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Actualités - CHRONOLOGIE

Bagadad décide de suspendre ses exportations de brut Mais la mesure irakienne n'aura qu'un impact minime sur le marché pétrolier


L’Irak a annoncé hier qu’il suspendait ses ventes de brut tant que le plan de distribution de l’aide ne sera pas approuvé par l’ONU, dans le cadre de l’accord «pétrole contre nourriture». De fait, le pétrole devait aussitôt cesser de couler dans l’oléoduc irako-turc. Des experts pétroliers dans le Golfe ont cependant estimé que la décision irakienne n’aurait pas un impact important sur le marché pétrolier, vu la faible quantité de brut que Bagdad exporte.
D’ailleurs l’International Petroleum Exchange (IPE), le marché londonien du pétrole, a réagi avec calme vendredi à cette annonce.
«L’Irak regrette profondément que le Conseil de Sécurité de l’ONU ait renouvelé l’accord «pétrole contre nourriture», sans prendre en considération la simultanéité requise entre les ventes de brut et la distribution des vivres et des médicaments», a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié à Bagdad.
«L’Irak a décidé pour ce faire de ne pas exporter son brut pour la troisième phase de l’accord jusqu’à ce que soit approuvé le plan de distribution de l’aide humanitaire et que soit accéléré le processus d’approbation des contrats des deux premières phases de l’accord encore en suspens», a-t-il ajouté.
«Nous n’acceptons pas cette situation de déséquilibre imposée par les Etats-Unis au Conseil de Sécurité» et cette politique de «chantage et de mensonge» pratiquée par Washington, a-t-il affirmé.
Le Conseil de Sécurité de l’ONU avait reconduit jeudi pour six mois, à l’unanimité, l’accord «pétrole contre nourriture» qui permet à l’Irak de vendre pour 2 milliards de dollars de pétrole contre des biens de première nécessité.

Des quantités minimes

La résolution 1143 a été adoptée à l’unanimité des quinze membres du Conseil de Sécurité après un compromis qui ouvre la voie à une augmentation des revenus pétroliers de l’Irak à la fin du mois de janvier.
«La décision irakienne n’aura pas un impact important sur le marché pétrolier, car les quantités de brut que l’Irak exportait (dans le cadre de l’accord pétrole contre nourriture) ne sont pas importantes: entre 600.000 et 700.000 barils par jour», a indiqué un expert interrogé à Abou Dhabi.
«Il y a actuellement une surproduction des pays de l’OPEP estimée à quelque 3 millions de barils/jour» ce qui limitera encore plus l’impact, a précisé cet expert, qui parlait sous couvert de l’anonymat.
Il a estimé que le marché pétrolier était «occupé à présent par le nouvel accord de l’OPEP et les membres du cartel sont soucieux de voir comment il sera appliqué à partir de janvier».
Les onze ministres de l’OPEP ont décidé fin novembre à Djakarta d’augmenter de 10% leurs quotas de production, qui passent à 27,5 millions de barils/jour pour la première fois depuis quatre ans.
«Par sa décision d’arrêter ses exportations de brut, l’Irak ne fait que se poignarder, car il a besoin de ses revenus pour tenter de tirer son peuple de la misère», a pour sa part estimé un diplomate arabe à Abou Dhabi.

L’Irak a annoncé hier qu’il suspendait ses ventes de brut tant que le plan de distribution de l’aide ne sera pas approuvé par l’ONU, dans le cadre de l’accord «pétrole contre nourriture». De fait, le pétrole devait aussitôt cesser de couler dans l’oléoduc irako-turc. Des experts pétroliers dans le Golfe ont cependant estimé que la décision irakienne n’aurait...