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Actualités - CHRONOLOGIE

Iran : Montazéri sera jugé pour trahison Les USA et Israël responsables de l'agitation politique dans le pays, accuse Khameneï


Le numéro un iranien Ali Khamenei a ordonné le jugement pour «trahison» de l’ayatollah Hossein Ali Montazéri, accusé d’avoir mis en cause la fonction de Guide de la République islamique. Dans le même temps, il a mis en cause les Etats-Unis et Israël, responsables à ses yeux de l’agitation politique qui règne actuellement en Iran (VOIR AUSSI PAGE 9).
L’ayatollah Khamenei a accusé les USA et l’Etat hébreu d’avoir incité Montazéri, ancien dauphin disgracié de l’imam Khomeiny, à contester le principe de la direction du pays par un Guide religieux. «Nous ne pensons pas que ce religieux affaibli, naïf et pathétique, soit l’ennemi. Il n’est rien et ne sait même pas ce qu’il fait», a affirmé l’ayatollah Khamenei. «Il nous faut être conscients et ne pas nous tromper d’ennemi. Le véritable ennemi, la grande arrogance, ce sont l’Amérique et les sionistes», a-t-il ajouté. «Ces ennemis, a-t-il encore dit, ont essayé toutes les méthodes pour combattre notre révolution et ont toujours été battus. Cette fois-ci, ils voulaient expérimenter une nouvelle technique».
Annonçant qu’il venait d’ordonner le jugement de Montazéri, le Guide de la République a déclaré: «Il ne s’agit pas d’une question personnelle et je voudrais que vous défendiez le statut de velayat-e-Faqih (Guide de la République). Nous sommes tenus de défendre l’épine dorsale du régime islamique».
L’ayatollah Khamenei a toutefois demandé la fin des manifestations contre M. Montazéri. «Finies les manifestations, il n’est plus besoin de les continuer», a-t-il dit dans son discours prononcé à Téhéran devant plusieurs milliers de miliciens volontaires (Bassidji).
«Je n’ai aucune plainte contre qui que ce soit, mais je ne pardonnerai pas à ceux qui ont pris pour cible les droits du peuple», a ajouté le Guide de la République islamique, dans une allusion à M. Montazéri.
«Ils ont visé la sécurité du pays et commis une trahison contre la révolution. Ils doivent être traduits en justice conformément à la loi», a poursuivi le numéro un iranien, successeur officiel de Khomeiny, dont l’allocution était télévisée.
M. Khamenei n’a pas cité de nom mais il s’est référé à M. Montazéri en parlant d’un «religieux naïf et pathétique qui a fait politiquement faillite et adopté une position fausse et maladroite contre la base de la révolution».
La presse iranienne a rapporté mercredi matin qu’un responsable judiciaire iranien avait laissé entendre que M. Montazéri pourrait être traduit devant la justice islamique «pour avoir participé à un complot et collaboré avec la contre-révolution».
«Les propos récents de M. Montazéri sentent le complot et la collaboration avec la contre-révolution», a souligné l’hodjatoleslam Ali Razini, président du Tribunal spécial du clergé, une instance judiciaire chargée essentiellement de statuer sur des délits commis par les religieux.
Un autre religieux conservateur, l’hodjatoleslam Abbas Vaéz Tabasi, président de la puissante Fondation de gestion des biens de l’imam Réza à Machhad (ville sainte chiite au nord-est de l’Iran), a lui aussi laissé entendre que M. Montazéri serait jugé devant un tribunal.
«Si nos agents de renseignements font bien leur travail, vous verrez qu’au cours du procès des responsables de ce complot il y aura aussi des groupes actifs», a souligné M. Tabasi, un proche de Khamenei.
Considéré comme proche des milieux modérés et radicaux du régime, qui soutiennent le président Khatami élu en mai dernier, Montazéri, 75 ans, est accusé d’avoir remis en cause la légitimité constitutionnelle et l’autorité théocratique de l’ayatollah Khamenei. A la mi-novembre, il avait dénoncé le monopole des conservateurs sur le régime et les ingérences croissantes du numéro un iranien sur les affaires politiques.
Il avait appelé M. Khamenei à «superviser et à ne pas gouverner par des organismes parallèles», selon des extraits de son discours publié cette semaine par la presse de Téhéran.
Il avait également indiqué avoir envoyé un message au nouveau président, Mohammed Khatami, un modéré, pour lui demander d’envisager de démissionner si les interventions de plus en plus nombreuses du Guide et des conservateurs se poursuivaient.
Ses remarques avaient suscité une levée de boucliers des milieux conservateurs, qui sont attachés aux pouvoirs étendus du Guide de la République, pivot du régime islamique.
Des manifestations hostiles ont été organisées depuis plusieurs jours à travers tout le pays pour soutenir le Guide et dénoncer M. Montazéri.
Les locaux de l’école coranique de M. Montazéri dans la ville sainte de Qom (125 kilomètres au sud de Téhéran) ont été mis à sac le 19 novembre et ceux de Machhad (nord-est) fermés.
Le numéro un iranien Ali Khamenei a ordonné le jugement pour «trahison» de l’ayatollah Hossein Ali Montazéri, accusé d’avoir mis en cause la fonction de Guide de la République islamique. Dans le même temps, il a mis en cause les Etats-Unis et Israël, responsables à ses yeux de l’agitation politique qui règne actuellement en Iran (VOIR AUSSI PAGE 9).L’ayatollah...