Le RPN juge le plan d'assainissement non crédible (photo)

Le Rassemblement parlementaire national (RPN), qui regroupe six des principaux piliers de l’opposition à la Chambre, a estimé hier que le plan d’assainissement qui a fait l’objet d’une entente entre les trois présidents manquait de «crédibilité» et était «insuffisant pour constituer une solution radicale» au problème du déficit budgétaire.
Les anciens premiers ministres Sélim Hoss et Omar Karamé, l’ex-chef du Parlement Hussein Husseini et les députés Boutros Harb, Nassib Lahoud et Mohammad Youssef Beydoun, qui forment le RPN, se sont réunis au domicile de M. Hoss pour examiner les derniers développements.
Dans leur communiqué, ils commencent par s’étonner de la «soudaine volte-face» des responsables qui, après avoir longtemps affirmé que «tout va bien» au Liban, se sont mis à scander eux-mêmes des slogans contre le gaspillage et la corruption.
Selon le RPN, le plan d’assainissement «comporte un certain nombre de mesures susceptibles d’aider à réduire le gaspillage dans les dépenses publiques». «Mais, poursuit le communiqué, il reste insuffisant pour constituer une solution radicale au problème du déficit budgétaire et contient des propositions de nature à renvoyer le règlement des dossiers au prochain régime présidentiel».
Pour le Rassemblement, «il y a unanimité sur le fait que la solution radicale ne saurait être trouvée que par l’amélioration de la perception des impôts et taxes, la rationalisation des dépenses, l’arrêt du gaspillage et l’adoption d’une politique de rigueur».
«Mais la question demeure: le gouvernement est-il capable d’aller dans cette direction après avoir pris durant des années le chemin inverse?», s’interroge le RPN, estimant que «s’il existait au Liban une pratique démocratique saine, le gouvernement aurait dû payer le prix de ses erreurs au lieu de se charger lui-même de la réforme et du sauvetage en faisant un virage de 180 degrés».
«Voilà pourquoi il ne serait pas abusif d’affirmer que (le plan d’assainissement) souffre d’abord et avant tout d’un manque de crédibilité», juge le RPN.
Sur un autre plan, le rassemblement condamne l’intention des autorités de recourir à des nominations dans le cadre des élections municipales et affirme que cette mesure «cache une intention de torpiller» ces élections.
Il demande par ailleurs qu’«à l’occasion de l’enquête en cours à propos de la MEA, des investigations soient menées auprès de toutes les institutions à participation publique».