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Actualités - CHRONOLOGIE

Syrie-Israël : l'Intox était l'oeuvre du Mossad

Israël a peut-être raté une occasion historique de faire la paix avec la Syrie, en raison d’une entreprise de désinformation qui aurait été montée par ses propres services secrets, selon des révélations publiées jeudi par les médias israéliens.
La presse laisse entendre que la désinformation préméditée proviendrait du Mossad, chargé de collecter des renseignements à l’étranger, dont une source aurait fait croire que la Syrie ne voulait pas la paix et qu’elle préparait la guerre.
Un responsable a été mis aux arrêts, a indiqué M. Zéev Schiff, le correspondant militaire du quotidien «Haaretz», qui a révélé l’affaire le premier.
Selon lui, «des actions politiques et diplomatiques d’importance stratégique ont été menées sur la base d’évaluations erronées de la situation».
«Cette affaire est un tremblement de terre pour les services de renseignement israéliens, car c’est toute leur réputation qui est en jeu», a affirmé M. Schiff à la radio publique.
«C’est un des plus graves scandales de l’histoire des services secrets israéliens. C’est une gangrène dont nous aurons du mal à nous rétablir», a-t-il dit en soulignant que la désinformation avait duré plusieurs années.
«Cela cause de nouveaux dégâts» après l’affaire de septembre dernier, au cours de laquelle des agents du Mossad s’étaient fait prendre à Amman alors qu’ils voulaient assassiner un responsable islamiste palestinien, a observé M. Schiff.
Outil de travail

La presse reste discrète sur les circonstances exactes de l’affaire car la justice a interdit la publication de tout détail susceptible «d’entraver l’enquête et de porter atteinte à la sécurité du pays». La censure militaire applique cet ordre de façon restrictive, a indiqué la radio.
L’ancien chef des Renseignements militaires, M. Uri Saguy, a affirmé à la radio que le scandale ne concernait pas son service, ce qui désigne le Mossad.
Selon la télévision publique, les fausses informations ont renforcé le camp des responsables politico-militaires qui ne croyaient pas aux intentions de paix du président syrien Hafez el-Assad.
Israël et la Syrie étaient «au bord de la guerre», selon l’expression de M. Schiff, en août 1996, lorsque l’armée syrienne a déplacé des unités de la région de Beyrouth vers le sud du Liban, en direction d’Israël.
La source de l’intoxication a alors fait croire à Israël que la Syrie avait l’intention de lancer une attaque surprise pour reconquérir une partie du plateau du Golan, occupé par Israël depuis 1967, a affirmé M. Schiff.
Le ministre de la Défense, M. Yitzhak Mordehaï, a cependant gardé son sang-froid, a refusé de prendre ces informations pour argent comptant et a apaisé la tension, a indiqué la télévision publique.
Le ministre des Affaires étrangères, M. David Lévy, a souligné pour sa part que les rapports des services de renseignements ne constituaient «qu’un outil de travail, qu’il faut ensuite vérifier, recouper et ne pas prendre comme argent comptant».
L’ancien premier ministre travailliste Shimon Pérès, qui a suspendu en février 1996 les négociations de paix avec la Syrie, a affirmé que les fausses informations n’avaient pas affecté ses décisions. «Je ne croyais pas que le président Assad était prêt à conduire son pays à la guerre pour la quatrième fois», a-t-il dit.
M. Pérès a cependant noté que son prédécesseur assassiné, Yitzhak Rabin, jugeait les Syriens hésitants et avait privilégié en conséquence le volet palestinien du processus de paix.
M. Schiff affirme pour sa part que les enquêteurs israéliens qui cherchent à évaluer l’ampleur des dommages dus à l’intoxication vérifient notamment dans quelle mesure les fausses informations ont affecté l’arrêt des négociations de paix avec la Syrie. (AFP)
Israël a peut-être raté une occasion historique de faire la paix avec la Syrie, en raison d’une entreprise de désinformation qui aurait été montée par ses propres services secrets, selon des révélations publiées jeudi par les médias israéliens.La presse laisse entendre que la désinformation préméditée proviendrait du Mossad, chargé de collecter des renseignements à...