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Actualités - CHRONOLOGIE

Au lendemain du carnage de Louxor Vaste purge au ministère égyptien de l'Intérieur


Nouvellement nommé ministre égyptien en remplacement du général Hassan Alfi, limogé après le carnage de Louxor, le général Habib Adeli a entrepris dès hier une vaste purge au sein de son département. En outre, au moment où le président Hosni Moubarak affirmait qu’«aucun pays au monde, pas même les Etats-Unis ou l’Europe, ne peut garantir la sécurité à cent pour cent», les touristes commençaient à quitter l’Egypte par milliers, alors que le massacre était dénoncé par les mouvements islamistes dans le monde arabe.

Au ministère de l’Intérieur, les sanctions ont commencé à pleuvoir hier et le comité spécial d’enquête, créé par le Raïs pour déterminer les responsabilités dans l’attentat de lundi qui a fait 68 tués dont 58 vacanciers, entamait ses travaux appelés à être clôturés dans trois ou quatre jours. Le général Adeli a débarqué les hommes forts mis en place par son prédécesseur.
La purge a visé les généraux Raouf Manaoui, bras droit du général Alfi depuis sa nomination en 1993, Alaa Abbas, Fathi Cherbini, Farouk Maqrihi et Reda Ghamri, qui détenaient des postes-clés au ministère.
Les responsables écartés ont été affectés à «d’autres emplois dans les départements des prisons, des caisses de pension, des services médicaux et des affaires civiles».
Le général Medhat Chanawani, responsable de la sécurité de la ville touristique de Louxor, a également été démis de ses fonctions et transféré vers une autre région qui n’a pas été précisée.
Cette mesure frappe également le directeur des services de la sécurité d’Etat à Louxor, le général Hamed Gouda. Au total, le mouvement touche 21 hauts responsables de la sécurité, dont 12 ont été rétrogradés.

Les touristes s’en vont

Lors d’une tournée dans les services du ministère, mercredi matin, le général Adeli a déclaré devant ses collaborateurs: «Notre priorité, c’est la sécurité, la sécurité et encore la sécurité». Mardi, lors de sa tournée à Louxor, le président égyptien avait lancé au général Alfi, devant les journalistes: «Vous avez échoué. Vous ne bougez pas; vous ne faites que rester au Caire».
Hier, le chef de l’Etat, qui raccompagnait à l’aéroport du Caire la reine Beatrix des Pays-Bas, a déclaré aux journalistes: «De tels accidents peuvent se produire partout», avant d’ajouter: «Aucun pays au monde ne peut garantir la sécurité à cent pour cent, pas même les Etats-Unis ou l’Europe».
Pour leur part, les touristes ont commencé à quitter par milliers le pays et les Etats-Unis, les pays d’Europe et d’Asie, y compris le Japon, ont recommandé à leurs ressortissants de ne plus se rendre dans le sud de l’Egypte. Washington est allé même jusqu’à appeler ses ressortissants «à être plus prudents que d’habitude», et cela partout dans le monde, citant plusieurs incidents qui pourraient menacer leur sécurité.
Par ailleurs, le Club Méditerranée a décidé d’arrêter l’ensemble de ses activités en Egypte. Tous les clients du club devraient être rapatriés aujourd’hui jeudi, à l’exception de ceux qui ont voulu rester sur place. Le club possède deux hôtels en Egypte et il exploite aussi un navire, le «Papyrus».
Mercredi cependant, un nombre inattendu de touristes ont visité les Pyramides au Caire, ce qui a constitué, pour les responsables égyptiens, «une grande surprise».
Enfin, les principaux mouvements islamistes du Proche-Orient, auteurs d’attentats meurtriers dans la région, ont désavoué en bloc le massacre de Louxor. Au nombre des dénonciations, celles des mouvements suivants: le Hamas et le Jihad islamique palestiniens, le Hezbollah et la Jamaa islamiya libanais, les Frères musulmans syriens, le chef du FIS algérien à l’étranger Anouar Haddam et enfin l’Iran qui a qualifié l’attentat d’«acte inhumain et vil».
Dans le Golfe, la presse a accusé implicitement Israël d’avoir commandité l’affaire, «destinée à écarter Le Caire du processus de paix».
Nouvellement nommé ministre égyptien en remplacement du général Hassan Alfi, limogé après le carnage de Louxor, le général Habib Adeli a entrepris dès hier une vaste purge au sein de son département. En outre, au moment où le président Hosni Moubarak affirmait qu’«aucun pays au monde, pas même les Etats-Unis ou l’Europe, ne peut garantir la sécurité à cent pour...