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Actualités - CHRONOLOGIE

Netanyahu envisagerait une alliance avec les travaillistes


Pris sous le feu croisé des critiques des «barons» de son propre parti et de l’opposition de gauche, le premier ministre israélien pourrait tirer son épingle du jeu — du moins l’espère-t-il — en tablant sur l’union nationale. Telle du moins était hier l’impression des responsables politiques à Jérusalem, au vu des prises de position, ces derniers temps, de M. Benjamin Netanyahu.
Le chef du parti religieux orthodoxe Shass (10 élus), principal allié du Likoud au pouvoir, M. Arié Déri, a appelé M. Netanyahu à sortir de sa manche la formule d’une alliance avec les travaillistes.
«A son retour des Etats-Unis, dans une semaine, M. Netanyahu rencontrera à cette fin le chef du parti travailliste Ehud Barak», a affirmé M. Déri à la radio publique, au lendemain d’un entretien avec le chef du gouvernement.
M. Déri a expliqué que M. Netanyahu aurait besoin des travaillistes au Parlement s’il ordonnait un retrait des troupes israéliennes en Cisjordanie, comme les accords avec les Palestiniens le prévoient.
Un autre allié du premier ministre, le chef du petit parti Troisième Voie, M. Avigdor Kahalani, qui pousse à l’union nationale, a confirmé après un entretien avec M. Netanyahu que celui-ci entendait rencontrer M. Barak prochainement.
M. Netanyahu est de plus en plus critiqué par la gauche, qui lui reproche d’avoir bloqué le processus de paix, et par les ténors du Likoud, qui le taxent de comportement dictatorial et de double jeu.
Le premier ministre a gardé le silence sur ses intentions, mais il a alimenté les spéculations sur une union nationale en lançant cette semaine des appels à la «réconciliation nationale», à l’occasion des cérémonies organisées pour le deuxième anniversaire de l’assassinat de son prédécesseur Yitzhak Rabin.

Unanimité

Elu au suffrage universel direct, sa position personnelle est très forte du point de vue institutionnel. Le Parlement doit en effet réunir une majorité des deux tiers s’il veut renverser le premier ministre sans s’autodissoudre.
Côté travailliste, M. Barak cherche manifestement à garder deux fers au feu. Sans fermer la porte à l’union nationale — il a demandé que M. Netanyahu change de politique pour l’envisager —, le chef du parti travailliste cherche aussi à rallier des membres de la coalition gouvernementale.
Il a rencontré jeudi à Jérusalem M. David Lévy, ministre des Affaires étrangères et chef du parti Guesher (5 sièges). «Nous envisageons de coopérer avec le parti travailliste qui partage nos valeurs politiques et sociales», a affirmé à la presse M. Yéhouda Lancry, un député de la formation.
Une défection de M. Lévy, dont l’inimitié personnelle pour le premier ministre est notoire, pourrait mettre la majorité en difficulté lors du vote de la loi budgétaire, le 31 décembre au plus tard.
Le risque est d’autant plus sérieux que le camp des «déçus du premier ministre» au sein du Likoud s’est renforcé cette semaine, après une convention houleuse du parti.
Certes, M. Lévy a démenti toute intention de sa part de quitter la coalition au pouvoir, à l’issue de son entretien avec M. Barak, mais un député de sa formation, M. Yéhouda Lancry, a laissé entendre que ce n’était pas exclu: «Nous envisageons de coopérer avec le parti travailliste qui partage nos valeurs politiques et sociales», a-t-il affirmé à la presse. Un haut responsable travailliste a déclaré que M. Barak œuvrait dans ce sens. «Je pense que les travaillistes peuvent conclure un accord, même avec des gens du Likoud, pour destituer M. Netanyahu et convoquer des élections anticipées», a noté M. Uzi Baram.
«Le Likoud est mené par un groupe de gens assoiffés de pouvoir et sans freins, qui est dirigé par un homme ayant trahi et trompé ses alliés les plus fidèles», a affirmé un des «barons» du parti, M. Benny Begin, ex-ministre des Sciences de M. Netanyahu.
«C’est triste à dire, mais jusqu’à présent, M. Netanyahu a surtout réussi à faire l’unanimité sur un point: il doit être rapidement remplacé», écrivait jeudi le quotidien «Maariv».


Pris sous le feu croisé des critiques des «barons» de son propre parti et de l’opposition de gauche, le premier ministre israélien pourrait tirer son épingle du jeu — du moins l’espère-t-il — en tablant sur l’union nationale. Telle du moins était hier l’impression des responsables politiques à Jérusalem, au vu des prises de position, ces derniers temps, de M....