Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Issam Naaman préconise le recours au marché financier local pour juguler le déficit budgétaire

L’ancien député Issam Naaman a estimé que le marché financier local est toujours en mesure de pourvoir aux besoins du pays en vue de réduire le déficit budgétaire. La dette intérieure, a-t-il souligné, assortie d’une meilleure gestion de la dette publique et de sérieuses mesures d’austérité, ainsi que d’un arrêt du gaspillage, pourraient permettre au Liban de se passer du recours à l’endettement extérieur qui comporte des risques graves.
M. Naaman a tenu hier une conférence de presse au cours de laquelle il a formulé les observations suivantes sur le plan d’endettement extérieur:
1. La dette intérieure de l’Etat libanais est libellée en monnaie nationale qui est une devise faible (soft currency), alors que la dette extérieure est souvent libellée en dollars américains, qui est une devise forte (hard currency). Il n’est donc pas normal de substituer une dette difficilement remboursable à une dette facile à rembourser.
2. Il est facile d’éponger une dette intérieure en recourant à la monnaie nationale, l’Etat se trouvant relativement en mesure de maîtriser le taux d’intérêt, l’échéance, le taux de change, le volume de la dette et la masse monétaire, alors qu’il se trouve dans l’impossibilité d’exercer cette même maîtrise lorsqu’il s’agit des taux de change et d’intérêt d’une devise forte telle que le dollar.
3. En voulant recourir de nouveau à l’endettement sur le marché financier international, le gouvernement tend à s’acquitter d’une dette extérieure échue en contractant une nouvelle dette. L’aggravation de l’endettement de l’Etat, et son impuissance à maîtriser les taux d’intérêt et de change des devises fortes, le placeront dans une situation difficile dans laquelle il se trouvera incapable de contracter de nouvelles dettes à des conditions acceptables, sans compter l’incapacité dans laquelle il se trouvera de s’acquitter de ce qui est déjà dû.
4. Le fait d’estimer commode le recours à l’endettement extérieur en devises fortes et, par conséquent, d’augmenter l’endettement public, aboutira à hypothéquer l’économie nationale pour le compte de l’extérieur.
5. Vouloir remédier à l’aggravation de la dette publique par le recours à l’endettement extérieur est une solution insuffisante, étant donné qu’elle traite les conséquences sans s’attaquer aux causes. Car l’aggravation de la dette résulte, en premier lieu, d’une échelle renversée de priorités improductives, d’une augmentation du gaspillage, d’une carence de contrôle et, donc, d’une corruption croissante.
6. Le fait de persister dans l’endettement extérieur, suppose, ainsi que l’a remarqué le président Sélim Hoss, que le gouvernement n’aura pas recours dans un proche ou lointain avenir à une dévaluation de la monnaie nationale, s’il venait à lui apparaître, à la lumière des données économiques et de celles du marché, que sa valeur est inflationniste.
7. Le coût de l’endettement extérieur est élevé en raison des commissions qui l’accompagnent. C’est ainsi que, selon un expert financier, n’importe quelle institution de financement serait disposée, pour assurer le prêt des deux milliards de dollars, à verser une commission estimée à 10 millions de dollars.
8. L’incapacité de l’Etat à s’acquitter de la dette principale extérieure et de ses intérêts pourrait entraîner, à son encontre, des conséquences juridiques et financières particulièrement graves. Ainsi, il serait possible pour ses créanciers, en cas d’hypothèque sur une partie de la couverture or ou des avoirs publics, de recourir, si la dette est échue et impayée, à la saisie des avoirs de l’Etat libanais à l’extérieur, y compris ceux des institutions publiques, telles que la Banque du Liban. Celle-ci a, en effet, des comptes créditeurs à l’extérieur qu’il serait facile de saisir, sans compter que l’incapacité de rembourser placerait le Liban, à coup sûr, à la merci du Club de Paris et anéantirait sa réputation financière le plaçant dans une situation semblable à celle des Etats africains en faillite.
9. Le fait d’emprunter deux milliards de dollars (qui, au moment du remboursement dans dix ans, s’élèveront à non moins de 5 milliards de dollars) ne résoud pas le problème du déficit budgétaire estimé, pour 1998, à 3.000 millions de dollars. Le but de cet emprunt consisterait à s’acquitter de dettes extérieures échues et à ménager une liquidité susceptible de maintenir le taux de change de la livre face au dollar américain. Par conséquent, comment le gouvernement pourra-t-il régler le problème du déficit budgétaire qui se chiffre à 3.000 millions de dollars?
L’ancien député Issam Naaman a estimé que le marché financier local est toujours en mesure de pourvoir aux besoins du pays en vue de réduire le déficit budgétaire. La dette intérieure, a-t-il souligné, assortie d’une meilleure gestion de la dette publique et de sérieuses mesures d’austérité, ainsi que d’un arrêt du gaspillage, pourraient permettre au Liban de se...