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Actualités - REPORTAGE

En marge du séminaire sur les femmes au Liban Nayla Moawad reçue par Hillary Clinton à la Maison-Blanche

WASHINGTON — Irène MOSALLI
Hillary Clinton a reçu, vendredi dernier, à la Maison-Blanche, le député Nayla Moawad qui se trouvait à Washington pour présider un séminaire sur «Les femmes au Liban», organisé par la Fondation René Moawad, en collaboration avec le «Center for the Global South», de l’American University.
Cette entrevue a permis un échange de vues sur des préoccupations que partagent la «First Lady» et Mme Moawad, notamment sur le «Women Empowerment», (l’acquisition par les femmes du pouvoir de décision) et les grandes potentialités de la société civile.
Dans ce contexte, Mme Moawad a mis l’accent sur l’importance de la remise sur rails du processus de paix au Proche-Orient susceptible d’établir le cadre adéquat pour de telles réformes. Elle a rappelé la frustration provoquée chez les Allemands par les accords de Versailles, qui avaient abouti à la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, l’extrémisme de tout bord constitue un égal danger.
Le Liban, a-t-elle précisé, est le pays le plus apte dans la région à posséder une société démocratique qui défende les valeurs que Mme Clinton a personnellement fait siennes durant sa vie professionnelle d’avocate et durant les deux mandats présidentiels de son époux. Au Liban, ces valeurs ont été neutralisées par deux facteurs: la guerre, qui a détruit les institutions, au profit des clans, des familles et des communautés et la détérioration de la situation économique.
Puis l’épouse du président américain a posé beaucoup de questions sur le fonctionnement du Parlement libanais et sur la condition féminine.
Cet échange d’idées devait ouvrir la voie à la possibilité d’établir des programmes communs au niveau d’organismes américains et libanais non gouvernementaux. Une initiative que cultive actuellement Hillary Clinton, qui s’apprête à effectuer un périple en Afrique.

Le séminaire sur «Les femmes au Liban»

Quant au séminaire, organisé par la Fondation René Moawad, sur le thème «Les femmes au Liban», il avait regroupé, tout au long d’une journée, des spécialistes en la matière venues de Beyrouth, auxquelles s’étaient jointes des voix américaines œuvrant dans ce même domaine. Mme Nayla Moawad a ouvert les sessions de travail en disant notamment «que l’un de nos devoirs civiques consistait à encourager les minorités féminines à jouer un plus grand rôle dans la remise sur pied de notre système pluraliste».
Avant que les autres panélistes ne tracent les grandes lignes de l’action féminine, Margaret Lycette, responsable du département «La Femme et le développement», à l’USAID, a évoqué «Le nouvel agenda de la femme après Pékin».
Devaient suivre des exposés (riches en informations et en précisions) et des débats portant sur quatre grands points. Le volet «Statuts et légalité», (avec pour modérateur David Khairallah, directeur du département juridique à la Banque mondiale), était présenté par Alia Berti-Zein (membre du barreau), Najlah Hamadeh (professeur de philo à l’AUB) et Fadi Moghaizel (avocat) qui a mis en relief l’efficacité des changements sociaux survenus par le biais de prises de consciences, par opposition à ceux imposés par la force de la loi.
«La femme et le développement économique» (modérateur Afif Kouboursi, professeur à McMaster University, Canada) a été évoquée par Judith Brandsma (de la Banque mondiale) qui a expliqué l’apport de la micro finance pour les femmes à budget limité; Fatma Sbaity-Kassem (de l’ESCWA), chiffres à l’appui, a défini la participation de la femme arabe et de la femme libanaise dans le développement économique; Salwa Saniora Baassiri a, elle, souligné qu’il fallait encourager les femmes à maîtriser les disciplines technologiques et scientifiques et créer un environnement permettant l’accès au service financier aux femmes ayant des revenus limités.
Le sujet «La femme dans le processus politique» (modérateur Hala Maksoud, présidente de l’ADC) a été traité par Souad Joseph (professeur de sciences politiques à l’AUB) et Safia Saadeh (professeur de sciences politiques à la LAU).
«Le défi des secteurs de l’éducation et de la santé» (modérateur May Rihani, présidente de Creative Associates) a été abordé par Nabila Bashour (professeur au département éducation, à l’AUB), Bushra Jabre (chef de division à la School of Public Health, John Hopkins) et Chloé O’Gara (vice-présidente à l’Academy of Educational Development).
Il y a eu, à l’heure du déjeuner, deux orateurs hors-débat: l’ambassadeur du Liban à Washington, M. Mohammad Chatah, et Mme Mona Makram-Ebeid, professeur de sciences politiques à l’Université américaine du Caire et ancien membre du Parlement égyptien. M. Chatah a notamment fait remarquer que rien n’est plus approprié que de se concentrer sur des sujets aussi dynamiques que la stimulation du rôle de la femme durant cette période de reconstruction. Pour sa part, Mme Makram-Ebeid s’est déclarée impressionnée par la richesse du tissu social libanais et l’intense créativité des hommes et des femmes du Liban. Des qualités qui, dans le contexte actuel, ne peuvent les détacher de la notion de citoyenneté démocratique.
WASHINGTON — Irène MOSALLIHillary Clinton a reçu, vendredi dernier, à la Maison-Blanche, le député Nayla Moawad qui se trouvait à Washington pour présider un séminaire sur «Les femmes au Liban», organisé par la Fondation René Moawad, en collaboration avec le «Center for the Global South», de l’American University.Cette entrevue a permis un échange de vues sur des...