Khartoum est accuse de soutenir le terrorisme international Embargo US Total contre le Soudan

Le président américain Bill Clinton a décrété hier un embargo économique total contre le Soudan en représailles contre le soutien présumé de ce pays au terrorisme international, a annoncé la Maison-Blanche.
Ces sanctions, prises par décret présidentiel, sont entrées en vigueur mardi à 00h00 locales (mardi 05h00 GMT).
Elles ont pour effet d’élargir les mesures «plus limitées» déjà en place contre le régime de Khartoum depuis plusieurs années pour les mêmes raisons, selon un communiqué du porte-parole de la présidence américaine, Michael McCurry.
Cet embargo total a notamment pour résultat de geler tous les biens de l’Etat soudanais aux Etats-Unis.
Il aura aussi pour conséquence d’interdire toute importation de produits soudanais en Amérique (à l’exception de matériel ayant trait à l’information) et toute exportation vers le Soudan de produits, services et technologies américains.
«Cette action est une conséquence directe du soutien du régime soudanais au terrorisme international, de ses efforts pour déstabiliser les pays voisins et de son bilan catastrophique en matière de droits de l’homme, y compris le refus de toute liberté religieuse», affirme le communiqué de la Maison-Blanche.
Le Soudan est un Etat islamique régi par la Charia (loi islamique).
«Ces sanctions démontreront immédiatement au gouvernement soudanais le sérieux de nos inquiétudes à propos de la situation dans ce pays», explique le texte.
La décision de M. Clinton est due «à l’échec total du Soudan à répondre positivement aux sanctions plus limitées actuellement en vigueur», poursuit le texte.
«Il est particulièrement important d’accroître la pression sur le Soudan afin qu’il participe sérieusement à la série de négociations en cours à Nairobi», ajoute le communiqué dans une référence aux négociations de paix entre le gouvernement de Khartoum et la rébellion sudiste qui se sont ouvertes le 29 octobre dans la capitale du Kenya.
Ces négociations portent sur l’autodétermination du Sud- Soudan, une région chrétienne ou animiste, réclamée depuis 1983 par l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS).
Le secrétaire d’Etat américain, Madeleine Albright, avait annoncé quelques instants auparavant devant la presse que les Etats-Unis avaient décidé d’imposer de nouvelles sanctions économiques à Khartoum «en raison de son soutien au terrorisme international, (son rôle) dans la déstabilisation des pays voisins et son bilan catastrophique en matière des droits de l’homme».
«Nous estimons et partageons l’inquiétude manifestée par plusieurs membres du Congrès» à propos de la politique de Khartoum, a ajouté Mme Albright.
Le Congrès avait manifesté en septembre sa préoccupation au sujet des persécutions religieuses au Soudan et une sous-commission de la Chambre des représentants avait adopté une proposition de loi visant à sanctionner les gouvernements à l’origine de telles persécutions. (AFP, Reuter)