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Actualités - OPINION

Pan Pan Le Juke Box des judokas


Répétition dans la fosse d’orchestre pour un concert des ministres. Au programme: la Partition de Baalbeck. Plus exactement la symphonie Jupiter, version affamés. Rien à voir avec Mozart, c’est l’avatar du dieu héliopolitain, Toufayli, qui cette fois fait chanter les chœurs. Et gémir les faibles cœurs d’artichaut d’un ensemble instrumental tiède à en vomir, ni assez froid pour électrocuter ni assez chaud. Pour exécuter.
Ecoutons quand même le premier couplet, confié à un violoncelle qui n’est pas celle que vous croyez:
-Il faut des sanctions. Nous ne pouvons pas continuer à fréquenter des gens qui nous traînent dans la boue dans notre dos et n’osent même pas venir nous le dire en face.
-Bien dit, enchaîne le premier violon qui sort de l’ombre, nous devons prendre un décret d’embargo interdisant à nos ressortissants de se rendre chez ces ploucs hostiles.
-Comme cela, surenchérit le tambour battant, nous pourrons retirer nos troupes, nos fonctionnaires et nos sous. Qu’ils se débrouillent.
-Mais… mais, objecte le piano amateur de pédale douce, nous ne pouvons pas faire cela à Toufayli. Un jour, il sera des nôtres: en tant que chef de milice, il a automatiquement droit à un siège parmi nous .
-Allons, allons, tranche le chef à la baguette flageolet, pas de fosse note. Toute la corporation des ex-saigneurs de guerre n’est pas présente ici que je sache. Il en est qui se trouvent en prison, d’autres en exil. Personne ne pourra dire que Toufayli nous interdit quoi que cela soit: c’est nous qui par décret allons le boycotter, lui et ses ruines qu’on a assez vus. Il attendra pour attenter à nos droits de visite et de l’homme en ministre déguisé. En voilà assez, la rupture sur notre propre ordre doit dès à présent être consommée aussi sec.
Et la partition avec.
J.I.
Répétition dans la fosse d’orchestre pour un concert des ministres. Au programme: la Partition de Baalbeck. Plus exactement la symphonie Jupiter, version affamés. Rien à voir avec Mozart, c’est l’avatar du dieu héliopolitain, Toufayli, qui cette fois fait chanter les chœurs. Et gémir les faibles cœurs d’artichaut d’un ensemble instrumental tiède à en vomir, ni assez...