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Actualités - OPINION

Pan Pan Niam Niam


L’heure est aux bilans, au Liban comme ailleurs. La République elle-même fait ses comptes. Et conclut à la mauvaise gestion. Ce qui permet au chef du Parlement de marquer médiatiquement des points contre le chef du gouvernement, dans l’éternelle lutte d’influence qui les oppose.
M. Hariri a pu se tromper, mais les responsabilités sont pour le moins partagées. «Nous sommes tous embarqués sur un même bateau», répètent d’ailleurs les deux pôles de l’Exécutif, le président de la République et le premier ministre. Sur un même bateau et sur un même gâteau.

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Pour rester dans le même sujet, passons un peu à autre chose. Les deux seuls «hommes d’Etat» au pouvoir qui se distinguent sur la place par leurs accès épisodiques de «franchise» autocritique, sont bien MM. Nabih Berry et Walid Joumblatt.
Nonobstant l’aspect tactique de «récupération» habile de l’opinion ou de croc en jambe aux partenaires, ces pulsions de «transparence» qui animent les deux leaders semblent provenir du fond révolutionnaire qui en avaient fait, en leurs jeunes années, des chefs de guerre à la tête des deux principales milices de l’Ouest.

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Il s’agissait alors, sur le plan intérieur — et les baroudeurs de tous bords étaient bien d’accord sur ce point —, d’envoyer balader le vieux système. Disons-le tout net: l’option préférentielle des puissances M-16 ou Kalashnikov locales était que, moyennant le maintien de quelques liens fédéraux comme la monnaie, chacun prit sa part de la carte — géographique —, à la mesure de ses moyens militaires ou de ses soutiens extérieurs.
Mais qu’allait-on, notamment, donner à «Amal» qui n’avait aucun fief sous son absolu contrôle? Le découpage était donc si difficile qu’on n’y est jamais arrivé. Et il a donné lieu, s’en souvient-on, à tant de conflits violents que même Berry et Joumblatt en étaient venus aux mains en 87 dans ce que l’on a appelé «la guerre du drapeau», titre qui en dit long sur l’esprit «cantonnier» de l’époque…

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Le plat de résistance s’avérant immangeable, trop gros pour être avalé par partition, les convives en ont fait un gâteau de fromagistes, un cheesecake, tellement plus facile à partager. Le partage restant dès lors le maître-mot de toute l’affaire libanaise, il est très clairement à l’origine de la faillite actuelle du «nouveau système», bien pire que l’ancien!
Comme quoi si la révolution d’Etat, comme Chronos, dévore ses enfants, quand l’occasion s’en présente ces charmants petits le lui rendent bien.
J.I.
L’heure est aux bilans, au Liban comme ailleurs. La République elle-même fait ses comptes. Et conclut à la mauvaise gestion. Ce qui permet au chef du Parlement de marquer médiatiquement des points contre le chef du gouvernement, dans l’éternelle lutte d’influence qui les oppose.M. Hariri a pu se tromper, mais les responsabilités sont pour le moins partagées. «Nous sommes...