Suite à des rumeurs sur une visite imminente de Murr à Baalbeck Les partisans de Toufayli descendent dans la rue, armés de haches (photos)

La région de Baalbeck était en ébullition durant le week-end écoulé à la suite de rumeurs sur une visite imminente du ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, dans la région. Armés de haches, d’outils agricoles, et brandissant des morceaux de pains, symboles de «la révolte des affamés», les habitants de la région ont pris d’assaut la route allant de Brital à Baalbeck pour barrer le chemin devant M. Murr qu’ils croyaient attendu à une cérémonie organisée dans la ville de Baalbeck. Le même scénario s’est répété trois fois: samedi, hier matin, puis dans l’après-midi.
Plus qu’un signe d’hostilité à l’égard du ministre de l’Intérieur, la réaction des partisans de cheikh Toufayli démontre l’ampleur d’un phénomène social antiétatique, qui reste toléré bien que vivement dénoncé dans les cercles politiques, parlementaires et ministériels. Depuis le moment où «la révolte des affamés» a été lancée en juillet, et en dépit des mises en garde répétées des officiels contre les appels à l’insubordination, aucune mesure n’a été prise pour mettre fin au mouvement du «cheikh des affamés». L’Etat s’était contenté de déployer les forces de l’ordre dans la région de Baalbeck-Hermel.
Celles-ci ne sont pas intervenues hier pour disperser les centaines de manifestants massés sur l’autoroute mais ont renforcé leurs patrouilles automobiles tout au long de l’axe Riyack-Baalbeck. Aucun incident n’a été signalé. Les députés Ammar Moussaoui et Ghazi Zeayter qui se rendaient à Baalbeck ont pu passer sans que personne ne les ennuie. A un moment donné, cheikh Toufayli a rejoint ses partisans à l’entrée de Brital. Il les a invités à ne pas fermer la route à la circulation et à ne pas s’en prendre aux forces de l’ordre. L’ancien secrétaire général du Hezbollah a toutefois renouvelé l’interdiction faite aux ministres et particulièrement à M. Michel Murr, de se rendre dans la Békaa et s’en est pris, en termes virulents, au ministre de l’Intérieur. Les propos qu’il a tenus au sujet de M. Murr suffisent pour que des poursuites judiciaires soient engagées contre lui. La question est de savoir si les autorités sont prêtes à franchir ce pas.
Réagissant aux informations concernant son imminente visite à Baalbeck, le bureau de M. Murr a précisé samedi dans son communiqué qu’il maintient son projet de visite à Baalbeck où il doit tenir une réunion avec les responsables des services de sécurité dans la région, et qu’il annoncera à l’avance la date de cette visite. Il est évident qu’on se dirige vers un nouveau bras de fer entre le gouvernement et cheikh Toufayli.