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Actualités - CHRONOLOGIE

Cisjordanie : le plan de retrait limité israélien serait adopté dimanche

Le plan de retrait limité de Cisjordanie sera adopté dimanche par le Conseil des ministres israélien. «Un arrangement sera trouvé», a dit, confiant Benjamin Netanyahu. Une opinion partagée par l’un des membres de son équipe, Natan Sharansky. Mais, sans doute pour apaiser l’ire de son aile dure, le premier ministre a menacé les Palestiniens d’une annexion de leurs territoires si l’Autorité de Yasser Arafat proclamait un Etat.

«Toute démarche unilatérale des Palestiniens appellera des démarches unilatérales d’Israël, sur le plan territorial et fonctionnel», a déclaré le premier ministre à la presse à Tel-Aviv, en allusion à une annexion de territoires.
«Je ne conseille à personne de prendre des mesures unilatérales», a mis en garde le chef du gouvernement, interrogé sur des propos récents de M. Arafat.
M. Arafat a pris date ce mois-ci en affirmant son intention de proclamer l’indépendance en mai 1999, à l’issue des cinq ans du régime d’autonomie transitoire des territoires palestiniens.
M. Netanyahu a réaffirmé son opposition à la création d’un Etat palestinien. «Je m’oppose à la notion d’Etat, qui suppose l’autodétermination sans entraves», a-t-il déclaré.
Il a réaffirmé qu’il n’envisageait désormais qu’un seul redéploiement militaire israélien en Cisjordanie, avant l’ouverture de négociations sur un statut final des territoires. «J’ai proposé que tous les redéploiements se fassent en une seule fois, sur cinq mois, et que des négociations définitives commencent immédiatement», a-t-il dit.

D’accord avec Washington

M. Netanyahu a réitéré les exigences d’Israël en Cisjordanie: «Des arrangements de sécurité à l’est, dans la vallée du Jourdain, et une zone de sécurité à l’ouest, ainsi que des corridors». Il a exclu toute concession sur Jérusalem-Est annexée par Israël.
Il a estimé que les accords d’Oslo sur l’autonomie, signés par ses prédécesseurs travaillistes avec les Palestiniens en 1993, étaient un «fait accompli», malgré tous les défauts qu’il y voit. Selon lui, il n’est pas question de «revenir en arrière».
«Le principal acquis de ces accords, c’est la paix avec la Jordanie. Ils ont aussi permis d’améliorer les relations avec des pays arabes et des investisseurs étrangers se sont intéressés à Israël», a estimé le premier ministre.
En revanche, ils n’ont pas permis de «mettre fin au terrorisme». La «réconciliation entre Israël et les Arabes, et plus particulièrement les Palestiniens, ne s’est pas réalisée», a-t-il dit.
S’agissant de son plan de retrait limité, M. Netanyahu s’est déclaré convaincu qu’il pourra surmonter les réticences de l’aile dure de sa coalition. «Un arrangement peut être trouvé. Mon gouvernement peut réussir. La majorité des Israéliens y croient, j’en suis convaincu et j’espère que les Palestiniens l’accepteront eux aussi, car les générations futures nous sauron gré de ce que nous tenterons de réaliser dans l’année à venir», a-t-il martelé devant les rédacteurs en chef de la presse israélienne réunis à Tel-Aviv. Le premier ministre a minimisé en outre ses différends avec les Etats-Unis. «Nous sommes d’accord avec Washington sur l’essentiel, à savoir qu’Israël doit pouvoir vivre en paix et en sécurité», a-t-il dit.

«Petites crises»

De son côté, le ministre de l’Industrie a confirmé lui aussi que la décision que le gouvernement est appelé à prendre dimanche sera «positive». Minimisant les «petites crises» fréquentes au sein de l’équipe au pouvoir, Natan Sharansky a ajouté que ces problèmes surviennent quand il y a «un gouvernement de coalition, une démocratie vive et la poursuite du processus de paix, tout en assurant sa propre sécurité».
Jeudi, le débat se poursuivait dans les rangs de la droite israélienne sur la proposition de M. Netanyahu. Le président du groupe parlementaire du Likoud (la coalition au pouvoir) Meir Shetreet a jeté un pavé dans la mare, jeudi, en se déclarant favorable à un Etat palestinien. «Il est préférable qu’un Etat palestinien soit créé tant que la droite est au pouvoir, car cela se fera dans les meilleures conditions possibles pour Israël», a-t-il affirmé.
Ses propos ont provoqué un tir de barrage des durs de la droite. Plusieurs députés du Likoud, dont M. Gideon Ezra, ont exigé la démission de M. Shetreet, «dont les propos sont très dangereux et n’engagent que lui».
M. Shetreet, présenté par la presse comme «l’enfant terrible du Likoud», s’était déjà fait remarquer en 1993 en s’abstenant lors du vote par le Parlement des accords d’autonomie, auxquels la plupart des députés de droite s’étaient opposés.
Quant au chef de file des durs, M. Ariel Sharon, il a accusé M. Netanyahu de ne rien faire «pour empêcher la création sous notre nez d’un Etat palestinien, qui est déjà devenu un fait accompli».
Le président Yasser Arafat a pris date récemment en annonçant son intention de proclamer l’indépendance en mai 1999, à l’issue des cinq ans de régime intérimaire d’autonomie.
L’opinion publique israélienne, pourtant, ne considère plus un Etat palestinien comme un tabou. Selon un sondage récent, plus des trois-quarts Israéliens pensent qu’il verra le jour, qu’Israël le veuille ou non.
Le quotidien «Yédiot Aharonot» (indépendant) a constaté cette semaine que l’Etat palestinien «existe déjà» en se livrant à une longue énumération des attributs et symboles de souveraineté de l’Autorité palestinienne.
Les Palestiniens disposent de passeports, reconnus par la grande majorité des pays, d’un hymne et d’un drapeau nationaux, d’un gouvernement, de plaques minéralogiques pour les voitures, de timbres-postes, d’un code téléphonique international qui leur a été attribué, d’une bourse, d’un indice des prix, d’un championnat national de football, d’un théâtre national, de prisons, d’une administration fiscale, de policiers, et même d’une marine.
Le président Arafat, ainsi que les 88 députés du Conseil Législatif, ont été élus au suffrage universel par la population des territoires. L’Autorité est représentée dans une centaine de pays.
«Il est clair aujourd’hui, que tous les pays du monde, à l’exception d’Israël, reconnaîtront un Etat palestinien dès qu’il sera proclamé», prévoit le «Yédiot».
Le plan de retrait limité de Cisjordanie sera adopté dimanche par le Conseil des ministres israélien. «Un arrangement sera trouvé», a dit, confiant Benjamin Netanyahu. Une opinion partagée par l’un des membres de son équipe, Natan Sharansky. Mais, sans doute pour apaiser l’ire de son aile dure, le premier ministre a menacé les Palestiniens d’une annexion de leurs...