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Actualités - CHRONOLOGIE

Hraoui et Hariri sont arrivés hier à Teheran Le Liban entend jouer un rôle actif au sommet islamique Une conférence placée sous le signe de la modération selon Boueiz (photo)

Le chef de l’Etat Elias Hraoui et le premier ministre Rafic Hariri sont arrivés hier à Téhéran, pour participer au huitième sommet de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), dont l’ouverture est prévue ce matin et qui doit achever ses travaux jeudi.
Le ministre des Affaires étrangères, Farès Boueiz, qui se trouve depuis samedi en Iran où il a pris part aux réunions préparatoires des chefs de la diplomatie des pays membres de l’OCI, a souligné que le sommet était placé cette année sous le signe de la «modération», en dépit du fait qu’il soit tenu en Iran, pays placé sous embargo unilatéral des Etats-Unis qui l’accuse de «soutenir le terrorisme» (VOIR PAGE 9).
Bien que la participation de M. Hraoui ne puisse être considérée comme une visite officielle en Iran, c’est bien la première fois depuis la révolution islamique de 1979 qu’un chef de l’Etat libanais se rend dans ce pays. Quant à M. Hariri, il a effectué il y a quelques semaines la première visite d’un chef du gouvernement libanais en République islamique depuis la Révolution.
MM. Hraoui et Hariri ont été accueillis à l’aéroport de Mehrabad par le président iranien Mohammad Khatami. Dans une courte allocution de bienvenue, ce dernier a souligné que la participation de M. Hraoui avait «une connotation et un sens particuliers aux yeux de l’Iran et de tous les pays participants» à la conférence, dans une allusion au fait que le président libanais est le seul chef de délégation non musulman.
Avant son départ, M. Hraoui avait d’ailleurs déclaré à la presse à l’AIB qu’en tant que chef de l’Etat, il se devait de se rendre à ce sommet, «pour que celui-ci n’ait pas entièrement une coloration religieuse et parce que le Liban est un membre actif» de l’OCI.
Le chef de l’Etat a rappelé qu’il avait déjà participé à un autre sommet islamique il y a quelques années à Dakar, mais qu’il n’avait pu se rendre aux autres «en raison de la situation prévalant au Liban».
Interrogé sur l’éventualité de rencontres avec les dirigeants iraniens en marge du sommet, M. Hraoui a estimé que cela était possible: «Si les réunions (de la conférence) ne sont pas très intensives, car ce qui nous intéresse en premier lieu est d’assister à ces réunions et de participer activement aux résolutions qui seront adoptées».
Il a de plus précisé qu’en cas d’entretiens marginaux «avec les responsables iraniens ou d’autres, ils auront lieu à l’intérieur du bâtiment» où se déroule le sommet.
Un journaliste lui ayant demandé s’il comptait dans ce cas évoquer avec les Iraniens la question de la résistance au Liban-Sud, étant donné le rôle que joue Téhéran à ce sujet, le chef de l’Etat a assuré qu’il considérait que «la responsabilité au Liban-Sud est entièrement libanaise» et que «la résistance est libanaise». «Je remercie tous ceux qui nous soutiennent dans cette résistance parmi les pays arabes et islamiques, et éventuellement d’autres encore. Mais la résistance n’a pas de coloration ni iranienne ni autre», a-t-il ajouté.

Contact avec Assad

Du lieu où il réside à Téhéran, dans une villa dépendant du complexe culturel et sportif de Téhéran, M. Hraoui a eu en soirée un entretien au téléphone avec son homologue syrien Hafez el-Assad, qui était arrivé peu après lui à Téhéran.
Les deux hommes se sont concertés sur un certain nombre de thèmes à l’ordre du jour du sommet et sont convenus des positions à défendre en commun, selon l’ANI (officielle).
Le chef de l’Etat s’est ensuite réuni avec M. Hariri pour examiner en détail la position du Liban à l’égard de tous les points qui seront discutés.
Le premier ministre avait pour sa part auparavant reçu dans la suite qui lui a été consacrée à l’hôtel Azada, les ministres des Affaires étrangères d’Arabie Séoudite Séoud el-Fayçal, d’Egypte Amr Moussa et de Bahrein Mohammad ben Moubarak Al-Khalifa.
M. Moussa a précisé dans une déclaration qu’il avait examiné avec M. Hariri les questions intéressant le sommet ainsi que la situation dans le monde arabe et la coopération libano-égyptienne.
De son côté, M. Boueiz, qui a informé les deux présidents aussitôt après leur arrivée à Téhéran des résultats des réunions préparatoires, a indiqué à la presse que la question de l’occupation persistante du Liban-Sud a fait l’objet au cours de ces réunions d’un projet de résolution qui a été adopté «dès l’ouverture des travaux et sans aucun problème».
Il a ajouté que le Liban a en outre participé au projet de résolution concernant le processus de paix au Proche-Orient et qu’il a «obtenu ce qu’il désirait» dans ce texte, sans plus de précision.
Le chef de la diplomatie a souligné l’importance de ce sommet du fait de sa tenue à Téhéran. «Quelles que soient les opinions, les amitiés et les inimitiés (autour de l’Iran), nul ne peut nier la dimension régionale, voire mondiale de l’Iran, sur les plans culturel, économique, politique et militaire», a-t-il noté, soulignant qu’à travers ce sommet, Téhéran «cherche à donner des signes d’ouverture au monde».
M. Boueiz en a voulu pour preuve le fait que, lors des réunions préparatoires, «la présidence iranienne s’est comportée tout à fait comme une présidence de congrès et non comme un protagoniste, faisant preuve de beaucoup de sagesse et d’esprit logique».
«Beaucoup parmi les adversaires de l’Iran s’attendaient à un sommet caractérisé par l’extrémisme et l’irréalisme. Au contraire, les projets de résolutions qui ont été élaborés se distinguent par leur modération et sont loin de tout esprit de surenchère, de provocation, d’intimidation ou de défi», a-t-il dit.
Le chef de l’Etat Elias Hraoui et le premier ministre Rafic Hariri sont arrivés hier à Téhéran, pour participer au huitième sommet de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), dont l’ouverture est prévue ce matin et qui doit achever ses travaux jeudi.Le ministre des Affaires étrangères, Farès Boueiz, qui se trouve depuis samedi en Iran où il a pris part aux...