Révélation du chef du Mossad à la Knesset C'est Netanyahu qui a donné l'ordre d'abattre Khaled Mechaal à Amman

Le chef du Mossad (services secrets israéliens) a imputé hier au premier ministre Benjamin Netanyahu la responsabilité d’un attentat manqué à Amman contre un responsable intégriste palestinien, selon la télévision publique israélienne.
M. Danny Yatom, qui s’exprimait devant la sous-commission parlementaire des Affaires étrangères, et de la Défense, a déclaré que M. Netanyahu, parmi cinq cibles envisagées, avait donné l’ordre d’abattre Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Mouvement de la résistance islamique (Hamas), le 25 septembre.
M. Yatom a assuré qu’il avait opté pour un autre objectif, alors que le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï et le chef du Shin Beth (services intérieurs) Ami Ayalon étaient tombés d’accord avec M. Netanyahu, a précisé la télévision.
M. Yatom a indiqué que la décision de perpétrer un attentat contre M. Mechaal avait été prise en son absence par MM. Netanyahu, Mordehaï et Ayalon.
M. Mordehaï soutient jusqu’à présent qu’il n’a pas été consulté.
Le chef du Mossad a estimé que le fiasco du 25 septembre dernier était en partie dû au manque de sang-froid d’un agent expérimenté du Mossad, qui a poursuivi l’opération alors que la situation n’en permettait pas une exécution correcte.
Selon la seconde chaîne privée de la télévision israélienne, M. Yatom avait présenté à M. Netanyahu un film sur le poison utilisé dans l’attaque contre M. Mechaal, après un double attentat-suicide à Jérusalem, revendiqué par le Hamas et qui avait tué le 30 juillet 16 Israéliens.
Le poison a été injecté à l’aide d’une seringue dans le cou de M. Mechaal qui avait dû être hospitalisé dans un état grave. deux agents du Mossad avaient été arrêtés par les autorités jordaniennes.
Israël avait dû fournir un antidote après que le roi Hussein de Jordanie eut menacé de rompre ses relations diplomatiques avec l’Etat hébreu si M. Mechaal mourait.
M. Netanyahu a déposé le 24 octobre devant la commission qui enquête sur cette affaire. M. Netanyahu l’a mise en place au début du mois, mais selon la télévision publique, ses recommandations n’auront pas le poids d’une commission officielle qui aurait pu mettre en cause directement le premier ministre.
M. Netanyahu avait précisé qu’il assumait la «responsabilité globale» des actions des services secrets, mais avait exclu de démissionner, comme l’a réclamé son prédécesseur travailliste Shimon Pérès.