Tournée de Hariri au nord : promesses d'aide pour la réhabilitation de l'infrastructure (photo)

Le premier ministre, M. Rafic Hariri, a effectué samedi une grande tournée au Liban-Nord. A Batroun, M. Hariri a inspecté l’Institut d’océanologie et a promis l’exécution d’une autoroute dans la région. A Chekka, le chef du gouvernement a assisté à l’inauguration d’un nouveau fourneau à la Cimenterie libanaise. Finalement, il s’est rendu à Enfé (Koura) à l’invitation du député de la région, M. Farid Makari.
Arrivé à neuf heures à l’Institut d’océanologie de Batroun, M. Hariri a été accueilli par un grand nombre de personnalités et une foule de citoyens: le député Sayed Akl, le mohafez du Liban-Nord, M. Khalil Hindi, le caïmacam de Batroun, Mme Ilham Doueihy Hajj, le directeur général du ministère de l’Agriculture, M. Adel Choueiri, et le vice-président du Comité de développement et de reconstruction (CDR), M. Boutros Labaki.
Précisons que l’Institut d’océanologie de Batroun avait été créé en 1978 pour former des étudiants dans les domaines suivants: transports maritimes, pêche, sauvetage en mer, prévention contre la pollution et diverses autres spécialisations dans les sciences maritimes. Il est contrôlé par les deux ministères de l’Education et des Travaux, et est affilié à la direction de l’Enseignement technique. Mais la guerre a empêché cet institut de poursuivre ses travaux. Aujourd’hui encore, des conflits de prérogatives entre les ministères l’empêchent de redémarrer bien que ses locaux aient été restaurés.
A l’occasion de la visite du chef du gouvernement, M. Akl a prononcé une allocution dans laquelle il a insisté sur les revendications de la région de Batroun, qui est «déshéritée» selon lui. «Nous attendons toujours la construction de l’autoroute Batroun-Tannourine, qui dépannerait énormément la région», a-t-il déclaré, rappelant au premier ministre: «Vous nous avez promis l’année dernière que ce projet sera exécuté dans les quatre années à venir».
M. Akl a également insisté sur la nécessité de faire fonctionner l’Institut d’océanologie qu’«il faudrait peut-être affilier à l’Université libanaise, afin qu’il fasse partie de ses facultés». Mais le député n’a pas oublié d’énumérer les progrès intervenus à Batroun, notamment dans les secteurs du téléphone et de l’eau.
M. Hariri, dans son discours, a affirmé que «l’étude pour l’exécution de l’autoroute de Batroun est terminée. Le ministre des Travaux m’a assuré que le projet sera entamé très bientôt». Quant à l’Institut d’océanologie, il a promis que «le gouvernement le rattachera bientôt à l’une des institutions, afin qu’il puisse reprendre ses fonctions dans les plus brefs délais».
Le chef du gouvernement a également cité plusieurs projets qui doivent être entrepris dans la région de Batroun, comme la réhabilitation des routes et celle des écoles. Il s’est ensuite dirigé au domicile de M. Akl, où ils ont été rejoints par le ministre de la Santé, M. Sleiman Frangié.
La seconde étape de la visite de M. Hariri au Nord était la Cimenterie libanaise, où un nouveau fourneau devait être installé. Plusieurs personnalités politiques étaient présentes: MM. Nadim Salem, Omar Meskaoui, Jean Obeid, respectivement ministres de l’Industrie, des Transports et de l’Education, ainsi que les députés MM. Farid Makari, Abdel Rahman Abdel Rahman, Fayez Ghosn, Mosbah el-Ahdab, Wagih Baarini, Stephan Doueihy, Jihad Samad et Kabalan Issa el-Khoury. Etaient également présents: le mohafez Khalil Hindi, le représentant du patriarche maronite, Mgr Roland Abou Jaoudé, le président du Comité de développement et de reconstruction, M. Nabil el-Jisr, et le président de l’Association des industriels, M. Jacques Sarraf.
M. Nadim Salem a pris la parole à cette occasion. Il a affirmé qu’«il est injuste d’accuser les industriels de ne pas fournir assez d’efforts pour le développement de l’industrie». «Renouveler le matériel industriel n’est pas une entreprise facile, surtout à l’ombre de la crise économique actuelle», a-t-il ajouté. Il a cependant salué les efforts de la Cimenterie libanaise pour l’adoption de mesures de respect de l’environnement.
Sur le rôle de l’Etat dans le développement de l’industrie, M. Salem a déclaré qu’«il faut réduire le coût de l’électricité qui se répercute sur le prix du produit, et il faut simplifier les procédures douanières». Il a également insisté sur le côté social du problème: «Le patron de l’entreprise paie de grosses sommes pour les services sociaux des employés, mais ces derniers n’en perçoivent pas grand-chose. Il faut rééquilibrer cette situation».
Il a défini ensuite les limites de l’intervention de l’Etat dans les industries: «Dans une économie libre, le plus grand rôle incombe aux industriels, pas au gouvernement». M. Salem a cependant encouragé les patrons d’entreprise à s’associer à des compagnies étrangères, et à ne plus se suffire d’un système familial.
Enfin, le président Hariri s’est rendu à Enfé, dans le caza du Koura, où le député Farid Makari a organisé un déjeuner en son honneur, en présence d’un grand nombre de personnalités.