«L’Arabie Séoudite n’assistera pas à la conférence de Doha car aucun progrès n’a été réalisé dans le processus de paix pour que le royaume change d’attitude», a déclaré le prince Séoud.
«La politique inconséquente d’Israël est à l’origine du blocage de la paix et empêche toute coopération régionale», a ajouté le ministre après un entretien avec son homologue iranien M. Kamal Kharazi, en visite dans le royaume.
L’Arabie Séoudite, chef de file des pays arabes du Golfe, avait lié sa participation à la conférence, à laquelle Israël doit participer, à des progrès tangibles dans le processus de paix.
Dimanche, le Koweit avait annoncé qu’il se ferait représenter à Doha par un sous-secrétaire aux Finances, devenant le premier pays arabe du Golfe à assister à ce forum controversé aux côtés d’Israël.
La Jordanie et le Yémen sont les seuls pays arabes, avec le Koweit, à avoir annoncé leur participation.
Le Qatar avait adressé les invitations aux ministres des Affaires étrangères.
L’Arabie Séoudite comme les autres pays du Golfe étaient soumis à une intense pression américaine pour prendre part à la conférence.
Le secrétaire d’Etat adjoint américain pour le Proche-Orient, Martin Indyk, avait effectué la semaine dernière une tournée dans les pays de la région, pour tenter de les convaincre de prendre part à la conférence de Doha.
Les négociateurs israéliens et palestiniens, réunis à Washington pour tenter de relancer le processus de paix, se sont séparés jeudi dernier sans accord.
Lévy
Pour sa part, le ministre israélien des Affaires étrangères, David Lévy, a annoncé hier qu’il annoncera au dernier moment sa décision sur sa participation à la conférence économique de Doha la semaine prochaine.
«Je n’ai pas encore pris de décision et de toute façon nous avons le temps jusqu’à dimanche pour examiner le dossier», a déclaré aux journalistes M. Lévy, qui devait en principe conduire la délégation israélienne à la 4e édition de la conférence économique pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord.
M. Lévy a fait part dimanche de ses doutes sur l’utilité de sa présence à Doha. Il a justifié ses hésitations par la décision de plusieurs pays arabes de boycotter la conférence en raison de la présence d’une délégation israélienne.
M. Lévy redoute que le niveau de représentation des pays arabes soit «rabaissé» et qu’il ne puisse avoir de discussions avec ses homologues arabes.
La radio militaire a, de son côté, indiqué que M. Lévy pourrait se décider à se rendre au Qatar en raison de la présence du ministre des Affaires étrangères du Luxembourg M. Jacques Poos, qui assure la présidence semestrielle de l’Union européenne, du ministre des Affaires étrangères canadien Lloyd Axworthy ainsi que du secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright.
M. Lévy craint en outre que le ministre des Affaires étrangères égyptien, M. Amr Moussa, qui ne doit pas participer en principe à la conférence, se livre à une «manœuvre et arrive par surprise» à Doha, ce qui ferait apparaître M. Lévy comme un «mauvais élève» aux yeux des participants.
(AFP - Reuters)
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