Harb : l'entente débouche sur des compromissions

Le député Boutros Harb a estimé hier que «les déclarations faites par le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, à la suite du Conseil des ministres de mercredi démontrent que l’entente des forces alliées au sein du gouvernement reste l’élément de décision» et a dénoncé le fait que «l’entente débouche sur des compromissions».
Faisant valoir que «ce sont les intérêts des forces alliées au sein du gouvernement qui dictent les décisions adoptées par l’Exécutif», M. Harb a souligné que «cela ne laisse rien présager de bon au niveau de l’existence d’une volonté réelle de réforme».
«Il a noté que le gouvernement a enfin reconnu que sa politique économique et financière n’a pas porté les fruits escomptés et a admis l’existence d’un réel problème budgétaire».
Evoquant  l’accord de redressement financier conclu entre les trois présidents, M. Harb a affirmé que «ce qui a été adopté hier (mercredi) par le gouvernement ne dépasse pas le cadre d’une orientation politique et d’une tentative de faire face au problème économique et financier».
«Il n’existe pas de différend entre le gouvernement et l’opposition au niveau de la nécessité d’affronter le problème actuel ou au niveau de la nécessité de recourir à l’endettement interne et externe», a-t-il ajouté. «Le différend est seulement dans la manière de faire face au problème. Les gouvernements successifs dirigés par le président Hariri se sont en effet lancés dans l’opération de développement et de reconstruction sans prendre en considération la réalité du pays et ses capacités à assumer des dettes et sans procéder à des études de faisabilité. Ces gouvernements ont de plus échoué au niveau de la réforme administrative», a-t-il encore dit.
Quoi qu’il en soit, a conclu M. Harb, «le plan du gouvernement doit être débattu au sein des institutions constitutionnelles. Nous aurons donc encore l’occasion d’émettre notre avis dans le cadre d’un débat que nous désirons scientifique. La situation actuelle ne permet en effet d’ignorer ni les observations du gouvernement ni celles de l’opposition».