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Actualités - CHRONOLOGIE

L'éventualité du redéploiement fait tanguer la coalition gouvernementale Nouvelle proposition de Netanyahu : un tiers de la Cisjordanie aux palestiniens


Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu était sous le feu des attaques de la droite de sa coalition hier, après sa proposition de transférer de nouveaux territoires aux Palestiniens. La perspective de nouveaux retraits auxquels Netanyahu se serait finalement résolu, sous la pression des Américains notamment, fait tanguer la coalition gouvernementale qu’il dirige depuis un an et demi. (VOIR AUSSI PAGE 10).

M. Netanyahu a émis l’idée d’agrandir une fois pour toutes les zones autonomes, pour que l’Autorité palestinienne exerce désormais son administration sur plus d’un tiers de la Cisjordanie — 35 à 37% —, a indiqué son porte-parole.
Mais la confusion régnait sur le point de savoir si les Palestiniens exerceraient le plein contrôle du territoire qui leur serait transféré, ou s’ils n’y auraient qu’une responsabilité pour les affaires civiles.
Le porte-parole du premier ministre, M. David Bar-Illan, a d’abord affirmé qu’aux termes de la proposition envisagée, les Palestiniens recevraient le contrôle total du territoire qui leur serait alloué.
Mais il s’est ensuite rétracté et a affirmé «qu’à ce stade», il ne pouvait pas détailler la proportion du territoire transféré qui serait placée sous contrôle exclusif palestinien.
Pour l’instant,les Palestiniens ne contrôlent totalement que de petites enclaves urbaines représentant 3% de la Cisjordanie et exercent une responsabilité administrative sur un quart du territoire.
La proposition de M. Netanyahu n’a pas encore été soumise à son gouvernement, et elle est donc susceptible d’être modifiée. Le premier ministre doit réunir aujourd’hui un Conseil des ministres extraordinaire pour en parler.
Le projet ne prévoit plus qu’un seul redéploiement militaire en Cisjordanie, alors que les accords d’autonomie conclus avec l’OLP stipulaient trois redéploiements successifs, échelonnés entr ele début 1997 et la mi-1998.
Mais M. Netanyahu considère qu’après le retrait désormais envisagé, il faudra attendre les négociations sur un statut final des territoires, qui devront fixer les frontières définitives de l’entité palestinienne, pour parler d’éventuels nouveaux redéploiements.

L’opposition de la droite

Les Palestiniens, quant à eux, estiment que les trois redéploiements militaires prévus par les accords d’Oslo auraient dû leur conférer le contrôle total de 90% de la Cisjordanie, et ce avant les négociations sur le statut final.
Le président Yasser Arafat s’est gardé hier de commenter publiquement la dernière proposition de M. Netanyahu, étant donné la confusion sur son contenu exact. M. Arafat a observé «qu’aucune proposition formelle» n’avait pour le moment été formulée.
M. Bar-Illan a souligné qu’en tout état de cause, le redéploiement militaire envisagé serait lié à une série de conditions imposées aux Palestiniens, concernant notamment la lutte antiterroriste, la rédaction d’une nouvelle charte de l’OLP et le lancement de négociations accélérées sur le statut final des territoires.
Ces assurances n’ont pas calmé les éléments d’extrême-droite, influents dans la coalition gouvernementale, qui se sont opposés par avance à tout retrait des troupes d’occupation, si minime soit-il.
Le lobby des colons, représenté au Parlement par le «Front pour Eretz Israël», a obtenu un engagement de neuf parlementaires de la coalition d’œuvrer pour la chute du gouvernement en cas de repli israélien.
D’autres responsables de la coalition ont joint leur voix au concert de protestations. «Je m’opposerai à tout retrait aussi longtemps que l’Autorité palestinienne n’aura pas rempli sa part des accords en luttant contre le terrorisme, ce qu’elle est bien loin de faire», a affirmé le ministre de la Justice Tzahi Hanegbi, considéré pourtant comme un proche de M. Netanyahu.
Le premier ministre doit cependant tenir compte du mécontentement de plus en plus net de l’administration américaine, qui s’est illustré à la mi-novembre par le refus du président Bill Clinton de le recevoir alors qu’il était en visite aux Etats-Unis.
Selon ses proches, M. Netanyahu a décidé de suspendre désormais ses démarches pour rencontrer le président Clinton, en raison des réticences de Washington à fixer un rendez-vous. «Nous ne considérons pas une telle rencontre comme une faveur pour laquelle nous devrions payer une contrepartie», a déclaré M. Bar-Illan. (AFP)
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu était sous le feu des attaques de la droite de sa coalition hier, après sa proposition de transférer de nouveaux territoires aux Palestiniens. La perspective de nouveaux retraits auxquels Netanyahu se serait finalement résolu, sous la pression des Américains notamment, fait tanguer la coalition gouvernementale qu’il dirige depuis...