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Actualités - CHRONOLOGIE

Tout en acceptant d'accorder quelques jours à l'option diplomatique Clinton menace l'Irak d'une réponse très déterminée (photo)


La communauté internationale — l’Amérique en particulier — a tenté de donner l’impression qu’elle passait à la vitesse supérieure moins de vingt-quatre heures après le vote unanime intervenu en Conseil de Sécurité pour de nouvelles sanctions contre l’Irak. Les Nations Unies ont rappelé tous les membres de la commission de surveillance (UNSCOM) et les Américains ont déjà quitté Bagdad. Mais si le président Clinton a promis une réponse «très déterminée» au «défi» de l’Irak, il a fait savoir par son porte-parole qu’il donnait plusieurs jours à l’option diplomatique et à de nouvelles actions auprès de l’organisation internationale, alors que les Irakiens se disaient disposés à coopérer avec l’UNSCOM mais sans les Américains (VOIR AUSSI PAGE 8).
Le chef de la Commission spéciale sur le désarmement Richard Butler a annoncé jeudi qu’il allait «retirer tout le personnel» d’Irak dès aujourd’hui vendredi, ne laissant sur place que quelques personnes. Il a exprimé l’espoir que cette décision serait «temporaire» et qu’il pourrait reprendre ses opérations bientôt. Peu après, les inspecteurs américains prenaient la route d’Amman où ils devaient arriver en fin de soirée.
Sur le double plan politique et diplomatique, le Conseil de Sécurité devait entamer tard dans la journée un examen de la situation intervenue au lendemain du vote des nouvelles sanctions, après avoir jugé que l’expulsion des experts US aurait «des conséquences sérieuses». Cette décision de l’Irak a été qualifiée de «défi» par le président Bill Clinton, qui a souligné que son pays y répondra «d’une manière très déterminée».
«L’annonce de l’Irak d’expulser les Américains membres des équipes d’inspecteurs est de toute évidence inacceptable et est un défi à la communauté internationale», a-t-il dit au début d’une cérémonie de signature d’une loi budgétaire à la Maison-Blanche.
Il a répété des propos qu’il avait déjà tenus mardi à savoir que les inspecteurs de l’UNSCOM ont découvert et détruit plus d’armes ayant un potentiel de destruction massive pendant les six dernières années que le nombre de ces armes détruites durant toute la guerre du Golfe de 1991.
«Il est important pour la sécurité du monde qu’ils continuent leur travail», a-t-il poursuivi.

Mobilisation

Un responsable militaire américain qui a requis l’anonymat a voulu dramatiser les choses en déclarant qu’une action de force était proche: «Je dirais que nous sommes à plusieurs étapes d’une action directe, mais nous nous en rapprochons grâce à Saddam Hussein, qui semble vouloir continuer à jouer la provocation un petit peu plus longtemps», a relevé ce responsable. Pour d’autres responsables, toute opération militaire sera précédée d’un retrait de l’équipe d’inspecteurs de l’UNSCOM (ce qui interviendra aujourd’hui) et d’un nouvel effort US pour obtenir l’adoption d’une résolution du Conseil de Sécurité condamnant l’Irak et autorisant une telle action. Et c’est précisément ce que le Conseil a entamé dès hier.
Néanmoins, la Maison-Blanche a d’ores et déjà fait savoir qu’elle donnait plusieurs jours encore à l’option diplomatique au sein du Conseil de Sécurité, notamment d’autres démarches auprès de cet organisme. Dès jeudi, le Conseil devait préparer la publication d’une déclaration exprimant son mécontentement à la suite de la décision irakienne. La multiplication des démarches américaines, selon le porte-parole du département d’Etat James Rubin, est destinée à «démontrer (au président irakien) que sa tentative pour diviser le monde a échoué (...) et qu’il n’y a qu’une issue», à savoir «se soumettre» aux obligations résultant des résolutions onusiennes.
Pour Bagdad, cependant, il ne saurait en être question, ainsi que l’a fait savoir dans un commentaire officiel l’agence de presse irakienne INA, qui a soutenu que la coopération pourrait se poursuivre avec l’UNSCOM mais sans les Américains. Dans le même temps, les médias irakiens ont commencé à diffuser dès jeudi des chansons patriotiques et antiaméricaines, entretenant ainsi une ambiance de mobilisation.
Londres pour sa part a donné le signal du branle-bas de combat en décidant de dépêcher dans la Méditerranée son porte-avions «Invincible», qui se trouve actuellement dans les Caraïbes, «comme mesure de bon sens». En outre, les vols de l’avion de reconnaissance américain U-2 utilisé par l’ONU pour le contrôle du désarmement de l’Irak reprendront dès dimanche, a annoncé le Pentagone.
Face à tous ces bruits militaires, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jacques Poos estimait à Damas où il se trouvait dans la journée comme peu probable une frappe miliaire américaine contre l’Irak.
Le président irakien «doit respecter la légitimité internationale et les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU», a déclaré M. Poos. «Ce n’est pas à Saddam de décider quels inspecteurs devraient entrer dans le pays. C’est au secrétaire général de l’ONU de mandater une équipe qui doit pouvoir inspecter les éventuelles usines d’armes chimiques et de destruction massive» en Irak, a-t-il conclu.





La communauté internationale — l’Amérique en particulier — a tenté de donner l’impression qu’elle passait à la vitesse supérieure moins de vingt-quatre heures après le vote unanime intervenu en Conseil de Sécurité pour de nouvelles sanctions contre l’Irak. Les Nations Unies ont rappelé tous les membres de la commission de surveillance (UNSCOM) et les Américains...