Elle rencontre Netanyahu vendredi à Londres et Arafat samedi à Berne Albright va tenter de ranimer le dialogue palestino-israélien

Le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright tentera une nouvelle fois cette semaine de ranimer le processus de paix israélo-palestinien en rencontrant successivement Benjamin Netanyahu, vendredi, à Londres et Yasser Arafat, samedi à Berne en Suisse.
Selon le quotidien «Yediot Aharonot», qui cite des sources gouvernementales américaines, ces entretiens détermineront une possible rencontre avec M. Clinton lors de l’étape américaine du voyage.
Si M. Netanyahu se rendait aux Etats-Unis, de dimanche à mardi prochain, sans voir le président du principal allié d’Israël, ce serait une première qui révélerait au grand jour l’isolement dans lequel est tombé l’Etat juif depuis l’arrivée au pouvoir du chef de la droite nationaliste, l’an dernier.
Pour l’instant, le programme officiel de M. Netanyahu aux Etats-Unis ne prévoit qu’une étape à Indianapolis, où il doit s’adresser à une réunion de dirigeants juifs américains, ainsi qu’à Los Angeles, où il doit rencontrer la communauté juive locale.
Les Américains comme les Israéliens ont expliqué la difficulté de fixer un rendez-vous par un «problème de calendrier» mais la presse des deux pays y voit un nouveau témoignage de la froideur des relations.

«Une gifle»

Le «New York Times» a parlé d’une «gifle» infligée à M. Netanyahu par M. Clinton, qui est irrité du rejet par le dirigeant israélien de «l’arrêt de jeu» dans la colonisation proposé il y a déjà deux mois par Mme Albright.
En Grande-Bretagne en revanche, le programme de M. Netanyahu prévoit des entretiens avec le premier ministre Tony Blair, le secrétaire au Foreign Office Robin Cook et une apparition devant les deux Chambres du Parlement.
M. Netanyahu a cependant dû, selon le «Jewish Chronicle» de Londres, essuyer plusieurs refus de dirigeants juifs britanniques d’assister à un dîner en son honneur, pour protester contre sa ligne dure avec les Palestiniens.
Alors que la Grande-Bretagne doit prendre le 1er janvier la présidence de l’Union européenne, M. Netanyahu veut tenter d’apaiser les craintes de Londres quant à l’avenir de la paix.
«Je veux d’abord parler à Tony Blair des grands efforts que nous déployons pour faire avancer le processus de paix et même pour l’accélérer pour arriver à un règlement final», a affirmé M. Netanyahu à la presse.
Le secrétaire au Foreign Office a cependant souligné que les Britanniques allaient eux-aussi insister pour obtenir un arrêt de la colonisation et une mise en œuvre des engagements d’Israël de redéployer son armée hors des zones rurales de Cisjordanie.
«Pour que le processus de paix prospère, le gouvernement d’Israël doit appliquer ses engagements», a affirmé M. Cook lundi à Bruxelles.
Il doit notamment éviter toute nouvelle expansion des colonies, qui constituent une provocation et minent le processus de paix ainsi qu’appliquer les nouveaux redéploiements auxquels il est tenu de par les accords d’Oslo» sur l’autonomie palestinienne, a poursuivi M. Cook.