsable américain a laissé entrevoir une évolution de la position de son pays, confirmée de sources européenne et japonaise.
Il a aussi indiqué, devant la presse, que plusieurs pays en développement commençaient à «bouger» dans le sens d’un engagement qui serait d’un niveau inférieur à celui des pays développés mais tout de même significatif. Un tel engagement ne concernerait que les pays «en fort développement» comme la Chine — extrêmement réticente mais championne de la pollution —, l’Inde et la Corée.
L’évolution américaine porte sur un point capital du protocole, celui des «engagements chiffrés et légalement contraignants» de réduction des gaz à effet de serre, prévus par les conférences précédentes de Genève et de Berlin. Aucun chiffre précis n’a été cité mais il est question maintenant d’une réduction de l’ordre de 5% contre 0 dans la proposition initiale américaine.
L’autre évolution notable porte sur l’approche «brute» des évaluations d’émissions de gaz à effet de serre, désormais la plus probable, l’approche «nette» consistant à déduire les «puits», c’est-à-dire les capacités d’absorption des forêts, par exemple.
A deux jours de la fin de la conférence, les Européens, qui se disent prêts aussi à réduire leurs objectifs annoncés, craignent que l’engagement final soit assorti de telles dispositions sur les permis de polluer et les échanges entre pays que le risque est réel que la cible visée ne soit pas atteinte.
«Nous ne voulons pas d’un accord en trompe l’œil, qui donnerait l’impression qu’un engagement réel a été pris alors que le problème resterait entier», explique un diplomate de l’Union européenne.
Le même diplomate craint que plusieurs aspects essentiels de la négociation ne soient renvoyés à l’année prochaine (permis de polluer, objectifs sur les gaz réfrigérants) et réduisent d’autant la portée du traité.
Selon lui, le «matraquage médiatique mondial» depuis plus d’une semaine et la fermeté de l’Europe expliquent en grande partie les concessions américaines, qui restent cependant à concrétiser.
Les ministres européens de l’Environnement vont se réunir à nouveau aujourd’hui pour adapter leur stratégie, restée étonnamment stable et ferme depuis le début de la négociation. Une telle attitude contraste avec la plupart des phases antérieures, sauf depuis la dernière réunion à Bonn. (AFP, Reuters)


La perspective d’un accord sur la limitation des gaz à effet de serre est redevenue crédible hier à Kyoto malgré la modestie des ouvertures du vice-président des Etats-Unis, Al Gore, devant la conférence mondiale sur les changements climatiques (VOIR AUSSI PAGE 10).Mais le travail à accomplir en deux jours est encore énorme, malgré les perspectives de progrès...