Un opposant estime pour sa part que «si le président de la Chambre, qui jusque-là était considéré comme étant un sûr appui pour des organismes dépensiers dont le Conseil du Sud, se montre brusquement si pointilleux sur l’assainissement des finances publiques, c’est pour s’offrir le malin plaisir de marquer à bon compte des points contre le président Hariri. A travers ses recommandations, qui ressemblent à des remontrances, il lui fait en effet la leçon, mine de rien, sur la manière de gérer un Budget. Et il doit savoir de quoi il parle puisqu’il dispose pour sa part en maître quasi absolu, du fonds considérable dévolu à l’Assemblée nationale pour ses dépenses de roulement, fonds qui échappe à tout contrôle...»
Remarques tardives
Et de souligner que «M. Berry laisse entendre, par ses remarques, que si l’on en est arrivé là c’est à cause de l’accumulation d’erreurs commises par l’équipe Hariri. Suivant maintenant les traces des procureurs opposants comme MM. Najah Wakim et Zaher el-Khatib qui font depuis longtemps le procès de la politique économique du gouvernement, le chef du Législatif reproche implicitement à M. Hariri d’avoir fait fausse route dès le départ, en pensant que la paix serait proche, et engagé le pays sur une voie de grands projets hors de ses capacités. Autrement dit M. Hariri aurait manqué de clairvoyance et comme gouverner c’est prévoir, il aurait mal gouverné puisqu’il a mal prévu...» Poursuivant son persiflage, cet opposant dit: «Qui trop embrasse, mal étreint ou cherche à étouffer. La soudaine sollicitude de M. Berry pour le gouvernement cache mal le fait qu’en semblant tendre la perche à M. Hariri, le président de la Chambre veut avant tout souligner combien ce dernier a besoin d’aide, dans quel état de faiblesse il se trouve... Mais en ce faisant M. Berry récidive lui-même dans son erreur de toujours: il accapare à lui tout seul le pouvoir législatif et continue du reste à déborder largement sur les prérogatives du pouvoir Exécutif. Pour établir un état des lieux et sérier les solutions, le gouvernement n’a en effet pas besoin des recommandations de M. Berry. Il dispose d’organismes spécialisés, comme la Cour des comptes ou le Conseil de la Fonction publique, sans compter que les ministres eux-mêmes sont mieux placés que quiconque pour savoir où le bât blesse et comment y remédier. Ensuite, M. Berry court-circuite les travaux de l’institution qu’il préside et qu’il entend diriger, alors que ce n’est pas inscrit dans son rôle constitutionnel. Il présume des débats parlementaires sur le Budget et même s’il est évident que le gouvernement prête le flanc à la critique, il ne peut être condamné que par l’Assemblée dûment réunie et pas en dehors ni auparavant. De plus il est un peu tard pour que M. Berry, compagnon de route du pouvoir Exécutif pendant cinq ans, joue les censeurs impitoyables...»
Ph. A.-A
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