L'APECL poursuit sa session annuelle à Bkerké La difficile transformation des églises du Liban

L’assemblée des patriarches et évêques catholiques du Liban (APECL) a poursuivi l’examen des grandes orientations de l’Exhortation apostolique et des moyens à mettre en œuvre pour les concrétiser, une tâche lente et difficile, qui exige imagination, persévérance et surtout conversion et changement des mentalités.
Réunis depuis lundi à Bkerké pour leur session annuelle, les patriarches et évêques des six grandes communautés catholiques au Liban (maronites, grecs-catholiques, arméniens, chaldéens, syriaques et latins), ont écouté un exposé de Mgr Guy Noujeim (évêque maronite de Sarba), axée sur ce qui est considéré comme les deux grandes orientations de l’Exhortation: mystère de l’Eglise, communion de Dieu avec les hommes, et des hommes entre eux; et le Christ, espérance des chrétiens.
Pour concrétiser cette «communion», des pas devront être pris afin de coordonner l’action pastorale entre les communautés catholiques, et transcender les différences sociales et administratives, a souligné l’évêque maronite de Sarba.
Le Christ, espérance des chrétiens, la seconde grande orientation de l’Exhortation, signifie que la théologie n’est pas épuisée par la sociologie, que la présence chrétienne n’est donc pas, sur le plan social, une fin en soi, mais présence au service de l’Evangile et du témoignage chrétien, a poursuivi Mgr Noujeim. «Pour être cette présence, les chrétiens doivent dépasser leurs peurs, leurs égoïsmes et leurs faiblesses», a-t-il dit.
L’évêque maronite de Sarba a conclu son intervention en demandant la formation sans délai des commissions prévues à l’article 124 de l’Exhortation apostolique. L’article en question prévoit la formation d’une commission spéciale issue de l’assemblée des patriarches et évêques catholiques (APECL) comprenant des évêques, des prêtres, des diacres, des religieux, des religieuses et des laïcs, «avec des programmes d’action courageux, pour la réception et l’application de l’Exhortation». De même, ajoute l’article 124, «il conviendra que chaque diocèse et chaque institut religieux établissent des commissions similaires».

Le Liban en position
œcuménique idéale

Sur un autre plan, l’APECL a approuvé la date du 11 février 1999 fixée par le Vatican pour la célébration de la «Journée mondiale du malade». Cette journée sera marquée au Liban par une messe à Harissa.
Dans le message parvenu à l’ APECL à ce sujet, le Vatican souligne que le Liban est dans une situation idéale, que ce soit au niveau œcuménique ou au niveau de la rencontre avec l’islam, pour approfondir le thème «Salut et Santé», choisi pour cette journée. Chrétiens et musulmans se rencontrent dans «la défense de la vie et du salut de l’homme», a estimé le Vatican.
Dans le message adressé à l’assemblée, il est précisé notamment que cette «Journée mondiale du malade» se situe dans la troisième année préparatoire du Jubilé de l’an 2.000, qui a pour thème «Dieu le Père» et durant laquelle l’Eglise catholique demande que l’on réfléchisse à la vertu cardinale de «charité» et à la rencontre avec les autres religions monothéistes.
Par la suite, les membres de l’assemblée se sont divisés en commissions de travail restreintes spécialisées. Ces commissions réfléchissent sur les thèmes suivants: dialogue islamo-chrétien, écoles et universités, relations œcuméniques, faculté pontificale de théologie, affaires juridiques et tribunaux ecclésiastiques, Caritas.