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Actualités - CHRONOLOGIE

Jones juge importantes les revendications de Toufayli mais désapprouve ses méthodes (photos)

L’ambassadeur des Etats-Unis Richard Jones a apporté hier implicitement une caution inattendue aux revendications sociales du promoteur de la «révolte des affamés», cheikh Sobhi Toufayli, tout en critiquant fermement ses méthodes.
M. Jones, qui vient de regagner son poste à Beyrouth après un séjour dans son pays, s’exprimait à l’issue d’un entretien avec le chef du Parlement Nabih Berry axé notamment sur la récente décision des Etats-Unis de retirer le Liban et la Syrie de la liste des pays considérés par Washington comme jouant un rôle majeur dans la production ou le transit de stupéfiants.
Estimant, en réponse à une question sur l’action de cheikh Toufayli, que les questions suscitées par ce dernier «intéressent le peuple libanais», il a déclaré: «Je crois aussi que ses revendications sont importantes mais je ne suis pas d’accord avec ses méthodes».
Il a tout de même ajouté qu’il ne voulait pas commenter cette affaire «car il s’agit d’une question intérieure».
Un journaliste lui ayant demandé pourquoi il n’approuvait pas les méthodes de cheikh Toufayli, l’ambassadeur a répondu: «Parce qu’il menace des membres du gouvernement. Je ne crois pas que ce soit une bonne façon de procéder».
Au sujet de la décision du gouvernement de confier à l’armée la charge du maintien de l’ordre dans la région de Baalbeck-Hermel, en réaction à l’action du dirigeant intégriste, M. Jones a indiqué qu’il s’agissait également d’une «affaire intérieure», ajoutant néanmoins que les Etats-Unis «suivent cette question avec beaucoup d’intérêt».
Selon l’ANI (officielle), M. Berry avait considéré lors de son entretien avec l’ambassadeur que la décision du président américain Bill Clinton d’accorder un satisfecit au Liban et à la Syrie au sujet de la drogue était «une bonne initiative» mais qu’elle était «insuffisante».
Le chef du Parlement a soulevé à cet égard devant son interlocuteur l’absence de compensations aux agriculteurs de la Békaa qui ont abandonné la culture des narcotiques alors que, selon lui, d’autres pays, comme le Maroc et la Turquie, ont reçu «des millions sinon des milliards» de dollars pour avoir lutté contre la production et le trafic de stupéfiants.

A Baabda

La question de la drogue a également été évoquée par M. Jones avec le chef de l’Etat Elias Hraoui à Baabda. Au terme de l’entretien, l’ambassadeur a déclaré que la décision de M. Clinton, annoncée lundi dernier, avait été prise à la suite «des bonnes nouvelles qui parvenaient à Washington» à ce sujet.
«J’étais très heureux de cette décision, qui prouve que les Etats-Unis sont prêts à reconnaître les progrès lorsque ceux-ci existent», a-t-il ajouté.
Interrogé sur l’attentat à la bombe qui a visé l’AUB sans faire de victimes le 27 octobre, M. Jones a souligné qu’il s’agissait de la première action de ce genre contre les intérêts américains au Liban depuis la levée par Washington de l’interdit sur les voyages au Liban des ressortissants américains, au début de l’été.
«Nous sommes très attentifs à l’état de la sécurité au Liban, la situation dans ce pays étant particulièrement délicate du fait de ce qui s’était passé dans les années quatre-vingt», a-t-il dit.
Il a cependant ajouté que la réaction des autorités libanaises à la suite de l’attentat était «très adéquate» et qu’il approuvait la décision du président de l’AUB de rester au Liban.
L’ambassadeur des Etats-Unis Richard Jones a apporté hier implicitement une caution inattendue aux revendications sociales du promoteur de la «révolte des affamés», cheikh Sobhi Toufayli, tout en critiquant fermement ses méthodes.M. Jones, qui vient de regagner son poste à Beyrouth après un séjour dans son pays, s’exprimait à l’issue d’un entretien avec le chef du...