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Actualités - CHRONOLOGIE

L'enquête sur la mort de la petite Nathalie La magistrat instructeur a entendu à deux reprises hier le concierge des Debbas

«L’affaire Debbas» — comme on appelle désormais le drame de la mort de la petite Nathalie le 6 novembre devant l’infirmerie de son école, à la suite d’agressions sexuelles — continue à émouvoir l’opinion publique. A tel point que le juge chargé de l’instruction, M. Fawzi Dagher, et le procureur général du Mont-Liban, M. Chucri Sader, qui suit de près l’enquête, commencent à trouver gênante «son excessive médiatisation». Les deux magistrats travaillent sans relâche et en totale coordination pour essayer de découvrir l’identité du criminel qui a abusé d’une petite fille de 5 ans et 9 mois, provoquant — directement ou indirectement — sa mort.
Selon des sources judiciaires, «l’enquête ne peut qu’avancer et la justice n’aura aucun repos avant de découvrir le coupable... Il faut toutefois la laisser travailler sérieusement». C’est sans doute pour cette raison que M. Fawzi Dagher a demandé hier aux avocats du père de la victime de cesser de donner des informations à la presse pour préserver le secret de l’instruction.
Malgré cela, de nouveaux éléments ont filtré hier. Alors qu’il avait reçu sa convocation pour témoigner devant la justice, le concierge de l’immeuble où habitent les Debbas s’était entretenu de l’affaire avec certaines personnes puis s’était évanoui, atteint d’un malaise cardiaque. Transporté d’urgence à l’hôpital, il avait reçu les soins nécessaires, étroitement assisté par ceux qui l’avaient emmené à l’hôpital. Le concierge a quand même été entendu hier par le juge Dagher en présence du procureur Sader. Il a été convoqué une seconde fois et, effrayé, il est arrivé au bord de la syncope. La seconde audition a pourtant eu lieu, mais aucune information n’a filtré. Le juge a entendu aussi une nouvelle fois le père de la petite Nathalie, M. Wadih Debbas, qui, selon des sources judiciaires, fait toujours l’objet de poursuites, et il a été relâché sous caution d’élection de domicile. Les mêmes sources précisent que l’opinion publique devrait cesser de se lancer dans des spéculations, car si la justice avait des preuves, elle aurait dénoncé le coupable. «Nous en sommes encore au stade de l’investigation. Et nous essayons de ne négliger aucune piste. Nous menons notre enquête dans toutes les directions...», disent-elles.
D’ailleurs, les investigations avaient commencé à l’école Notre-Dame de Jamhour, lorsque les enquêteurs avaient essayé de reconstituer l’emploi du temps de la petite Nathalie dans cette triste matinée du 6 novembre. Ses camarades de classe avaient été aussi entendus et ils avaient confirmé la présence de Nathalie en classe, au cours de catéchèse, de 10h45 à 12h, jusqu’à son effondrement devant l’infirmière de l’école, Mme Nadine Béchir, à 12h05.
Que s’est-il passé pour qu’une petite fille que l’on a vue, dans un film-vidéo tourné entre 10h et 10h45, le jour de sa mort, pétillante de vie, soit atteinte d’un arrêt cardiaque un peu plus tard? La question demeure posée et la justice multiplie les efforts pour tenter d’y répondre.
Hier, le juge Dagher a entendu le pédiatre de la petite Nathalie, le Dr Carlo Akatchérian, qui l’avait examinée pour la dernière fois le 16 octobre dernier. Le médecin aurait déclaré au juge que la petite était en bonne santé et qu’elle ne semblait pas souffrir d’un problème particulier. A une question du juge sur le fait qu’une semaine avant sa mort, Nathalie avait été prise de vomissements à l’école ce qui avait contraint l’infirmière à demander à sa mère de la ramener à la maison, le Dr Akatchérian aurait répondu qu’il n’était pas au courant. En tout cas, la petite ne lui avait pas été amenée pour qu’il l’examine.
Le juge a aussi entendu le beau-frère de Wadih Debbas, le Dr Nagib Ajoub, et, aujourd’hui, il entendra de nouveaux témoins. Mais, apparemment, on ne sait toujours pas s’il y a eu des agressions sexuelles répétées, ni quand elles ont eu lieu. De même qu’on ne sait pas encore avec précision ce qui a provoqué l’arrêt cardiaque chez la petite Nathalie. Hier, une version évoquant l’étouffement de la petite a été avancée, mais aucune source officielle n’a confirmé la rumeur.
Quant aux prélèvements de sang envoyés en France, par la famille, aussitôt après l’autopsie effectuée à l’hôpital Rizk, le 7 novembre, on ne devrait pas savoir avant trois semaines s’ils correspondent ou non au liquide trouvé dans le corps de la petite. Des sources judiciaires précisent toutefois qu’il ne faut pas trop en attendre, car il s’agit d’une démarche privée. Il ne reste donc plus qu’à miser sur l’enquête judiciaire, dans cette affaire qui n’en finit pas de révolter les Libanais.
«L’affaire Debbas» — comme on appelle désormais le drame de la mort de la petite Nathalie le 6 novembre devant l’infirmerie de son école, à la suite d’agressions sexuelles — continue à émouvoir l’opinion publique. A tel point que le juge chargé de l’instruction, M. Fawzi Dagher, et le procureur général du Mont-Liban, M. Chucri Sader, qui suit de près...