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Actualités - CHRONOLOGIE

Bagdad relance le différend sur la mission de l'UNSCOM Pas d'inspecteurs mais des hôtes sur les sites présidentiels Survols interdits par l'avion U-2

L’Irak a, semble-t-il, opté pour un nouveau rebondissement de la crise avec les Nations Unies, et à travers l’organisation internationale les Etats-Unis. L’UNSCOM, a fait savoir Bagdad, est exclue de l’accès aux «sites présidentiels». En outre, le survol de son territoire par l’avion de reconnaissance U-2 demeure interdit. Malgré ce double refus, jeudi aura été une nouvelle journée d’inspection sans incident et avant le brusque raidissement d’hier, Washington, Paris et Londres avaient favorablement accueilli la proposition avancée la veille d’ouvrir les palais à des délégués onusiens.

Lors d’une conférence de presse à Bagdad, le ministre irakien des Affaires étrangères Mohammed Saïd Sahhaf a réitéré la menace de son pays d’abattre l’U-2 prêté par les Etats-Unis à la Commission spéciale de l’ONU chargée de son désarmement (UNSCOM). «Nous n’avons pas changé de position. Nous rejetons le vol de cet avion espion, qui survole comme un rat effrayé des zones du sud, où il n’y a aucun site militaire», a-t-il affirmé.
Interrogé sur les personnes qui pourront se rendre sur les «sites présidentiels», M. Sahhaf a déclaré qu’il «s’agira de personnes choisies par leurs gouvernements. Ils ne seront pas en relation avec l’UNSCOM».
«Ils seront des hôtes (…). Cela est très différent du fait d’avoir à subir une violation de notre souveraineté sous prétexte que nous cacherons des armes de destruction massive dans les palais présidentiels», a-t-il expliqué.
M. Sahhaf a affirmé que la proposition irakienne, annoncée mercredi n’«était pas en «retrait»» de sa position de principe, qui consiste à considérer les palais et sites présidentiels commes «des sites de souveraineté, jouissant d’une immunité totale» par rapport au travail de l’UNSCOM.
Bagdad avait officiellement notifié l’ONU de sa décision mercredi soir et avait adressé des invitations à «deux représentants de chacun des 21 pays représentés à l’UNSCOM» et «cinq personnes pour chacun des 15 pays membres du Conseil de Sécurité, soit au total 117 experts et diplomates».
Selon M. Sahhaf, cette initiative vise à «établir une transparence totale vis-à-vis de la communauté internationale et à rétablir les faits concernant les sites de souveraineté de l’Irak après la campagne mensongère» des Etats-Unis.
Avant la mise au point de M. Sahhaf, Paris, Londres et Washington s’étaient montrés réceptifs à la proposition irakienne.
«La décision irakienne» sur les palais constitue «une claire acceptation de l’Irak de laisser les équipes de l’UNSCOM accéder à ces sites», avait déclaré un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
La proposition «pourrait être un pas en avant», avait estimé Londres, en soulignant que l’ONU, «n’acceptera rien de moins qu’un accès complet pour ses inspecteurs».
Le département d’Etat américain avait estimé que «toute offre irakienne doit être jugée par l’UNSCOM à l’aune de son objectif» qui est «de localiser et de détruire les armes» prohibées. Un responsable avait déclaré sous couvert de l’anonymat que la proposition irakienne «pourrait être un pas dans la bonne direction» si «elle signifiait un véritable accès» aux sites.
L’UNSCOM a poursuivi jeudi ses inspections qui se sont déroulées sans incident, comme chaque jour depuis son retour en Irak, vendredi dernier. Mais les inspecteurs n’ont pour le moment pas tenté d’inspecter de sites sensibles.
D’après Washington, 78 «sites présidentiels» étaient interdits à l’UNSCOM, alors que Bagdad affirme que seuls trois sites, symboles de sa «souveraineté nationale», lui étaient fermés.
Par ailleurs, le Parlement irakien a recommandé jeudi au président Saddam Hussein de donner un délai de six mois à l’UNSCOM pour qu’elle achève ses travaux et ouvre la voie à la levée des sanctions.
Ce délai courrait à partir du 20 novembre, date à laquelle Bagdad a autorisé les experts américains de l’UNSCOM à regagner l’Irak après les avoir expulsés le 13 novembre.
L’embargo imposé à l’Irak depuis sept ans ne peut être levé que lorsque l’UNSCOM aura certifié l’élimination des armes de destruction massive irakiennes.


L’Irak a, semble-t-il, opté pour un nouveau rebondissement de la crise avec les Nations Unies, et à travers l’organisation internationale les Etats-Unis. L’UNSCOM, a fait savoir Bagdad, est exclue de l’accès aux «sites présidentiels». En outre, le survol de son territoire par l’avion de reconnaissance U-2 demeure interdit. Malgré ce double refus, jeudi aura été une...